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HELLFEST 2012 à CLISSON (44) (3/3) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
vendredi, 05 octobre 2012
 

HELLFEST 2012 – 7ème EDITION
CLISSON (44)
Du 15 au 17 juin 2012

http://www.hellfest.fr/ 
http://www.girlschool.co.uk/ 
http://www.allshallperish.com/ 
http://www.d-a-d.dk/ 
http://www.blueoystercult.com/ 
http://www.trivium.org/ 
http://www.motley.com/ 
http://slashonline.com/main/ 
http://www.ozzy.com/us 

Dimanche 17 juin - Jour 3

Et voilà, nous y sommes. C'est le dernier virage avant l'ultime ligne droite… Ne nous laissons pas gagner par la nostalgie, je compte bien profiter de chaque instant qui va s'offrir à moi. De plus, cette dernière journée est placée sous le signe du soleil et de la bonne humeur et par-dessus tout, des perles nous attendent encore aujourd'hui. 

Une sirène retentit, immédiatement suivie de riffs nerveux. Il est 12h15 lorsque Girlschool fait son entrée sur scène. Girlschool, créé en 1978, est un des premiers groupes de heavy metal exclusivement féminin. A une époque où la femme était considérée comme un objet sexuel dans ce milieu masculin, il fallait en avoir une bonne paire pour oser affronter ce monde de machos. Considéré comme le Motörhead féminin, Girlschool a su s'imposer et sa longévité témoigne de sa force et de son talent. "Demolition" ouvre le bal, les ladies sont radieuses et nous servent en apéro un set de 30 minutes tout en force, associé à une délicate touche féminine. Elles ne ménagent pas leurs efforts, malgré des problèmes de sonorisation en début de concert (le chant de Kim McAuliffe est inaudible). Le duo basse/batterie assuré respectivement par la rousse Enid Williams et la blonde Denise Dufort est plein de vitalité, soutenant avec brio les guitares de Kim et Jacky Chambers. Le temps n'a pas de prise sur la qualité de leur jeu, les mamys du rock déploient une énergie à toute épreuve, enchainant leurs tubes tels "Hit and Run", "The Hunter", "I Spy" dédié à Ronnie James Dio. La flamme est encore ardente, tout comme le superbe solo de guitares magistralement exécuté sur l'ultime "Emergency".

12h50, All Shall Perish, tout doit périr… Un appel à la violence ? Non, tout simplement des Californiens qui s'emparent de la mainstage 2, le tout rythmé par du deathcore. Là, j'avoue que j'ai franchement du mal et les précieux bouchons d'oreilles vont bien me servir. Non pas que ce soit mauvais, mais All Shall Perish est représentatif de cette partie du métal que je n'apprécie pas. Ce qui n'est pas le cas du public qui se lance dans des mosh pits et autres wall of death. L'ambiance générale est survoltée, ne faisant qu'accentuer l'énergie distillée par le combo. Amateurs de gros bruits qui déchirent les tympans, ce groupe saura vous emmener dans les limbes d'un métal extrême d'où l'on ne ressort pas indemne.

Après un apéro heavy, un déjeuner consistant, les petites douceurs danoises nous attendent sur la mainstage 1. Ce n'est pas un euphémisme que de parler de douceur comparé à la déferlante de tout à l'heure.13h30, le public répond présent pour prendre une bonne dose de hard rock servie par D-A-D. Une intro à la Disney (Walt) en guise de dessert, puis c'est la montée d'adrénaline avec "A New Age Moving In", un mid tempo bien pêchu L'ascension continue sur "Jihad" et "Evil Twin". En capitaine de bord expérimenté avec plus de 20 ans passés sur le navire, Jesper Binzer embarque son monde au son de sa voix éraillée à souhait. Il s'adjoint les services d'une Flying V, y plaquant quelques accords. Les tubes s'enchainent, le combo nous fait survoler une partie de sa discographie en 40 petites minutes. Jacob Binzer nous gratifie de riffs inspirés et délicats, de soli tout en force et en finesse. Son jeu de guitare, raffiné et limpide, fait ressortir un feeling extraordinaire. "Everything Glows" prend le relais, talonné par l'énorme "Monster Philosophy". 

Un des signes distinctifs de D-A-D est de mélanger à son hard rock des sonorités country, chose faite sur "Riding With Sue" qui prend des allures de western et nous emporte dans une chevauchée sauvage dans les grandes plaines de l'Ouest Américain. On atteint les sommets avec "I Want What She's Got". Jesper vient au devant du public et le harangue, s'adressant à lui dans un français approximatif, allant jusqu'à lui déclarer sa flamme : Hellfest, je t'aime !!! La réaction du public ne se fait pas attendre, celui-ci répond immédiatement aux sollicitations. Autre signe distinctif de D-A-D, son originalité et surtout celle de son bassiste, Stig Pedersen, au tempérament de feu et aux poses improbables. Toujours en mouvement, juché sur la batterie ou sur tout obstacle lui permettant de prendre de la hauteur, Stig, outre un très bon jeu de basse et un physique de rêve, cultive son excentricité par l'utilisation d'instruments à l'apparence insolente ; sur ce coup-là, il s'agit de basses 2 cordes vertes ou roses fluo greffées sur un corps transparent. Laust Sonne n'est pas en reste. Il parfait la partie rythmique par une frappe d'une précision métronomique. La manière dont il cogne ses fûts est plutôt atypique, il tient ses baguettes comme des stylos !!! "Bad Craziness" et le très attendu "Sleeping My Day Away" viennent clore ce gig, trop court à mon goût. D-A-D, c'est du hard pur agrémenté d'un petit brin de folie, des musiciens au charisme indéniable et pourvus d'une grande générosité.

Je m'octroie un nouveau break consacré aux potes et à 18h, toute la troupe se remet en route. On tape à nouveau dans le mythique et les sixties avec Blue Öyster Cult, un des groupes les plus anciens de cette affiche 2012 avec Lynyrd Skynyrd comptabilisant plus de 40 ans d'existence. Le combo nous propose un voyage à travers le temps et l'espace dans son univers rock psychédélique et progressif, nous promenant dans les seventies avec une entame sur le survitaminé "The Red & The Black" aux riffs agressifs. "Burnin' For You" au tempo plus modéré prend le relais, suivi d'un "Buck's Boogie" déchainé. Les guitares sont largement mises à l'honneur, servies par Eric Bloom, Buck Dharma et occasionnellement Richie Castellano lorsqu'il n'est pas derrière son clavier. Ces trois-là nous offrent durant ce set d'une heure des riffs à profusion, des solos de toute beauté dans lesquels se mêlent feeling, force et délicatesse. Ils sont soutenus par une rythmique efficace qui fait groover l'ensemble, tenue respectivement par Jules Radino derrière les fûts et Kasim Sulton, qui affiche un calme impressionnant contrasté par un jeu de basse ferme et précis. 

Contrairement à ce que certains peuvent penser, les BOC ont bien leur place dans ce festival. Le concert est un concentré d'adrénaline, les envolées rythmiques et guitaristiques sont impressionnantes, notamment sur "Cities on Flame With Rock and Roll" aux phrasés pesants et distordus et "Then Came The Last Days Of May" un mid tempo proche de la balade. Celui-ci subit une accélération fulgurante qui fait s'emballer tous les instruments. Malgré leur âge avancé (bon… pas tant que ça, mais quand même !!!), les membres de BOC n'ont rien perdu de leur superbe. Leur aisance scénique est intacte, tout comme le talent et l'énergie qui suintent de chaque pore de leur peau. Les visages sont souriants et le plaisir s'y lit de part et d'autre de la scène. Le monstrueux "Godzilla" aux riffs lourds et l'inoubliable "Don't Fear the Reaper" au refrain accrocheur finissent de réjouir une foule conquise. Le public réserve une ovation et réclame un rappel qui nous ramène dans un passé plus récent avec le puissant "See You in Black", aux sonorités plus heavy.

Il est 19h40, du metalcore nous attend sur la mainstage 2. Cette fois, c'est Trivium, en provenance directe de Floride, qui s'y colle. Je me laisse tenter une dernière fois. Qui sait, Trivium pourrait me faire aimer le métal extrême… Ca démarre en trombe avec le titre éponyme de leur dernier album "In Waves". Wow… heureusement que mes pieds sont solidement ancrés au sol, car le flot de décibels et de basses est renversant. Musicalement, Trivium, c'est bon, c'est même très bon. Mais toujours cette voix qui semble sortir d'outre-tombe et m'horripile au plus haut point. Heureusement, le chanteur adopte une voix mélodieuse sur certains morceaux ("Black", "Built to Fall", "Throes of Perdition"…). Les guitares saturées ou au son clair nous gratifient de solos mélodiques, de riffs incisifs, soutenues par une rythmique basse/batterie percutante et surpuissante. Le chanteur exhorte le public à un circle pit. Celui-ci s'exécute sans se faire prier et un des plus grands circle pit de ces trois jours prend vie sous nos yeux, se terminant dans un nuage de poussière. Je prends mes jambes à mon cou avant d'être happée par ce gigantesque mouvement de foule. Là où beaucoup de groupes ont échoué, Trivium ressort ex-aequo avec Machine Head dans le palmarès de ceux qui ont -presque- réussit à enchanter mes oreilles par leur musique extrême.

20h37, les quatre anges Californiens sont de retour sur les planches du Hellfest, ramenant dans leurs bagages une partie de leur répertoire. Les Mötley Crüe font leur apparition sous les acclamations du public avec quelques minutes d'avance sur l'horaire prévu. Les problèmes de son, récurrents dans cette 7ème édition, n'épargnent pas Mötley Crüe qui hérite d'une première partie de set mi-figue mi-raisin. Cela n'empêche pas le quatuor de distribuer son heavy et le public d'en savourer toutes les parties. 

Cette prestation, axée sur les titres des années 80 (à l'exception de "Saints of Los Angeles" tiré du dernier opus sorti en 2008), débute avec "Wild Side", serré de près par "Live Wire". Fin connaisseur, le public scande les refrains à l'unisson avec Vince Neil, amateur de belles choses et agréablement entouré de deux ravissantes danseuses/choristes. Le nombre des années n'a pas altéré l'énergie de ces glameurs fous qui se donnent sans retenue ni complexe. Nikki Sixx et sa basse gambadent d'un bout à l'autre de la scène alors que Tommy Lee, le matraqueur déjanté, n'a aucune pitié pour ses futs. De "Too Fast for Love" et "Shout at the Devil" à "Don't Go Away Mad (Just Go Away)" en passant par "Same Ol' Situation (S.O.S.)", "Dr Feelgood" ou encore "Girls Girls Girls", le combo nous gratifie de tous ses plus grands classiques. 

Même si tout ça ne nous rajeunit pas, ça donne un sacré coup de jeune et débouche les artères bien comme il faut. Alors que Vince n'a de cesse de provoquer le public en lui lançant des "Make some fucking noise…", Mick Mars, le gamin sage de la bande, fait ronronner sa guitare, la poussant jusqu'au rugissement. Tommy fait des siennes et organise un baptême collectif en arrosant la foule au champagne avant de s'installer devant un piano à facettes le temps d'une balade vers un "Home Sweet Home". Les Mötley ne peuvent en rester là, l'extravagance qui les caractérise n'aurait plus de raison d'être si ce concert devait finir sur une note aussi sobre. Hauts les cœurs, le dynamique "Kickstart my Heart" se charge de nous remuer les neurones pour finalement nous plonger dans un bain de sang, terminant ce gig sur une note rouge.

Il est temps de rejoindre la mainstage 2 et d'ingurgiter une bonne rasade de virtuosité guitaristique. Mais il faut d'abord passer l'épreuve de la mousse. Le staff technique de la scène principale teste la lance à mousse devant servir pour le prochain concert et les cobayes sont les photographes. Un sprint et un slalom plus loin, je me retrouve face à Slash et ses acolytes. Le célèbre guitariste, haut de forme vissé sur le crâne, nous livre un set où feeling et talent s'entremêlent pour le plus grand plaisir de nos esgourdes. Il est accompagné de sa formation habituelle, à savoir Myles Kennedy qui assure une très bonne performance vocale et The Conspirators qui le soutiennent dans son remarquable jeu tout en force et en fluidité. 

Venu présenter son nouvel album "Apocalyptic Love" disponible dans les bacs depuis peu, Slash lui réserve une place de choix avec pas moins de 5 titres ("One Last Thrill", "Standing in the Sun", "Anastasia", "Halo" et "You're a Lie"), ne manquant pas pourtant de nous faire parcourir sa période Guns avec "Mr. Brownstone", "Sweet Child O' Mine" et l'ultime "Paradise City", interprétés la veille par les GNR et que je peux enfin apprécier, Slash n'en oublie pas pour autant Velvet Revolver avec le fabuleux Slither. Il nous ensevelit sous une avalanche de notes et d'accords qui secouent les tripes, tant les vibrations qui ressortent de son jeu sont intenses. La prestation du combo mérite d'être soulignée et nous aura laissé des étoiles plein les yeux.

On prend les mêmes et on recommence. Black Sabbath devait clore cette édition 2012 sur la mainstage 1, mais Tony Iommi ayant de graves problèmes de santé, c'est à Ozzy Osbourne & Friends que revient cette tâche. Il est 23h10 lorsqu'Ozzy et ses amis déboulent sur scène. D'entrée de jeu, il harangue le public, avant d'attaquer avec le puissant "Bark At The Moon" suivi du tubesque "Mr Crowley" avec le traditionnel lancer de mousse. Ozzy n'est pas très en forme, sa voix a quelques difficultés à suivre. Et la pluie qui s'est invitée à la fête ne va certes pas arranger son état. Qu'importe, c'est un showman né qui aura été jusqu'au bout de sa voix. Ce qui n'est pas mon cas, la fatigue aidant, je déclare forfait au bout de quelques titres, la pluie redoublant d'intensité. Cest sur cette note humide que se termine ce festival pour moi. 

Et voilà, c'est fini !!! Le Hellfest 2012 - 7ème édition peut s'enorgueillir d'une affluence record sur ce nouveau site avec quelques 115.000 festivaliers sur les 3 jours et d'une programmation (environ 160 groupes) riche en découvertes ou redécouvertes, dans laquelle chacun a trouvé son compte. 

Les gars de la sécurité, menés par le désormais célèbre Dédé, sont adorables et serviables, tout en sachant faire preuve de fermeté lorsque la situation l'exige. Et que dire des bénévoles ? Sans eux, les festivals auraient beaucoup de mal à exister !!! La musique en général et le métal en particulier n'ont pas de frontière. Elle est universelle et fédératrice. Le Hellfest est une grande fête familiale et musicale qui réunit des personnes de 0 à 77 ans de tous horizons et nationalités. L'occasion pour tous de vivre des moments exceptionnels, de se lâcher, s'évader du quotidien, sortir des sentiers battus le temps d'un festival. 

C'est par des déguisements de toutes sortes ou tout simplement des absences de déguisements (…) que les festivaliers laissent libre cours à leur imagination, donnant à cette manifestation ce côté privilégié, extravagant et magique où tout est permis. Car au détour d'un arbre, d'une tente, d'un stand ou d'une déco, attendez-vous à faire des rencontres insolites, historiques, voire hystériques. En plus des t-shirts à l'effigie des groupes, vestes en cuir ou en jean patchées, on peut apercevoir viking, chirurgien, nonne, la denrée, un papy rock dansant, ou tout simplement des gens heureux. A la nuit tombée, en levant la tête, le logo du Hellfest apparaît dans le firmament, flirtant avec les étoiles. Il arrive également que les artistes se mêlent à la foule pour assister à des concerts ou qu'ils descendent dans le pit pour se rapprocher du public. Au-delà des concerts, c'est aussi ça, le Hellfest !!!

Après une petite nuit de sommeil, le moment est venu de tout replier et de s'en retourner vers une vie normale, avec du son plein les oreilles et des souvenirs plein la tête, en attendant de nouvelles aventures sous d'autres cieux. Merci à ceux qui m'ont soutenue, accompagnée et soulagée d'un poids certain durant ces trois jours (ils se reconnaitront).

Cathie Wetzstein