mercredi, 05 février 2025
With love
(Ruf Records – 2025)
Durée 39’09 – 10 Titres
http://www.mitchryder.net
Il fait figure de phare posé tout au bout de la jetée pour guider les artistes et leur éviter d’aller se fracasser sur les rochers du business et c’est en suivant durant six décennies les divers méandres des musiques américaines que Mitch Ryder est devenu un personnage incontournable, à la fois guide spirituel de Ted Nugent et de Bruce Springsteen, pionnier du rock’n’roll à la fin des fifties, star des charts avec force hits durant les sixties et premier artiste blanc vivant à avoir été intronisé au Rhythm’n’Blues Hall of Fame, c’était en 2017. Dernier musicien à avoir joué avec Otis Redding, ce natif du Michigan qui est aujourd’hui octogénaire n’a rien perdu de sa superbe et de son énergie et c’est un tout nouvel effort produit par Don Was qu’il nous propose cette année sur le label allemand Ruf Records, un ouvrage qu’il considère comme l’un des deux meilleurs qu’il ait eu l’occasion d’enregistrer dans sa carrière, au milieu d’une discographie qui en compte quand même vingt-et-un. En véritable maître du groove, Ryder nous a concocté une dizaine de pièces très bien pensées, des compositions dans lesquelles l’humour, la lucidité et l’ironie font bon ménage pour donner naissance à de véritables trésors de songwriting comme peuvent l’être « Pass It To The Right », « Sanguine », « Oh What A Night », « Too Damned Slow », « The Artist » ou encore « Just The Way It Is ». Le chant est équilibré et n’est absolument pas marqué par le poids des ans, et quand bien même l’ouvrage est entièrement autobiographique et évoque parfois le bout du chemin, il n’en reste pas moins très ouvert sur l’avenir et les espoirs qu’il porte, Mitch Ryder n’ayant aucunement l’intention de prétendre à une quelconque retraite. On saluera enfin la performance musicale réalisée par une formation qui a su donner le meilleur d’elle-même pour porter le frontman vers des sommets que l’on ne l’imaginait sans doute plus capable d’atteindre, signe qu’il reste en Mitch Ryder suffisamment de ressources pour nous servir des albums de la trempe de « With Love ». Dans sa quête du beau absolu, l’artiste nous rappelle qu’in n’a pas encore totalement atteint son but, ce qui promet encore de belles choses à venir … |
