mardi, 17 juin 2008 Sisters of The South (Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2008) Durée 71’43 + 73’00 – 22 + 24 Titres
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C’est la suite logique de « The Last And Lost Blues Survivors », cette superbe compilation réunissant sous la double bannière de Music Maker Relief Foundation et du label français Dixiefrog ceux qui avaient contribué dans l’ombre à faire du blues ce qu’il est aujourd’hui, ces héros oubliés qui s’efforcent encore et toujours de distiller leurs notes dans le Sud des Etats Unis et qui peinent traditionnellement à s’en sortir et à gagner chaque jour leur écot. Affinant cette fois ci le tir, les deux incontournables mondiaux de la culture blues insistent aujourd’hui sur le rôle des femmes dans cette discipline, un rôle souvent ignoré du grand public qui ne garde généralement en tête que quelques rares blueswomen au milieu des nuées de bluesmen qui hantent les bacs spécialisés. A l’honneur dans ce double ouvrage, on retrouve donc quatorze artistes féminines de la fondation donc cinq sont récemment parties rejoindre le paradis des amateurs de notes bleues, quatorze shouters et griots de sexe féminin dénichés aux cours de leurs pérégrinations par Tim Duffy et par ses complices, quatorze « Sisters Of The South » !
C’est en traversant les diverses couleurs et les diverses nuances du blues que Dixiefrog et Music Maker nous emmènent à la découverte de ces grandes artistes et si l’on connaît plusieurs de ces femmes du blues pour les croiser régulièrement sur les routes de l’hexagone, d’autres se présentent à nous de manière beaucoup plus inédite et nous invitent à découvrir leur art au travers de quelques pièces globalement très réjouissantes. D’Afro-américaines en Amérindiennes, « Sisters Of The South » nous ramène vers Cora Flucker, Cora Mae Bryant, Essia Mae Brooks, Algia Mae Hinton, Willa Mae Buckner, Precious Bryant, Beverly Guitar Watkins, Etta Baker, Annie Griggs, Pura Fe, Lucille Lindsay, Sweet Betty, Pauline Goins et Marrie Manning mais aussi vers les hommes qui les accompagnent parfois pour l’occasion, qu’ils s’appellent Cool John Fergusson ou encore Taj Mahal. On appréciera le folk et le gospel mais aussi les relents cajuns et le banjo qui contraste avec les guitares électriques, le jeu en slide et les Weissenborn qui relèvent les arpèges et, last but not least, l’ambiance générale qui se dégage de deux albums bourrés de moments uniques qui n’en finissent plus de vous donner la chair de poule tant ils sont chargés d’émotions. Deux bonus vidéos, un par rondelle, et un superbe livret de 36 pages préfacé par Sebastian Danchin finiront de donner à ce joli digipack ses plus belles lettres de noblesse et il ne restera plus qu’à le garder en bonne place juste à côté de la platine pour pouvoir se souvenir au quotidien que le blues est aussi indiscutablement une affaire de femmes … A découvrir d’urgence !
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