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MOUNTAIN MEN pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 29 octobre 2012
 

MOUNTAIN MEN

http://www.mountain.men.fr 

Remerciements : Mat, Iano, Damien, Vincent Assie pour les photos.

Mountain Men, c’est un duo incontournable dans le monde du blues français. Leur complicité, leur complémentarité, leur originalité et leur talent font d'eux des références qui vont bien au delà des frontières de notre pays. Juste avant leur concert au Cabaret Sauvage et le jour de la sortie de leur nouvel album « Hope », Zicazic les a rencontrés du côté de Bastille à Paris.

Bonjour, pourriez-vous vous présenter pour les lecteurs de Zicazic ?
Ian : Oui, bonjour, je m'appelle Ian et je suis l'harmoniciste dans un duo qui s'appelle Mountain Men.
Mat : Bonjour, en fait il essaie de communiquer avec vous (rires). Donc c'est Ian, il est australien, moi c'est Mat, et on est donc un duo de musique.

Comment vous êtes vous rencontrés ?
Mat : Par Meetic !! (Rires).
Ian : Non ça n'existait pas à l'époque. Non en fait, je jouais dans un bar restaurant où Mat venait souvent, et moi je jouais en solo. Et donc un soir, il est venu "s'emparer" de ma guitare et jouer et chanter du blues. Je l'ai laissé faire bien entendu. Quand tu vois la taille du garçon, ben tu le laisses faire !
Mat : Et de là je lui ai dit "on fait un morceau ensemble" et au final on a joué une heure et demie. Il s'est passé un vrai truc. Et depuis voilà ...

Question qu'on a déjà dû vous poser plein de fois, pourquoi ce nom de Mountain Men ?
Mat : En fait, il y a deux raisons …
Ian : La première, c'est à cause de notre situation géographique. On habite tous les deux en montagne, un dans la Chartreuse et l'autre à Grenoble, d'où le nom de Mountain Men.
Mat : Et la seconde raison, c'est un secret !

Comment peut-on réellement définir votre musique ? Du blues, ou pas que du blues ?
Mat : On ne se considère pas comme des bluesmen. Des purs et durs s'entend. Le blues est une des essences principales et ça fait partie de l'ADN de notre musique. Mais comme on vient chacun d'horizons différents … Moi je suis français et j'écoute pleins de choses, chanson française, rock, metal … Ian lui est australien, il a une culture musicale différente avec du folk, du reggae, donc en fait on retrouve un peu de tout ça dans notre musique.
Ian : En fait on peut dire que notre musique c'est une guitare acoustique, avec des fois du chant et de l'harmonica, et des fois tout en même temps. Voilà !!! (Rires)

Il y a dans vos albums ou dans vos concerts toujours une ou deux chansons en français, pourquoi ?
Mat : Ça fait partie de notre culture. J'ai commencé la musique en écoutant Brel, Brassens ou Piaf et en chantant ces chansons là. Donc comme on aime bien, on joue ça.
Ian : Et comme ma mère croit que je suis informaticien à Paris … Si un jour elle découvre la vérité, je pourrais lui dire que je suis bien en France.

Une question à chacun. Que trouvez-vous à l'autre, ou du moins qu'est ce que l'autre vous apporte ?
Mat : Que dalle (Rires).
Ian : Il est fabuleux !!
Mat : En fait je crois que ce qui fait notre force, c'est notre complémentarité. On a chacun des caractères différents. Des caractères forts, mais c'est ça justement qui nous anime.
Ian : Moi, j'aime bien débattre sur le fait qu'on soit jamais d'accord sur ce qu'on va faire. On avance comme ça.

Après un superbe album en 2008, « Springtime Coming », vous avez mis quatre ans pour sortir ce nouvel opus. Pourquoi autant de temps, alors que beaucoup profitent du succès pour enchaîner immédiatement ?
Mat : En fait, la vraie raison, c'est qu'on a pas eu le temps. « Sringtime Coming » nous a permis de faire presque 250 dates, un peu partout en France et dans pas mal de pays, et donc on a vraiment pas eu le temps du tout de s'y consacrer.
Ian : Il faut dire pourtant qu'on a commencé à réfléchir et à travailler cet album « Hope » début 2010.
Mat : Entre la sortie de l'album aujourd'hui et le début du projet, il y a deux ans de travail. Et puis par exemple, j'aime pas quand tu achètes un disque et que la première chanson est super, les deux autres, bon ça va encore, mais après tu te retrouves avec tout le reste qui n'est pas bon. Fait un peu à la "va-vite". Tu vois t'as deux ou trois chansons pas mal et le reste, c'est du remplissage. Donc, nous on ne voulait pas de ça. On voulait faire un disque complet, en travaillant totalement et à fond tous nos morceaux. Alors oui, on a pris un peu de temps. Peut être qu'il y en aura moins entre celui là et le prochain.

Justement, venons-en à l'album. Pourquoi ce titre, « Hope » ?
Ian : C'est le féminin de Hope en fait (Rires).... Et comme on aime bien les femmes (Rires).
Mat : Je ne sais pas vraiment. C'est un titre qui s'est imposé de lui même. Je ne sais pas qui de nous deux a dit un jour "Il faut qu'il s'appelle Hope". En fait ça colle avec tout le contenu de cet album.
Ian : On voulait un mot, quelques choses de fort que tu retiens tout de suite.

Vous avez travaillé avec d'autres musiciens sur cet album ?
Mat : Oui. Il y a quatorze invités sur l'album !! Beaucoup d'amis qui sont venus nous aider.

Et les guitares, c'est toi ? Toutes, même électriques ?
Mat : Ah oui, les guitares c'est tout moi. Et Ian en joue sur « Travailler c'est trop dur ».

Vous avez des textes toujours aussi forts. D'où vient l'inspiration ?
Mat : De tout ce qui nous entoure. De notre quotidien. On fonctionne à l'émotion. Aussi bien
Ian que moi.

Il y a des textes qui sont vraiment forts.
Ian : Merci. On trouve que les textes comptent autant que la musique.
Mat : Oui, les textes sont aussi importants que la musique. C'est toute cette fabrication justement qui est importante.

Comment se passent les compositions ?
Mat : Pour ce qui est de la musique, généralement, c'est moi qui apporte des idées de musique. C'est plutôt comme ça que ça se passe. Je viens avec la grille d'accord, la mélodie, la structure de la chanson. Quand je fais une chanson, j'entends à peu près la globalité de la chose, y compris la ligne de chant. Je la fais en « Lalalala », et ensuite on la découpe syllabes par syllabes, et avec Ian, qui lui est anglo-saxon ...
Ian : Australien s'il te plaît !!!
Mat : Pardon, Australien, oui. Une île au large des Pyrénées !! (Rires)
Ian : Plutôt au Nord de la Tasmanie !!! (Rires)
Mat : Une petite île à l'ouest de la Nouvelle Zélande, voilà pour situer à peu près !!! Donc je disais on découpe en syllabes et on pose des mots dessus, histoire de donner un certain rythme.
Ian : De façon "anglophonique".
Mat : Et donc au final, quand tu prends une guitare, que tu commences à jouer, c'est le truc le plus rythmique qui te viens. C'est peut être une manière de travailler un peu bizarre. On a appris cette méthode en écoutant et en regardant des vidéos de James Hetfield de Metallica, car je suis un grand fan de Metallica, et on a essayé. Ça a l'air de marcher.

Il y a un petit ovni dans cet album, « Smells like teen spirit » de Nirvana. Pourquoi ce morceau ?
Mat : Encore une fois, ça fait partie de nos influences. Et puis c'est bien de surprendre les gens avec des titres inattendus comme celui là. C'est bien de temps en temps de prendre des risques. Et puis, c'est surtout un morceau qu'on aime bien et qu'on voulait faire.

Sur cet album, on sent une progression musicale. Une montée en puissance. ça part doucement et ça monte crescendo pour finir très fort, c'est voulu ?
Mat : Tu as ressenti ça ? La fin de l'album était voulue. Avec ce côté un peu grandiloquent. Un truc un peu épique. C'était vraiment voulu de terminer là dessus. Ensuite, on n'a pas cherché spécialement ça. On a essayé de se faire une suite logique pour que l'album ait un rythme et que tu ne perdes pas le fil. C'est un album qui a pleins de couleurs et de nuances tout le long. Chaque titre a sa propre identité.
Ian : Je pense que c'est à cause du dernier morceau que tu ressens une "progression". Car avec ce morceau tu sens bien que tu es arrivé à la fin de quelque chose. Et comme ce morceau est effectivement assez puissant, cela doit te conforter dans cette impression. Mais je ne pense pas que ce soit ce qui se passe. Ou en tout cas, c'était pas voulu ! 

Vous travaillez avec Mike D’Inca de Sinsemilia, qu'est ce qu'il vous apporte ?
Mat : C'est notre producteur et il nous apporte déjà un vrai confort de travail. On a eu la chance de pouvoir rester trois mois en studio pour faire « Hope », c'est énorme par rapport à ce que pleins de gens peuvent avoir. Pour ça, on a vraiment de la chance.
Ian : C'est une personne qui est producteur bien sûr, mais surtout qui est aussi artiste, et donc il ressent ce dont on a besoin.
Mat : Il nous apporte beaucoup dans le travail de management qu'il fait avec Damien, qui lui est le troisième Mountain Men et qui s'occupe du son, de la régie mais surtout un gros boulot de management. Et puis, comme il a déjà beaucoup d'expériences avec son groupe, il sait nous diriger, nous conseiller, et puis aussi, ça nous a ouvert des portes qui, si on était restés seuls, ne se seraient jamais ouverte.
Ian : Avec sa structure, son expérience, il gère pas mal de choses que nous ne pouvons pas faire.
Mat : En fait, il nous permet de ne penser qu'à la musique.

Pour terminer, qu'est ce qu'on peut vous souhaiter ?
Mat : Que nous souhaiter ? La santé bien sûr, faire des concerts, pouvoir continuer, avec la panade dans laquelle on se trouve en ce moment : les disques qui se vendent de moins en moins, les salles qui ferment, les festivals ou des structures qui galèrent avec des subventions que l'on réduit quand on ne les coupe pas, bref dans toute cette morosité, pouvoir continuer à faire et à vivre de notre passion. Et surtout je souhaite que les gens continuent à écouter de la musique, à aller dans les salles de spectacles et à faire vivre la culture. Car sans eux, nous, on ne sert pas à grand chose en fait.

Merci à vous
Mat : Merci à toi
Ian : Merci Yann

Propos recueillis par Yann Charles – octobre 2012