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BLUES ALIVE FESTIVAL (REPUBLIQUE TCHEQUE) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 17 novembre 2024
 

BLUES ALIVE FESTIVAL
DŮM KULTURY – ŠUMPERK (REPUBLIQUE TCHEQUE)
Du 14 au 16 novembre 2023

https://www.bluesalive.cz/ 

C’est toujours un peu compliqué de se rendre à Šumperk mais le jeu en vaut vraiment la chandelle car la programmation est toujours éclectique et de très grande qualité, avec ce qui se fait de mieux en Europe mais aussi en Amérique du Nord et surtout avec un accueil de très grande qualité qui fait que l’on se sent instantanément chez soi. Alors quand bien même le voyage nous aura pris douze heures de porte à porte, c’est avec un réel plaisir que nous retrouvons les amis du blues, ceux de l’European Blues Union mais aussi les autres, ceux que l’on croise ici et là, une ou plusieurs fois par an puisque le blues est avant toute chose une petite famille … C’est parti pour trois jours de bonne humeur avec un seul et unique mot d’ordre : Keep the Blues Alive !

Jeudi 14 novembre :

La journée a été longue et on va donc s’accorder une soirée un peu relax en se restreignant aux concerts de la salle principale avec seulement trois groupes, mais non les moindres puisque l’on commence directement avec l’Ecossais Dave Arcari qui vient nous présenter son blues alternatif qui se promène du Delta du Mississippi jusque dans les Lochs où il a installé sa tanière. Le bluesman barbu a de la voix et il ne se prive pas d’en user, s’accompagnant de ses guitares et de ses résonnateurs pour afficher un son qui n’appartient qu’à lui et qui régale une assistance déjà nombreuse pour cette première soirée de festival. En véritable showman, Dave Arcari attrape sa salle, la niche dans le creux de sa main et parvient à la remuer à lui tout seul comme s’il se produisait en big bang. Si l’Amérique regorge de Reverends capables de proposer un blues chaud et rocailleux, force est de constater que l’Ecosse a elle aussi le sien et qu’elle n’hésite jamais à le prêter pour des concerts toujours éblouissants !

On s’accorde le temps d’une pause diner avant de revenir sur la House Stage pour y retrouver Albert Castiglia, éminent guitariste et chanteur dont la voix est régulièrement comparée à celle de Van Morrison. Sideman de luxe pour Junior Wells, Pinetop Perkins, Ronnie Baker Brooks ou encore John Primer, cet adepte du blues rock mène depuis une vingtaine d’années une carrière solo ponctuée de nombreux albums mais aussi de récompenses comme par exemple ces Blues Music Awards reçus en 2020 et 2023 pour le meilleur album blues rock de l’année et en 2023 pour l’artiste blues rock de l’année. On le voit, Albert Castiglia est associé de manière récurrente au rock et il le démontre une fois encore ce soir en power trio, mais aussi à l’occasion sur un titre en quartet lorsqu’il sera rejoint par le pianiste Johnny Iguana, proposant un show puissant et racé mais jamais exempt de mélodie puisqu’il est également un très bon songwriter. On passe donc des standards réappropriés aux compositions bien fagotées et c’est une salle sous le charme qui vibre à l’unisson d’un artiste qui ne ménage pas ses efforts pour donner le meilleur de lui-même durant un set taillé à la serpe qui ne souffrira d’aucun temps mort. A tout juste 55 ans, le guitariste est au sommet de son art et semble bien décidé à ne pas en redescendre de sitôt tant la place est confortable. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison qu’il forme avec son ami Mike Zito, que l’on aurait bien aimé retrouver à ses côtés ce soir, les « Blood Brothers » !

Le troisième et dernier concert de la soirée en ce qui nous concerne sera celui de la tournée du Chicago Blues Festival, 54ème du nom, réunissant sur un seul et même plateau le guitariste Stephen Hull, arrivé à la seconde place de l’International Blues Challenge en début d’année, le guitariste Dave Herrero et enfin la chanteuse Sheryl Youngblood, tout ce joli monde étant chargé de proposer quelques titres de manière un peu plus personnelle mais aussi de se lancer dans une gigantesque jam qui emmènera tout le monde du côté des standards du Chicago Blues. C’est la cinquième des 28 dates de la tournée ce soir, et la dernière des trois jouées hors de France, et chacun a désormais pris ses repères, ce qui nous donne un show non seulement exceptionnel et quelque peu inédit mais aussi une superbe communion entre trois artistes qui ont chacun une voix exceptionnelle mais qui ont aussi et surtout un véritable amour du blues de la Windy City et qui nous le prouvent à chaque instant, soutenus par un Johnny Iguana toujours aussi impressionnant aux claviers. Si l’on reste rarement sur sa faim avec les tournées du Chicago Blues Festival organisées chaque année avec soin par Boom Boom Productions, il faut bien reconnaitre que celle de cette année est particulièrement énergique, enjouée et réussie ! A ne pas manquer sur les dates françaises à venir …

L’appel de la jam du soir est assez fort mais il est déjà tard et la journée a été longue et particulièrement usante … La raison nous invite donc à reprendre le chemin de l’hôtel tout en affrontant le petit froid bien pénétrant de cette fin d’automne dans la région d’Olomouc. Il faut dire que Šumperk, ville d’environ 25.000 habitants, est située au pied d’un massif qui fait partie des Sudètes, un chaine de montagnes qui délimite, entre autres, la frontière entre la Tchéquie et la Pologne !

Vendredi 15 novembre :

On commence la journée un peu après l’heure du goûter avec les Dark Leaves, un sextet polonais que nous avions déjà pu apprécier en Allemagne lors du Bluesfest Eutin en 2022, mais aussi ici même en 2023. Plébiscités par le public du Blues Alive Festival, le groupe revient une nouvelle fois nous présenter son bloody folk, un style à part qui mélange le folk, le blues et le rock avec des intonations orientales et qui saupoudre le tout d’une touche psychédélique du plus bel effet. Des guitares en tous genres, mandolines, banjos, ukulélés ou tout simplement acoustiques, et enfin des percussions particulièrement originales et superbement bien dosées finissent de donner un cachet roots aux Dark Leaves et c’est une assistance encore un peu éparse mais déjà très motivée qui salue comme il se doit la prestation d’un groupe dont la chanteuse a, en plus de sa voix pleine de sensualité, un réel charisme. Et quand bien même la barrière de la langue n’aide pas à la communication entre deux peuples pourtant voisins, tout le monde sera conquis à la fin du set des Polonais qui auront donné le meilleur d’eux-mêmes.

On descend maintenant vers la Courtyard Stage, une seconde scène un peu plus petite et située sous un chapiteau, pour y découvrir un autre groupe polonais, Robert Kordylewski Trio, dont le leader est connu dans son pays sous le pseudo de Fingerstyle Bob en raison de son don inné pour le picking. Egalement très à son aise dans le jeu en slide, l’artiste partagera son set entre ses propres morceaux et des standards du blues auxquels il apportera sa propre sensibilité mais aussi quelques arrangements piochés du côté du jazz. Là encore le public adhère à la démarche et confirme que le choix fait au printemps dernier lors du Blues Aperitive, une sorte de warm up du festival, était largement justifié ! La soirée se présente sous les meilleurs auspices et Šumperk n’a pas fini de prendre du bon temps aujourd’hui car l’affiche est plus qu’alléchante une fois encore !

Il nous avait fait forte impression au Leman Blues Festival en septembre dernier et c’est avec le plus grand plaisir que l’on retrouve ce soir Marco Bartoccioni et son band, une sorte d’ovni musical qui entraine le public, à grand renfort de guitares et autres lap steel, du côté d’un registre qui n’est ni du rock sudiste, ni du blues, ni du garage, ni même de la soul, mais quelque chose qui ressemble à une fusion ultime entre tous ces genres, avec en prime une grosse dimension psychédélique pour habiller le tout. Avec cet Italien, il n’y a aucune place pour l’hésitation, soit on aime, soit on n’aime pas, et c’est sans le moindre atermoiement qu’il s’embarque dans la direction qu’il a lui-même choisie, celle d’une musique sans concession, une musique fière, intègre, et particulièrement originale qui met un grand coup de pied dans la fourmilière pour mieux être aux premières loges et voir ce qu’il adviendra après ce coup de poker. L’avantage avec des musiciens aussi talentueux que Marco Bartoccioni, c’est que l’on est prêt à tout accepter d’eux du moment que le résultat se révèle puissant et qualitatif ! Et il n’y a qu’à se pencher sur la version que le trio fait du fameux « Crossroads » pour être convaincu que le blues fait véritablement partie de leur patrimoine génétique …

Premier des petits enfants du grand R.L. Burnside, Kent remplace au pied levé son oncle Duwayne qui a été contraint d’annuler sa tournée européenne, et c’est l’occasion pour nous de retrouver ce natif de Memphis qui a poussé dans le terreau familial de Holly Springs et qui a tout appris du Hill Country Blues auprès de son grand père avec lequel il jouait de la guitare sous le front porch familial. Autant dire que l’on met ce soir un doigt dans l’engrenage de ce qui a contribué aux plus belles heures d’un genre à part entière et que c’est en mettant les petits plats dans les grands que Kent Burnside va nous en mettre plein les yeux et plein les oreilles avec une musique qui lui appartient, mais qu’il se plait à partager, un peu comme s’il souhaitait rappeler que c’est elle qui a contribué, à sa manière, à panser les plaies nées de la lutte pour les droits civiques en réunissant autour d’une même table et d’une même passion les blancs et les noirs. Accompagné d’une formation solide et pleine d’énergie, Kent Burnside offrira ce soir une prestation de haut vol sur une Courtyard Stage bouillante à souhait et totalement réceptive à son art. Un très grand moment de blues qu’il ne fallait pas manquer, c’est certain !

Considéré comme un des piliers de l’Americana au sens large du terme, Chuck Prophet s’est fait connaitre dans les années 80 avec le groupe Green On Red avant de se lancer en solo une dizaine d’années plus tard, collaborant avec de multiples artistes dont le moindre n’est sans doute pas le batteur Winston Watson. Songwriter apprécié, le chanteur et guitariste a vu certaines de ses chansons reprises par des grands noms comme Bruce Springsteen ou encore Solomon Burke, et c’est dans sa formule Chuck Prophet & The Cumbia Shoes qu’il se présente à nous ce soir, accompagné d’une formation aux faux airs de mariachis avec moultes percussions et autres guitares et lap steel … On se retrouve transporté vers Mexico, du côté du Zócalo, mais dans une version éminemment rock et festive émaillée de classiques de la culture américaine revus et corrigés à la sauce maison, quelque part entre salsa épicée et guacamole, avec entre autres une relecture de « Rawhide » qui, un peu à la manière de celle des Blues Brothers, fera un véritable carton auprès de l’assistance. Šumperk se prête au jeu de bonne grâce et c’est la salle tout entière qui se trémousse au gré des morceaux que lui servent Chuck Prophet & The Cumbia Shoes. Il fallait oser le faire et Blues Alive a relevé le défi avec un certain bonheur !

On s’accorde une petite pause fraicheur en attendant le gros show de la soirée, histoire d’être en forme pour accueillir ces Légendes du Chicago Blues que sont Oscar Wilson, Jimi Primetime Smith et, last but not least, Bob Corritore, trois musiciens que nous avons récemment vu en live lors du concert événement donné au Rhythm Room à Phoenix, Arizona. Si l’intimité et la proximité avec le public qui sont à l’honneur dans ce club qui a accueilli les plus grands artistes durant ses 33 années d’activité n’est pas facile à reconstituer sur la House Stage, les trois complices, accompagnés par une section rythmique formée pour l’occasion, vont s’efforcer d’établir le contact avec une salle qui les attend de pied ferme et qui ne compte pas en manquer une seule bouchée. Lancé par Bob Corritore sur un instrumental emprunté à Little Walter, le set va très vite monter en puissance avec l’arrivée d’Oscar Wilson qui, malgré sa cane qui l’aide à se déplacer, reste toujours fringant et alerte sur scène. A leurs côtés, Jimi Primetime Smith, la force tranquille, déroule ses riffs avec beaucoup d’inspiration et prend à l’occasion le chant lead, ce qui apporte une certaine diversité à un show d’une heure et quart qui va passer sans le moindre à-coup. Blues Alive s’enflamme pour ces trois Légendes du Chicago Blues et c’est amplement mérité car ils ont donné ce soir encore bien plus que le minimum syndical, avec un final sur fond de standards que tout le monde ou presque attendait avec impatience, offrant même contre toute attente un rappel avec « Got My Mojo Working » !

La jam commence à battre son plein sur la Courtyard Stage et la foule qui est déjà conséquente sous le chapiteau va nous conduire à renoncer à y assister, non pas pour ne pas abuser des bonnes choses mais surtout pour ne pas trop entamer les réserves d’énergie car entre les bousculades et la chaleur à l’intérieur qui contraste avec le froid à l’extérieur sont la meilleure des manières d’attraper de quoi se gâcher la dernière journée du festival qui promet elle aussi d’être belle.

Samedi 16 novembre :

Après une journée laborieuse passée en ville à refaire le monde avec les amis de l’European Blues Union, il est temps de retrouver la House Stage pour y découvrir un power trio originaire de Prague, Cold Licks, dirigé par le guitariste Jonáš Ledecký qui est également le compositeur principal du groupe. Retenu pour participer au festival après sa participation remarquée au Blues Aperitive au printemps dernier, ce combo qui dépasse largement le simple statut de groupe régional ne va pas manquer son entrée en matière en proposant d’entrée de jeu un gros show bien dense et bien costaud et va lancer de fort belle manière cette ultime journée du Blues Alive qui, une fois encore, nous réserve de belles choses !

Ils sont aussi issus du Blues Aperitive mais ont remporté pour leur part le prix du public, ce qui permet aux Serbes de The Bad Week de se produire sur la Courtyard Stage et de montrer au public tchèque que la réputation de Novi Sad, la ville célèbre pour sa culture de rue et son atmosphère à part dont ils sont originaires, n’est absolument pas usurpée. En se réappropriant les codes du country blues tout en s’autorisant quelques manipulations peu conventionnelles, le trio parvient non seulement à surprendre son monde mais aussi à le convaincre grâce à sa musique certes un peu atypique, mais absolument pas dépourvue d’intérêt. Encore une belle découverte qui confirme que notre continent a trouvé sa place dans le monde du blues et qu’il est bien décidé à le faire aller de l’avant, n’en déplaise aux puristes !

Luke Winslow King est un phénomène à part entière, un chanteur et guitariste originaire du Michigan mais exilé pendant une quinzaine d’années à New Orleans avant de partir pour l’Europe … Bourré de projets plus surprenants les uns que les autres, il s’appuie sur de fortes racines venues du delta blues mais les tapisse d’éléments rapportés du jazz, du gospel ou encore du folk. Accompagné ce soir du guitariste et slideur toscan Roberto Luti, il aura à cœur de nous présenter une musique qui met en avant ses forts dons de crooner et qui nous transporte autant du côté des bayous et du swamp blues que vers un registre qui s’apparente à de la chanson blues de qualité. Derrière les deux guitaristes, la section rythmique assure de façon métronomique et c’est en invitant l’assistance à participer à ses morceaux les plus entrainants que Luke Winslow King remplira ce soir sa part du contrat. L’intensité est encore montée d’un cran et la fin de soirée promet d’être bouillante !

Vainqueur du dernier European Blues Challenge à Braga, au Portugal, le Robbert Duijf Band est un trio néerlandais emmené par un leader à la très longue expérience, que ce soit en groupe ou en solo. Accompagné de son fils à la contrebasse, Robbert Duijf s’attache toujours à installer une certaine convivialité entre la salle et lui et c’est un véritable plaisir d’entendre sa musique mais aussi de communier véritablement avec lui, l’artiste se présentant plus comme un bon copain du public que comme une simple musicien, aussi brillant soit-il, et quand bien même ça joue terriblement bien, il n’en reste pas moins que c’est autant cet échange permanent que la musique qui élève le niveau du set et imprime le rythme. C’est en jouant avec ferveur et passion leur country blues acoustique enlevé et séduisant que ces trois excellents musiciens sont le meilleur atout pour prouver que le genre n’est pas condamné à être un peu longuet et répétitif comme on le pense souvent à tort !

C’est la troisième fois qu’Eric Bibb se produit à Šumperk et si le public de Blues Alive avait pu le voir une première fois avec le guitariste malien Habib Koité et une seconde en solo dans un des sets acoustiques dont il a le secret, c’est cette fois en compagnie du guitariste Staffan Astner qu’il se produit, offrant à l’assistance un astucieux mélange de ses propres compositions mais aussi de quelques reprises choisies, empruntées par exemple à Leadbelly. Le jeu élégant et la voix raffinée, Eric Bibb est un charmeur et c’est fort d’une musicalité à toute épreuve qu’il nous délivre une fois encore un set sans véritable surprise mais réalisé avec énormément de tact, une efficacité de tous les instants et beaucoup d’intelligence. Jamais linéaire et jamais redondant, l’artiste réarrange les morceaux de ses nombreux albums pour les faire coller aux conditions du live, tant et si bien que l’on a parfois l’impression qu’ils ont été écrits deux fois, une première pour le studio et une seconde pour la scène. Le public n’en perd pas une seule miette et c’est une sorte d’harmonie parfaite qui se crée entre la salle et les artistes, pour le plus grand plaisir de tous !

Early James est la toute nouvelle recrue du label lié aux studios Easy Eye Sound de Dan Auerbach, producteur renommé et moitié des Black Keys, et après le carton plein réalisé avec la signature de Robert Finley, c’est cette fois ce jeune singer songwriter de 30 ans qui est mis à l’honneur. Originaire de l’Alabama, celui que l’état civil connait sous le nom de Fredrick James Mullis Jr. a grandi en écoutant des artistes comme Hank Williams et Johnny Cash mais c’est à sa propre manière qu’il propose une musique qui est souvent comparée à celle de Tom Waits. Accompagné pour cette tournée par les Frenchys Max Genouel à la basse et Hugo Deviers à la batterie, le guitariste va s’efforcer de mettre le mieux possible en avant les morceaux de ses deux albums, produits bien évidemment par Dan Auerbach lui-même. La Courtyard Stage est entrée dans une sorte d’ébullition et s’il n’y avait pas cette porte d’entrée sur l’extérieur qui fait office de soupape de sécurité, il y a fort à parier que l’explosion n’aurait pu être évitée. Retenez ce nom, Early James est un artiste à suivre absolument !

Le dernier artiste à se produire pour cette édition 2024 du Blues Alive Festival est loin d’être un inconnu puisque ce n’est autre que Devon Allman, éminent représentant d’une famille parmi les plus célèbres puisqu’il est le fils de Gregg Allman et le neveu de Duane Allman, les deux membres fondateurs des Allman Brothers. Actuellement sur la route avec le Devon Allman Project, le guitariste n’a de cesse de reprendre le répertoire familial qu’il mélange à ses propres morceaux mais aussi à diverses reprises pour le plus grand bonheur d’un public qui apprécie ce mélange bien dosé entre rock, blues rock et rock 70’s. Accompagné par une formation qui réunit un second guitariste, un orgue Hammond, une basse, une batterie et des percussions mais aussi à l’occasion un saxophone, le guitariste dispose de tout ce qu’il lui faut pour que sa Les Paul ou sa Stratocaster puissent en mettre plein les oreilles à une assistance tellement compacte qu’il est quasiment impossible de bouger un orteil dans la salle. Si une chose est évidente, c’est bien que Devon Allman prend énormément de plaisir à se produire dans cette configuration qui n’est pas un peu sans rappeler celle qu’il avait à l’époque de Royal Southern Brotherhood, quand bien même le répertoire n’est pas le même. Les arrangements sont en tous points parfaits et c’est du grand art qui nous est offert pour cet ultime concert de la journée et du festival.

Il est temps de rejoindre une dernière fois l’hôtel pour une nuit qui va être un peu plus courte que les autres puisqu’il va nous falloir affronter le trajet du retour, avec une fois encore une douzaine d’heures passée entre la route et les airs. On ne quittera pas Šumperk sans chaleureusement remercier nos hôtes et en particulier Štěpán mais aussi toute sa formidable équipe qui, de la production à l’accueil en passant par toutes les étapes de la logistique fait que l’on se sent bien quand on arrive à Blues Alive ! Et quand on voit les premiers noms à l’affiche pour 2025, on sait déjà que l’on sera là une fois de plus …

Fred Delforge – novembre 2024