vendredi, 26 juillet 2024 Seven (Chantilly Negra – Buda Musique – 2024) Durée 41’13 – 10 Titres
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Muddy Gurdy est un groupe unique en son genre, ne serait-ce que par le fait qu’il a toujours cherché à mettre en harmonie les musiques traditionnelles et le blues, une véritable raison d’être qui a poussé ce trio venu du pays des volcans à travailler autant sur un jeu de guitare plein de sensibilité et sur une voix très typée qu’en faisant une utilisation totalement inattendue de la vielle à roue et un usage particulièrement soigné des percussions. Formé par trois orfèvres en la matière, la délicieuse Tia Gouttebel, l’irrésistible Gilles Chabenat et l’exceptionnel Marco Glomeau, Muddy Gurdy s’est fait remarquer des deux côtés de l’Atlantique en allant enregistrer en 2017 un album éponyme dans les endroits les plus improbables du Mississippi, impliquant nombre d’artistes locaux dans un processus appréhendé avec les moyens du bords pour un résultat unanimement salué par les fans et par les pros. Trois ans plus tard, le trio remettait le couvert avec « Homecoming », un peu comme la réponse du berger à la bergères puisque c’est cette fois dans son Auvergne originelle que le groupe s’était livré là aussi à des enregistrements à la roots, et toujours dans des endroits totalement improbables. Depuis lors, la maladie a décidé d’emporter Marco Glomeau vers d’autres rivages et c’est en compagnie de Fabrice Bony aux percussions que Muddy Gurdy a réalisé un des derniers souhaits de son créateur prématurément disparu, à savoir boucler définitivement cette trilogie en allant enregistrer son dernier volet du côté de la Louisiane et en conservant la méthode de travail de rigueur, à savoir un enregistrement rapide et spontané, des lieux inattendus et des invités surprenants comme un chœur de cinquante élèves venus de Myrtle Place School, les Broussard Sisters, Jeffery Broussard, Bobby Michot, Ruben Moreno ou encore Big Chief Juan Pardo. De compositions en titres réarrangés mais aussi en relectures piochées chez Hank Williams, Muddy Waters ou même Nina Simone, Muddy Gurdy place une fois encore la barre très haute et nous délivre non pas un simple album de musique mais bel et bien un véritable livre de vie chargé d’histoires dans lequel le cajun, le zydeco, le blues et les chants de Mardi Gras se tapissent des échanges venus d’une terrasse, des bruits d’un bateau ou encore de toutes les sonorités que l’on peut entendre dans la rue … On se surprendra du rendu exceptionnellement naturel des « Jambalaya », « Morning Comes », « Louisiana Blues » et autres « Plain Gold Ring » et si le rendu général de « Seven » est loin de celui des albums bien polissés que l’on trouve souvent de nos jours dans le commerce, c’est simplement parce que Muddy Gurdy a choisi une fois encore de privilégier l’âme et la passion sur la technique … Les connaisseurs ne manqueront pas de remarquer que l’ouvrage est préfacé par le grand Bill Ferris, éminent professeur et spécialiste de la culture du Sud des Etats-Unis ! Précédé par un premier single disponible depuis fin juin, l’album sera dans les bacs à partir du 9 septembre, avec un grand concert de lancement à Paris au Studio de L’Ermitage trois jours plus tard … |