vendredi, 02 novembre 2012
Wooden songs
(The Greatest Records – 2012)
Durée 35’02 – 9 Titres http://www.oldkerrymckee.com  Il est jeune et Suédois et comme nombre de ses compatriotes, c’est en faisant ses premières armes dans un groupe de death metal que Joakim Malmborg a tâté de la batterie et du même coup de la scène. Et comme c’est au son de Townes Van Zandt, du blues et de la country qu’il a forgé sa culture musicale, c’est finalement vers ce registre qu’il se tournera au moment de lancer son one man band auquel il donnera le nom d’Old Kerry McKee. Interpellé par l’œuvre de Johnny Cash, du Reverend Gary Davies ou encore de Bob Dylan, le jeune multi-instrumentiste sait de quoi il s’agit quand il est question de musiques noires américaines et s’il a choisi de s’isoler loin de la ville pour mieux y cultiver son amour de la nature en même temps que celui de la musique, cela ne l’a pas empêché de signer un contrat avec The Greatest Records et de sortir un premier album enregistré au début de l’année, un ouvrage où le naturel reprend parfois le dessus pour donner naissance à des morceaux d’une formidable intensité ! Si le son d’Old Kerry McKee vient indiscutablement du froid, ne serait ce que par le lieu où l’ouvrage a été produit et enregistré, il n’en sonne pas moins avec la chaleur et l’intensité des créations venues du Sud profond des Etats Unis, avec cette sorte de voodoo touch qui magnifie la moindre note de guitare ou de banjo, le moindre crépitement qui s’échappe d’une voix pleine de grain et de nuances. Des textes bourrés de conscience et de positivité, des mélodies qui sentent le naturel à plein nez, ces « Wooden Songs » pourraient sortir tout droit de la plume d’un vieux bluesman que l’on aurait oublié de répertorier au milieu du siècle dernier, et pourtant quand on y prête l’oreille de manière un peu plus attentive, on sent se dégager de morceaux comme « Earthlings », « Death, Oh Death », « Hell Within My Chest » ou « The Rocking Chair » une grosse pointe de modernité, dans le jeu essentiellement, et au moins autant de bonnes vibrations fermement décidées à s’inscrire en plein dans notre époque. Jouer de la musique avec la même ferveur qu’on le faisait il y a un siècle sans pour autant sombrer ni dans la facilité, ni dans le passéisme, il faut avoir une sacrée dose de talent pour y parvenir aussi bien que le fait Old Kerry McKee. Pas totalement convaincu ? La tournée européenne qui arrive aura vite fait de mettre les dernières pendules récalcitrantes à l’heure suédoise ! |
