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BENI SNASSEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 29 janvier 2008
 

Spleen & idéal
(Gibraltar – Capitol – EMI Music – 2008) 
Durée 53’42 – 15 Titres

http://www.benisnassen.com
http://www.myspace.com/benisnassen

Ils se présentent eux-même comme étant le collectif qui rend à la culture rap ses lettres de noblesse et si leur nom est directement emprunté à une unité tribale montagnarde de la partie orientale du Maroc dont les fondations s’appuient solidement sur le respect mutuel, Béni Snassen a pour sa part choisi d’adopter la même philosophie en affirmant ses différences sur un ton positif respectant des valeurs fortes auxquelles chacun de ses membres adhère. Premier album à sortir sur le tout nouveau label Gibraltar d’Abd al Malik, « Spleen & Idéal » rassemble les énergies de Mattéo Falkone, de Hamcho, des deux sœurs de Bil’in, des quatre N.A.P, de Wallen, de Badr et d’Abd al Malik lui-même et n’hésite pas à emprunter à Baudelaire pour agrémenter le langage des cités de Bobigny, de Metz, de Strasbourg ou de Marseille et en arriver à un ensemble où le rap et le slam n’ont jamais été aussi proches et complémentaires. Oubliez tout ce que vous connaissiez précédemment du genre et penchez-vous un instant sur ce nouveau rap …

Béni Snassen ne vomit une quelconque haine ou même simplement son mépris sur qui que ce soit mais se contente de dresser un tableau de son environnement, avec certes ses politiciens parfois un peu véreux, ses flics tatillons et ses voisins intolérants mais en les prenant comme une des composantes du paysage en non comme la cible à abattre. Apôtre d’un rap conscient, Béni Snassen aiguise sa plume et travaille son verbe pour délivrer un message clair et engagé mais avant tout honnête et conscient que c’est par ses différences que le monde se nourrit le mieux. Jamais les cités et leurs populations ne sont idéalisées, on en arrive même par moments à parler de « Mauvaises graines », mais les morceaux vont toujours dans le sens de l’individu, abordant les sujets récurrents comme la drogue, les armes, la violence ou les voitures qui brûlent mais n’en faisant à aucun moment une quelconque apologie et rappelant avant toute chose que l’univers de ces endroits et de leurs citoyens ne se limite pas à cela, que l’on y trouve des bonnes volontés, de bonnes idées et surtout des initiatives constructives ! Des musiques calmes et même par moment envoûtantes portent le tout de façon plutôt ingénieuse pour en faire un ouvrage dont on retiendra selon ses attirances personnelles des « Ô Combien », « Spleen & Idéal », « Bénef’ Bénef’ » ou « Etre ou ne pas être » mais surtout un album que l’on devrait se passer en haut lieu avant d’essayer d’entreprendre un quelconque plan pour essayer de changer les banlieues …