samedi, 03 mars 2012 Chocolate (Vaziva Music – 2012) Durée 54’14 – 14 Titres http://www.leonshowman.com http://www.facebook.com/leonshowman 
Installer sa musique dans le sillage de celles de Barry White et de James Brown est plutôt dans l’air du temps et se pose de façon assez opportuniste dans une mouvance revival qui n’en finit plus d’envahir les ondes. Le faire avec intelligence et avec talent est une autre paire de manches et si nombre d’artistes sont tombés dans le piège d’un R&B à bon marché, Léon est pour sa part parvenu à traverser tous les écueils et à imaginer sa propre soul. Utilisant la musique dès son plus jeune âge pour évacuer son blues, ce natif de Kinshasa est arrivé en France en 1989 et y a découvert le hip hop, créant dans la foulée son premier groupe de rap du côté de Toulouse puis s’essayant à l’electro-soul avec une certaine fortune, Le Gotha, son groupe crée en 2000, tournant même un peu partout à l’international grâce à un premier album avant de se séparer. La vie fait parfois bien les choses et c’est après avoir croisé Jao en 2008 à la sortie d’un concert que Léon se laissera tenter par un retour vers les micros … Treize compos plus tard, « Chocolate » est bien décidé à se faire remarquer ! Très fortement marqué par la soul des années 70 et par l’héritage de Bobby Womack, Marvin Gaye ou Al Green, « Chocolate » fait la part belle à l’Anglais mais n’en oublie pas pour autant de laisser quelques phrases de Français s’installer sur un album à l’âme très forte et à la personnalité impressionnante. En bon showman, Léon s’installe dans le rôle du crooner de service et parvient à retrouver en direct du Studio Polygone de Toulouse une grande part de ce qui a contribué à faire le succès du son Stax. Bourré de petites pépites de groove et saupoudré d’une pointe jazzy à la Nat King Cole, l’album transpire la passion, l’amour d’une musique comme on la faisait il y a une quarantaine d’années, avant même que l’artiste ne naisse, et c’est en laissant exploser son imagination et parler son cœur que Léon nous offre ses « Promess Of Love », ses « Week End Of Love », ses « Don’t Stop » et ses « I Won’t Let You Down », bien conscient que sa musique empreinte de luxe et de sensualité trouvera sa véritable dimension à la scène, un terrain de jeu qui colle comme un gant à un personnage au charisme évident. Et comme un bonheur n’arrive que très rarement seul, c’est en complétant ses treize titres personnels par une reprise enlevée de « Michelle » que Léon finit de faire de « Chocolate » une de ces galettes que l’on s’arrachera très vite dans les bacs. Superbe !
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