mardi, 26 avril 2011 Rock Symphonies (Decca – 2011) Durée 52’41 – 15 Titres
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Violoniste féru de musique classique et de rock, David Garrett a été élu Meilleur Nouvel Artiste Classique en 2009 et manie l’archer avec un mélange de puissance et de finesse tel que l’on peut décemment le considérer comme un des meilleurs virtuoses contemporains de l’instrument, preuve s’il en fallait encore avec la tournée mondiale qu’il donnait il y a deux ans en alternant ses concerts en clubs avec son groupe de rock et les prestations au cœur d’un orchestre symphonique. Jeune prodige d’une trentaine d’année, le musicien a autant appris de l’écoute de Jimi Hendrix que de ses professeurs comme Itzhak Perlman et c’est un ouvrage destiné à mettre en avant son talent d’interprète qu’il nous délivre avec ces « Rock Symphonies », un effort qui rappelle avec un peu de retard puisque d’autres s’y étaient déjà essayé, que jouer du rock à la sauce classique peut donner des choses intéressantes, si tant est que l’on se donne les moyens de sortir des sentiers battus …
Derrière ses faux airs de hard rocker scandinave ou encore de Slash quand il s’essaie à porter le chapeau, David Garrett a bien du mal à trouver sa propre originalité et quand bien même il se montre capable de jouer à l’identique mais avec d’autres arrangements les partitions écrites par U2, Metallica, Nirvana, Led Zeppelin et autres Aerosmith ou encore à faire swinger les classiques de Bach et de Beethoven, on ressent quand même le plus grand mal à entrer entièrement dans un répertoire qui ressort les plus grosses tartes à la crème du rock, les « Smell Like Ten Spirit », « Master Of Puppetts », « Walk This Way » ou encore « Kashmir » qui tout bien pesé n’apportent pas grand chose de plus que les originaux, pas même l’idée innovante de la relecture puisque d’autres l’avaient défrichée bien avant … Quelques compos personnelles auraient bien pu sauver le navire du naufrage mais elles manquent tellement d’idée et d’inventivité qu’elles relèguent l’artiste au rang d’un formidable instrumentiste qui malheureusement manque de la petite étincelle qui lui permettrait d’emmener son archer vers des sommets inviolés, phénomène d’autant plus regrettable que l’Orchestre de la Ville de Prague qui l’accompagne dans « Rock Symphonies » fait preuve lui aussi d’une capacité intéressante à jouer du rock. Déjà salué dans le monde entier pour ses deux premiers efforts conçus sur le même modèle, David Garrett s’apprête aujourd’hui à déverser des palettes entières d’albums dans les supermarchés français en s’adressant aussi bien à l’amateur de rock un peu curieux qu’à la ménagère de cinquante ans et plus tiraillée par l’attente du prochain effort d’André Rieu … Un gros succès garanti ?
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