jeudi, 01 décembre 2011
La lettre vent (Autoproduction – 2011) Durée 54’52 – 14 Titres http://www.alifair.fr
Dix années d’existence méritaient bien qu’Alifair s’offre un quatrième album pour dignement célébrer une décade passée à proposer de belles chansons à un public de plus en plus nombreux et surtout de plus en plus fidèle. Toujours articulé autour du même duo fondateur avec Aurore Reichert au chant et Jean-Pascal Boffo aux guitares, le groupe a accueilli en son sein les amis de toujours et les amis de passage, Vincent Nolot et Philippe Petiot aux basses et contrebasses, Hervé Rouyer aux percussions, Yoann Turpin aux claviers, François Michaud au violon ou encore Pierre Coq-Amann au saxophone et même le Quatuor Malipiero venu mettre ses cordes sur une « Lettre Vent » particulièrement séduisante avec ses arrangements soignés et ses mélodies tantôt épurées, tantôt plus complexes. Bien décidé à aller défendre ses nouvelles compositions sur scène, Alifair a une fois encore imaginé un opus à géométrie variable en écrivant ses morceaux pour pouvoir aussi bien les interpréter à deux qu’en groupe … Et le fait est que ça fonctionne !
On ne présente plus la guitare vertueuse de Jean-Pascal Boffo ni ses hautes capacités à enregistrer et à produire de la musique de qualité dans son incontournable Studio Amper tant on a l’habitude de le croiser sur divers ouvrages de très bonne facture … Moins médiatique que son complice, Aurore Reichert n’en possède pas moins une voix particulièrement chaude et attirante qui colle très justement à des textes qu’elle écrit avec le plus grand soin, la réunion de ces deux brillants musiciens donnant naissance à des chansons finement travaillées et délicatement interprétées, des titres où la mélancolie omniprésente ne plombe jamais l’ambiance mais installe au contraire un climat empreint de classe, plein de bonnes vibrations que l’on se plait à emmagasiner en soi au fil des écoutes. Sans à-coup inutile et avec toujours cette légère sensation que l’on a de planer à quelques centimètres au-dessus du sol pour mieux s’épargner un contact trop rigide avec la réalité, Alifair y va avec une sérieuse manie de bien faire de son « Cœur tambour » ou de ses « Gestes » et donne à la plupart de ses autres morceaux un cachet aérien en les appelant « La rose des vents », « Ma lettre au vent », « Le cri-vent » ou « Un pied de vent », finissant par donner volontairement à ce quatrième album des allures conceptuelles pas désagréables du tout. Voilà un ouvrage comme on les aime, un album plein de spontanéité et de richesse qui a su tirer profit d’une certaine forme d’urgence dans sa création puisqu’il n’aura pas fallu plus de douze jours pour que le processus de composition soit achevé ! De quoi se sentir pousser des ailes …
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