Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 02 novembre 2022
Trompe la mort
(Delaprod – InOuïe Distribution – 2022)
Durée 50’43 – 10 Titres
https://www.bazar-bellamy.com
Quasiment trois ans jour pour jour après la sortie de son premier
album, « Jusqu’ici tout va bien », Bazar Bellamy est de retour sur
le devant des bacs avec « Trompe la mort », un successeur qui
s’inscrit avec une certaine logique dans une dimension rock qui
colle bien à l’identité du trio. Entre les deux efforts, il y aura
eu adhésion unanime des médias qui ont apprécié le premier essai,
mais il y aura également eu une pandémie qui a quelque peu rebattu
les cartes et changé la manière qu’a le public d’appréhender la
musique et sa façon d’y gouter. La résilience a peu à peu succédé à
l’emballement durant cette période étrange, mais c’est en restant
droit dans leurs bottes que Monsieur Georges au chant, aux guitares
et aux basses, Irwin Gomez aux claviers et Jean-Louis Bire à la
batterie et aux machines persistent et signent avec une rondelle qui
se veut à la fois punchy et imagée, un peu à la manière d’un recueil
de courts-métrages dans lequel Bazar Bellamy mettrait beaucoup de
lui-même et pas mal des autres, comme s’il avait envie de brosser un
tableau instantané d’un monde aussi complexe qu’insaisissable.
Toujours très rock dans sa manière de jouer, le groupe se
caractérise également par ses textes en Français travaillés avec le
plus grand soin et déclamés avec un mélange d’élégance, de gouaille
et de vigueur, que ce soit au travers d’un chant clair, de spoken
words ou encore de cris de rage. Descendant très légitime des Noir
Désir, Dolly ou encore Eiffel, Bazar Bellamy n'hésite pas à assumer
cette filiation mais aussi parfois à s’en affranchir, en affichant
ouvertement sa propre personnalité et en portant bien haut le
flambeau d’un rock francophone qui ne craint pas de laisser entrer
une pointe de pop, d’electro ou même de chanson dans une musique qui
n’en ressort qu’encore plus grandie, encore plus sincère.
L’utilisation toujours très directe des mots interpellera par sa
tendresse, sa sincérité ou même son côté le plus cru, et c’est avec
beaucoup d’intelligence et de savoir-faire que les Montalbanais
viennent nous offrir des titres comme « Sixteen », « NPNG », « Les
horaires de bureau », « L’happeur » ou encore « Toujours résolu »,
des pièces originales très astucieusement mises en valeur par une
production très recherchée. L’artwork finit de rendre l’album
particulièrement attirant, ce qui donne une raison supplémentaire de
se le procurer dès sa sortie le 18 novembre !
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