dimanche, 22 octobre 2006 Reborn From Chaos (Why Note Records – Nocturne – 2006) Durée 44’28 – 11 Titres
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Né en 2002 de la fusion des groupes Lymloss et Homecreep, Hord s’affiche tout naturellement comme, c’est le groupe lui-même qui l’affirme, la renaissance du french metal extrême depuis le chaos ! Forts d’une première démo qui a su attirer l’oreille avisée de Stéphane Buriez de Loudblast, Styx (chant), Muerty (guitares), Luk (guitares), Dj Fat (machines), Christen (basse) et Vince (batterie) ont fait la rencontre de Patrick Liotard, producteur et membre de Polar Bitch, et lui ont confié la réalisation de leur premier album. Très influencée par des formations comme Meshuggah, Strapping Young Lad, Chimaira ou encore Machine Head, la musique de Hord met un doigt dans l’engrenage du modernisme et y laisse plus ou moins partir le bras tout entier, produisant un album particulièrement déroutant mais aussi et surtout particulièrement ravageur. Après tout, une première partie de Fear Factory au Rockstore de Montpellier, ça se mérite !
Ouvert au cyber metal mais aussi à des sonorités qui piochent parfois subtilement entre orient et occident, Hord a choisi de nous servir une tuerie totale, un premier album où l’acoustique se marrie à l’électrique et où le tranchant des guitares s’encanaille avec le velouté sulfureux des turntables et des samples. Furibarde, la voix de Styx semble venue d’outre tombe mais en appelle très régulièrement à une technique très pointue, ce dernier ne se contentant pas de pousser des cris bestiaux mais travaillant au contraire très méticuleusement ses interventions pour les aider à tenir la distance. Assis sur une poudrière rythmique susceptible de péter à la moindre étincelle, Hord s’en remet aux éléments et fait confiance à sa bonne étoile en nous servant des morceaux partagés entre cacophonie ultime et raffinement improbable, le tout se classant entre les rangs très bon et excellent sur l’échelle d’un metal extrême où le meilleur rejoint parfois le pire et où quelques barreaux peuvent à l’occasion casser sous le poids des groupes. Avec des titres comme « Soul Apocalypse », « Seeds Of Chaos », « Zero Tolerance » ou les très ambitieux « Tears From The Sky » et « Xenomorph », Hord s’impose comme un groupe capable de mélanger de gros relents hardcore et des influences puisées dans le meilleur de l’electro et du metal au sens le plus large du terme. On se laissera surprendre une dernière fois par l’hymne éponyme du groupe qui se place à des kilomètres de ce que l’on attendait de lui et qui clôture tout en finesse un album qu’il convient de retourner dans tous les sens avant de pouvoir commencer à le comprendre un peu. C’est aussi à cela qu’on reconnaît les grands talents !
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