mercredi, 21 mars 2012
Je te tuerai un jeudi (Musicast – 2012) Durée 52’03 – 12 Titres http://www.askehoug.com 
C’est entre slam et chanson, entre pop et hip hop qu’Askehoug interprète sa musique, mettant dans ses vers un je ne sais quoi de Prévert et au moins autant de Bashung et dans ses mélodies une touche de Gainsbourg et une pointe de Beastie Boys … Pas gagné diront les puristes, et pourtant ! Pourtant, il y a une dynamique qui se crée instantanément entre la voix et la contrebasse de James Sindatry mais aussi les percussions de Nicolas le K, les deux têtes de cette hydre qui s’habille au passage de guitares et de claviers pour devenir encore plus … Encore plus quoi au fait ? Riche de multiples prix et accessits glanés entre Le Mans Cité Chanson, le Grand Zebrock, Chorus des Hauts de Seine ou encore France Bleu, Askehoug a fait ses preuves sur les planches mais n’en reste pas moins efficace sur album, offrant avec « Je te tuerai un jeudi » un ouvrage particulièrement construit et en même temps tellement dépouillé en apparence que l’on s’y perd parfois de temps en temps, le versant rock prenant à l’occasion le dessus sur des fondations qui finissent par ne plus savoir elles-mêmes si elles sont plus tournées vers le jazz ou vers le hip hop. Alors entre luxe et dépouillement, entre raffinement et franchise de ton, Askehoug ne se pose pas trop longtemps de question et y va de sa douzaine de compos entre Arthur H et Arno, entre Grand Corps Malade et Noir Désir, pour nous servir au bout du compte une poésie à la fois urbaine et fouillée, à la fois moderne et respectueuse des traditions, une poésie qui se traduit par des morceaux comme « Meuf & Mec » mais aussi par « Muse », « Le chat » ou « Cadeau », et enfin par une trilogie improbable entre « Epidermique … », « Sociologique … » et « Egocentrique de l’homme ». Se faire surprendre par un album en 2012, c’est encore possible ! |