Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 31 mars 2006 Dance hall grind ((S)hit Jam Records – 2006) Durée 40’03 – 13 Titres
http://www.bathtubshitter.com
On avait déjà eu la chance de croiser nombre de groupes nippons dans des domaines comme le rock progressif ou encore le jazz, les voilà maintenant qui nous envahissent avec le grind ! Etonnant au premier abord et pourtant, à bien y regarder, le pays du soleil levant et des nouvelles technologies en connaît un rayon en terme de musiques extrêmes alors après tout, pourquoi ne pas passer de l’autre côté du micro et en faire soi même ? C’est ce que se sont dit Masato Henmarer Morimoto (chant), Yuki Kuroki (basse), Daisuke Tanabe (guitare) et Keisuke Sugiyama (batterie) en sortant un premier essai en 2000 puis un véritable album en 2003 avant d’enfoncer le clou avec de multiples sorties en 2005, dont ce second album qui trouve une place naturelle sur le marché européen puisque le groupe y a tourné à plusieurs reprises, notamment en Allemagne, en Belgique et en République Tchèque …
En travaillant autour de deux voix symétriquement opposées, Bathtub Shitter s’assure un côté irrésistiblement drôle qui fait immédiatement penser à la rencontre de Chicken Little et du Grand Méchant Loup (ou de Speedy Gonzalez et de Dark Vador) … Mais la plaisanterie s’arrête là car à côté des piaillements hystériques et des râles sadiques s’imposent non seulement une rythmique solide mais aussi et surtout des riffs tranchants à souhait car c’est indiscutablement dans ce domaine que ce combo japonais est le plus au point. Souffrant d’un manque évident de production et de fonds, Bathtub Shitter est obligé de faire avec les moyens du bord et ne peut pas ouvertement rivaliser avec des monstres sacrés du genre de Gronibard mais fait contre mauvaise fortune bon cœur en mettant tout ce qu’il a en lui dans un ouvrage parfois un peu borderline mais globalement assez sympathique. Ca manque parfois un peu de tripes et de jus mais globalement, ça donne une bonne idée de la direction recherchée et on se dit qu’un jour viendra peut-être où le petit scarabée deviendra capable de rivaliser avec le gros sumo. Si le grind ne vous a jamais attiré plus que ça, vous pouvez toujours commencer avec le « Dance Hall Grind » un peu soft de Bathtub Shitter histoire de commencer à y prendre quelques repères … Après tout, on ne peut aimer que ce que l’on connaît !
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