vendredi, 02 mai 2025 Grown in Mississippi (Blues House Productions – 2025) Durée 56’33 – 14 Titres
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Le fait d’être âgé de quatre-vingts ans, d’être considéré comme un des géants du blues, d’être pensionnaire du Blues Hall Of Fame et d’avoir reçu trois nominations aux Grammy Awards n’a pas fait oublier à John Primer d’où il venait, quand bien même il a quitté les métairies du Mississippi pour rejoindre la Windy City alors qu’il n’avait que dix-huit ans … Natif de Camden, dans le comté de Madison, cette légende vivante du blues a grandi dans les champs et a finalement gagné ses premiers dollars en jouant sur Maxwell St. à Chicago avant de devenir le leader des groupes de Junior Wells, de Willie Dixon, de Muddy Waters ou de Magic Slim, puis de lancer sa carrière personnelle en atteignant la cinquantaine. Devenu un des maitres incontestés du Chicago Blues, John Primer a gardé en lui cette petite flamme qui lui vient de ses racines les plus profondes et c’est pour rendre hommage au Magnolia State qu’il s’est fendu de ce tout nouvel ouvrage qu’il a tenu à enregistrer à Clarksdale, la ville du blues par excellence, et pour lequel il a invité nombre de fameux musiciens du Mississippi, de Bobby Rush jusqu’à Charlie Musselwhite en passant par Watermelon Slim, Eden Brent, Lightnin’ Malcolm, Gary Vincent, Lee Williams, Deak Harp, Rickey ‘Quicksand’ Martin, Harvell Thomas Jr., Billy Earheart, Steve Bell, Aliya Primer et Rosalind Wilcox. Dévoilant ses propres compositions mais aussi quelques belles relectures piochées chez Leroy Carr, Muddy Waters, Willie Dixon, Big Joe Williams, Louisiana Red ou encore Jimmy Reed, le chanteur et guitariste nous enchante par sa vision à la fois très traditionnelle et très personnelle d’un blues au sens large du terme, celui qui vient des Hills mais aussi des profondeurs du Delta en passant par tout ce que la région compte comme couleurs liées parfois à un comté, à un village ou même à un pâté de maison. Dès les premières plaintes et les premiers claquements de chaines de « John’s Blues Holler », on comprend que la sincérité et la spontanéité vont être de mise et on se laisse donc rapidement prendre au jeu de pièces originales comme « Born In Mississippi », « Nothin’ But A Chicken Wing », « When I Met The Blues » et autres « Ain’t Kickin’ Up No Dust », mais aussi de covers comme « Blues Before Sunrise », « Walkin’ Blues » ou « Baby Please Don’t Go », et enfin par le spiritual « Lay My Burdens Down » superbement chanté par Aliya Primer, des morceaux qui nous entraineront invariablement vers le très enjoué « John’s Crawdad Song » qui referme cet impressionnant « Grown In Mississippi » qui devrait impérativement trouver sa place dans toute discothèque blues qui se respecte. A bon entendeur ! |