mardi, 30 octobre 2012
Evil & crossroads
(Autoproduction – 2012)
Durée 33’39 – 7 Titres http://www.blueshiphop.com  Ils sont jeunes, viennent de Toulouse et ont fait le pari de mélanger deux influences, au risque de choquer quelque peu les puristes de l’un et l’autre des deux genres … Et pourtant, le mélange blues et hip hop que nous propose Scarecrow a de quoi non pas déplaire mais au contraire séduire tant la rencontre est parfaite, presque évidente en fait. Slim Paul le bluesman aux guitares et dobros et Antibiotik Daw le rappeur aux platines assurent chacun le leadership dans leur style de prédilection et c’est soutenus par Jamo à la basse et au piano et The Pap’s à la batterie que les deux complices avancent de la plus belle des manières, main dans la main et en créant une saine émulation qui tend à rendre leur musique encore plus folle, encore plus convaincante. Avec une liste de concerts longue comme le bras à leur actif et des passages remarqués dans des endroits prestigieux comme Jazz à Montauban, Blues sur Seine, Rock’n’Solex et bien entendu les Francofolies de La Rochelle, les quatre garçons n’ont plus véritablement de doute à avoir sur la légitimité de leur projet et c’est de manière totalement débridée qu’ils ont dévoilé au printemps dernier leur deuxième album, « Evil & Crossroads », un ouvrage tellement riche et ambitieux dans sa réalisation que l’on ne peut que penser très sincèrement que si des artistes comme Skip James, Son House, Muddy Waters ou même Robert Johnson étaient encore en vie de nos jours, leur musique pourrait peut être ressembler à celle de Scarecrow tant le groupe brille non seulement par son talent mais aussi par sa sincérité et sa spontanéité. Un an seulement après « This Is Blues Hip Hop », Scarecrow affiche la couleur et réaffirme sa volonté de frapper un grand coup en s’installant sans la moindre hésitation dans un genre où il y a tout, ou presque, à inventer. En Français ou en Anglais, en blues ou en rap, l’important n’est pas de dessiner des plans trop précis mais bel et bien de faire sonner au mieux une musique qui, quand on y pense, a toutes ses racines plantées profondément dans le même terreau. Chants de révolte mais aussi d’espoir, le blues et le hip hop ont cela d’intéressant qu’au lieu de les diviser, leur rencontre les renforce et leur donne encore plus de force, preuve s’il en fallait encore avec les trésors de guitare slide mais aussi de scratches que l’on retrouve au gré de pièces aussi délurées que « Morning Rooster », « My Lowd », « Dans mes poches », « Néant » et autres « Ain’t Got No Choice (But Buying You) » qui bénéficient en prime d’une production et d’une réalisation des plus abouties. Professionnel jusqu’au bout des ongles, Scarecrow semble aujourd’hui avoir toutes les cartes en main pour devenir the next big thing ! A découvrir d’urgence, en téléchargement contre contribution libre sur leur site par exemple … |
