lundi, 29 octobre 2012
Chroniques
(Crocodile Productions – 2012)
Durée 60’56 – 15 Titres http://www.frasiak.com  Il aura attendu presque vingt ans pour plaquer ses études et se consacrer exclusivement à la chanson et tout bien pesé, Eric Frasiak aura eu raison puisque ses textes sont empreints d’une réelle lucidité et d’un véritable talent de plume. Elevé à grands coups de Pink Floyd et de Bruce Springsteen mais aussi de Léo Ferré et de François Béranger, le jeune homme originaire des Ardennes aura goûté à toute sorte de petits et de grands boulots et beaucoup voyagé, la recette idéale pour se forger une expérience solide et une culture proche du terrain et du même coup pour créer des chansons qui interpellent le chaland, sans aucune restriction de catégorie sociale ou même d’origine. Quatre albums dont un live et six centaines de concerts plus tard, Frasiak qui a brillé dans les concours et tremplins les plus prestigieux de l’hexagone et chauffé les salles pour Bashung, Thiéfaine, Sanseverino, Michel Fugain, Paul Personne ou encore Les Wampas nous revient avec un nouvel effort découpé en une quinzaine de « Chroniques » … Attention, dépaysement garanti ! Engagé mais toujours lucide, en colère mais toujours pacifique, Frasiak est un de ces personnages qui savent se contrôler et faire de leurs chansons de superbes témoignages capables de se teinter de tendresse ou au contraire de se montrer un peu plus piquants, de laisser une petite place à la résignation sans pour autant cesser de porter l’espoir à la force des cordes de sa guitare mais aussi de ses cordes vocales. La plume habile, Eric Frasiak n’en renonce pas pour autant à rendre hommage à ses modèles et reprend aussi bien Bernard Dimey que Béranger ou Ferré dans le texte, intercalant « Ivrogne et pourquoi pas ? », « Tous ces mots terribles » et « Graine d’ananar » au beau milieu d’œuvres personnelles où il est question de la pluie en Bretagne, des entreprises qui ferment, des femmes que l’on assassine au Nord du Mexique, des différences entre les hommes, de la vie qui file sans qu’on parvienne à la retenir ou plus simplement de poésie … Avec un accent tout particulier mis sur les arrangements et sur 1es instrumentations par pas moins de trente cinq musiciens apportant violons et violoncelles, flûtes et accordéons, guitares et contrebasses, « Chroniques » multiplie les émotions tout en restant le plus authentique possible et n’en finit plus de nous séduire avec des chansons comme « M. Boulot », « Ciudad Juarez », « 50/50 » ou encore « Toquée Tokyo ». De la passion, de l’humour, du second degré et surtout un incommensurable talent … Frasiak flirte avec la perfection jusque dans un livret / journal particulièrement bien imaginé. Cet artiste est un extraterrestre et son nouvel album en est une fois de plus la preuve ! Tout simplement indispensable … |
