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MICHAEL HAWKEYE HERMAN à VERSAILLES (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 21 octobre 2012
 

MICHAEL HAWKEYE HERMAN
ROYALE FACTORY – VERSAILLES (78)
Le 19 octobre 2012 

http://www.hawkeyeherman.com/ 
http://www.royalefactory.fr/ 

Pour sa cinquième visite en France en seulement sept ans, Michael Hawkeye Herman n’a pas fait dans la demi-mesure et c’est tout simplement à Versailles, la ville des Rois, qu’il a choisi de faire étape pour son unique concert dans l’hexagone. Fraichement arrivé de Sierre et de Genève et à seulement quelques jours de son départ pour Notodden en Norvège, ce bluesman parmi les plus expérimentés et les plus érudits a choisi Royale Factory pour poser sa guitare et, on le sait, quand il s’installe quelque part, personne ne repart moins instruit qu’il ne l’était en arrivant … 
 
Si la communauté blues parisienne n’a pas fait l’effort de se déplacer pour (re-)découvrir l’héritier des vieux bluesmen disparus qui lui ont légué leur culture et leur savoir avant de s’en aller porter les douze mesures dans un autre monde, la salle affiche un remplissage des plus corrects grâce à un groupe de personnes venues via le dispositif OVS (On Va Sortir) qui propose aux « amis virtuels » du net de devenir des « amis réels » et de passer une bonne soirée en se retrouvant devant une manifestation culturelle ou sportive ! Quelques amateurs de blues parmi eux, des curieux aussi, voilà un nouveau challenge pour Hawkeye qui va avoir des choses à raconter et à expliquer devant une assistance qui ne lui est pas acquise d’avance !

Un tabouret, une table, une guitare et un bluesman à la prestance impressionnante … Le tableau est en place, reste à la musique à prendre la sienne et c’est de fort belle manière que l’artiste nous emmène dès les premières mesures vers les racines les plus profondes du blues. Si la mélodie est importante pour Michael Hawkeye Herman, le dialogue l’est tout autant et s’il nous rappelle en préambule qu’avant toute autre chose le blues vient de la voix, il ne va pas se priver de nous le démontrer au travers d’anecdotes tantôt croustillantes tantôt émouvantes sur sa jeunesse ou tout simplement sur le blues au sens large du terme. Le son, comme toujours impeccable ici, ne fait que mieux envelopper les choses …

La salle est littéralement captivée et répond de manière unanime aux demandes du bluesman, donnant de la voix pour reprendre avec lui « The Blues Had A Baby and Called It Rock &Roll », tapant dans ses mains ou vibrant au gré d’un bottleneck qui lui aussi rappelle la voix humaine. On se promène d’un standard incontournable à un blues un peu moins populaire avec toujours le même plaisir, on imagine parfaitement bien tant la description est étoffée de détails les vieux magasins de musique ou le jeune Michael allait recopier les partitions dans le creux de sa main, les « furniture stores » où il allait de régaler des disques de l’époque quand il ne disposait pas des moyens de se les payer … 

Robert Johnson, Son House, Elvis Presley, Johnny Cash, Muddy Waters, personne n’est laissé sur le bord de la route et si Hawkeye fait parfois des blagues en donnant des cachets espagnols à sa version de « Sweet Home Chicago » ou qu’il s’offre un formidable medley sur fond de « Pick A Ball Of Cotton », il ne manque pas non plus d’aller charmer le public en lui offrant les yeux dans les yeux une version particulièrement émouvante de « St James Infirmary » qu’il décrit comme le plus vieux blues jamais écrit puisque la chanson remonterait à aux moins quatre siècles et aurait été importée d’Ecosse avent de devenir un standard que l’on présente de nos jours comme venant de New Orleans …

Deux sets pour deux heures trente de musique et pas une seule personne qui quitte la salle avant que la lumière ne se rallume, même pas pour aller se rafraichir, voilà ce que l’on appelle en donner pour son argent au public ! Et si Michael n’a rien à vendre à l’assistance ce soir puisque la Suisse a fait main basse sur la totalité de son stock d’albums, il n’aura pas hésité à donner tout ce qu’il avait encore dans son cœur ! Une chose est certaine, à Royale Factory ce soir, il y a ceux qui y étaient, et il y a tous les autres … 

Fred Delforge – octobre 2012