samedi, 27 mars 2010 5 lovesick punk rock songs (Autoproduction – 2010) Durée 15’53 – 5 Titres
http://www.doinjustfine.com http://www.myspace.com/doinjustfineband
Peu de groupes de rock ont fait le pari de mettre en avant le côté le plus déprimant, le plus sombre de l’existence et du quotidien … Doin’ Juste Fine est pourtant de ceux là et si leur musique est forcément très teintée de galères en tous genres, elle n’en reste pas moins très positive puisque le combo strasbourgeois dans lequel on remarque Robert Myer à la guitare et au chant, Vlad Junkers à la basse et au chant et Phil Catt à la batterie a à chaque instant à cœur de mélanger des influences allant de Social Distorsion aux Supersuckers en passant, non sans surprise, par Hank Williams et Johnny Cash. Habitués des scènes régionales, les trois complices trimballent derrière leurs amplis de forts relents venus de la partie la plus dépressive du punk mais aussi d’un vieux blues qui s’appuierait sur les bases posées par Robert Johnson pour tirer le tout vers le haut et ne garder au bout de la ligne droite que le côté le plus gai de leur désespoir … Loin d’inviter l’auditeur à se tirer une balle, le trio finit même par le charmer !
Doin’ Just Fine a l’art et la manière de proposer une musique faite avec beaucoup de sérieux sans pour autant se prendre au sérieux et si la qualité de l’écriture mais aussi de la composition est impressionnante, jamais le trio ne se laisse aller à pêcher par excès d’autosatisfaction, la tendance générale du groupe étant de toute façon naturellement plus portée sur l’autoflagellation. En cinq tranches de vie aux couleurs variées, même si la dominante reste globalement très sombre, les Alsaciens parviennent à imposer leur dictat sur une assistance qui tombe fatalement sous le poids de titres pleins de lucidité comme « Say Hello » ou « How Does It Feel ». Des amours brisés jusqu’aux envies de suicide, des bouleversements de la personnalité jusqu’aux décès tragiques, Doin’ Just Fine ne nous épargne rien mais le fait sans jamais plomber l’ambiance et en utilisant à bon escient des accents qui rappellent parfois Johnny Cash, d’autres les Ramones, voire même carrément en faisant des emprunts au stoner rock comme sur « Send Me Back Home » ou encore au punk teinté d’irish-folk sur « Cold Cold Night ». Conçues avec talent et enregistrées avec soin, ces « 5 Lovesicks Punk Rock Songs » collent au plus juste à une époque où rien ne semble vouloir partir dans le sens naturel des choses … Il fallait y penser !
|