Ecrit par Fred Delforge |
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mardi, 01 mai 2007 Krataia Asterope (Prikosnovenie – Anticraft – 2007) Durée 36’33 – 11 Titres
http://www.myspace.com/daemonianymphemyspace http://www.prikosnovenie.com
Un deuxième album sorti chez Prikosnovenie en 2004 avait permis à ce groupe venu de Grèce d’obtenir un certain succès et de mettre à l’honneur son folk païen, c’est aujourd’hui avec une toute nouvelle rondelle que les trois nymphes et les trois musiciens qui composent Daemonia Nymphe reviennent, mélangeant une fois encore leurs voix autour d’une musique qui en appelle à la mythologie de leurs aïeux et plus particulièrement à Zeus, Hekate, Sapho ou Homère. Jouées avec des instruments antiques fabriqués spécialement par le très habile luthier Nicholas Brass, les compositions de « Krataia Asterope » ne manquent jamais de surprendre non seulement par une douceur mélodique omniprésente mais aussi par des accents beaucoup plus rock ! De fifres en ocarinas et de tambours en harpes, c’est un monde étrange qui s’ouvre à nous …
Daemonia Nymphe évoque indiscutablement le chant des sirènes, la mélodie douce capable de charmer et de convaincre n’importe quel aventurier de venir se noyer corps et âme dans un album aussi atypique qu’intéressant qui donne à l’auditeur l’occasion rêvée de faire le lien entre le monde bien réel des vivants et celui plus imaginaire des dieux. On se contente donc de suivre le mouvement au rythme d’un « Esodos », d’un « Daemonos » ou d’un « Mouson » et on se laisse très rapidement envahir par de multiples images qui avancent tel un travelling conduisant en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire de Marathon à Olympie en passant par l’Acropole, Corinthe et tout le Péloponnèse. On sent les amandes fraîches et les olives juteuses au détour d’une « Divine Goddess Of Fertility » ou d’une « Goddess Mnemosyne » on entend l’agneau qui appelle sa mère sur « Nocturnal Hekate » ou sur « Hymenaios », mais ce sont encore et toujours les couplets lancinants qui reviennent marquer les esprits, ceux des incantations païennes où les voix masculines ânonnent sans cesse plus ou moins la même onomatopée pendant que les nymphes ponctuent le tempo de quelques petits cris stridents. On est très loin de prochain tube de l’été mais ça a le mérite de détendre et d’inviter au voyage … Vivement conseillé aux amateurs de world music un peu barrée.
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