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HELLFEST 2012 à CLISSON (44) (2/3) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
jeudi, 04 octobre 2012
 

HELLFEST 2012 – 7ème EDITION
CLISSON (44)
Du 15 au 17 juin 2012

http://www.hellfest.fr/ 
http://www.megadeth.com/home.php 
http://www.steelpantherrocks.com/#!news 
http://deathangel.us/ 
http://www.koritni.com/ 
http://www.uriah-heep.com/newa/index.php 
http://www.within-temptation.com/ 
http://machinehead1.com/ 
http://web.gunsnroses.com/splash 

Samedi 16 juin - Jour 2

Réveil sous la pluie … qui va disparaître peu à peu, cédant la place au soleil au courant de la matinée. Ne redémarrant les hostilités qu'à 13h35, j'en profite donc pour passer un moment au calme et je visionne rapidement les photos de la veille.

Ô stupeur ! Je tombe sur des photos de Megadeth. J'ai assisté à leur concert durant près de 50 minutes et n'en ai aucun souvenir. Le trou noir … la fatigue était vraiment intense. D'après ce qu'on m'en dit, ce concert ne restera pas dans les annales, Megadeth n'ayant pas brillé par sa performance hier soir. Le seul moment fort de ce set est avec "A tout le Monde", repris en cœur par les festivaliers.

La journée marathon de la veille fut harassante, mais ô combien musicalement jouissive avec son lot de découvertes, de groupes mythiques vus pour la première fois en live. Les deux journées à suivre sont prometteuses, mais je décide de faire l'impasse sur certains groupes afin de m'octroyer des instants de détente et d'exploration du nouveau site. Une question existentielle s'impose à moi : la pluie étant tombée toute la nuit, bottes en caoutchouc, ou pas ??? Soyons fou, les bottes vont rester sous la tente. J'arrive sur le site vers 13h pour constater la présence effective de boue rendant le sol marécageux à certains endroits. Le soleil, clément en cette journée qui s'annonce radieuse, va arranger ça au fil des heures.

Mais pour l'heure, des panthères californiennes aux longues crinières nous attendent. Les Steel Panther nous mitonnent un gig savoureux, tout en finesse qui va tenir en haleine un public déjà bien nombreux. Leur dernier concert parisien a fait parler d'eux et ils ne vont pas déroger à la règle aujourd'hui. Humour et blagues légères ponctuent ce show au demeurant très efficace. Le combo me fait penser à une bande de jeunes pas encore sortis de l'adolescence, usant leurs culottes sur les bancs du lycée. Le mot d'ordre du jour : rock'n'roll, sex, pussy and boobs !!! Ils veulent voir des nichons et le clament haut et fort tout au long du set. Quelques jeunes filles se prêtent au jeu et affichent fièrement leurs attributs, la horde masculine étant bien entendu ravie de ce spectacle. 

Michael Starr (chant) et Satchel (guitare) sont très bavards entre chaque morceau, quant à Lexxi Foxx (basse), il passe son temps à s'admirer dans un miroir de poche et à se maquiller. Leur look très ambiguë qu'ils se plaisent à entretenir colle parfaitement au style de musique. Ils prennent malgré tout le temps de nous asséner quelques huit titres bien ficelés de glam metal inspiré des 80's. La frappe musclée de Stix Zadinia apporte une base solide renforcée par la basse de Lexxi. Une bonne entame pour bien démarrer cette journée musicale.

14h25, on repart de plus belle avec Death Angel. Un peu de trash histoire de se mettre en jambes n'a jamais fait de mal à personne. Le combo californien va faire sauter et headbanger le Hellfest durant 50 minutes, l'entrainant à 200 à l'heure au rythme de ses guitares saturées et d'une batterie supersonique. En reconstituant la set list, je m'aperçois que Death Angel a fait le choix de jouer exclusivement les titres de son premier album, "The Ultra Violence". Certains riffs et solos m'interpellent de part leur construction et une certaine harmonie se dégage de l'ensemble.

15h15, la mainstage 1 s'apprête à accueillir Koritni que je retrouve avec beaucoup de plaisir après les avoir suivis au Nancy on the Rocks 15 jours plus tôt. Ceux-ci ne sont pas en terrain inconnu, ayant déjà foulé les planches du Hellfest en 2009. Le set débute sur une note rigolote avec le générique du Muppet Show, suivi de "Sometimes", "Heart Donation" et "155" enchainés sans temps mort. Il en sera d'ailleurs ainsi tout au long du show, sauf lorsque Lex (moins bavard sur ce coup) s'adresse au public dans son Franglais que j'affectionne tant. 

Le cocktail est explosif, voix chaude et profonde, riffs acérés et enivrants, solos déchainés, rythmique détonante, un hard rock classique et pur, Koritni, c'est du groove à fleur de peau jusqu'au bout des cordes, du chant et des fûts. Les titres défilent, dont le tubesque "Lost for Words" et le superbe "Down at the Crossroads". Les francozaustraliens font leur show, naturellement et avec simplicité, en s'amusant et venant au-devant du public. Le concert se termine sur une touche bluesy avec "Sweet Home Chicago" emprunté à Robert Johnson et remarquablement interprété, avant que Lex ne fasse un heureux en envoyant dans le public une peau de fût dédicacée par le combo. "Koritni, ça envoie du lard !!!" dixit un spectateur conquis. 

C'est à présent le moment d'explorer ce nouveau site. La décoration est superbe, originale et colle parfaitement à ce nouveau territoire métalleux. Passage obligé par le merchandising qui se situe au milieu du site et l'Extrême Market à l'entrée, qui se sont considérablement agrandis. Les organisateurs ont pensé au repos des festivaliers en installant un espace boisé, sorte d'oasis qui permet de se poser au pied d'un arbre ou d'une déco. Le nombre de scènes passe de 4 à 6, dont deux de plein air (mainstages) et quatre sous chapiteau (Warzone, Valley, Altar et Temple), chacune accueillant un style de métal différent. 

La partie réservée aux dédicaces et merchandising des groupes est placée entre la mainstage 1 et l'espace VIP.La bière étant le nectar divin des métalleux, les bars sont légion et disséminés sur tout le site. Côté nourriture, tout a été pensé pour satisfaire au maximum les appétits de chacun en proposant une nourriture variée. Seul bémol concernant les sanitaires, qui me semblent beaucoup moins nombreux que l'an dernier.

Le tour du site est quasiment bouclé, je rejoins à nouveau la mainstage 1. Il est 17h, une séquence nostalgie s'ouvre à nous avec d'autres dinosaures. Il s'agit cette fois d'Uriah Heep, qui a bercé mon adolescence. Fondé en 1969, Uriah Heep totalise à ce jour une vingtaine d'albums studios et une trentaine de live et compilations. Les britanniques débutent leur prestation avec "Again the Odds". L'énergie dégagée par ces bons hommes, qui affichent des milliers de kilomètres au compteur, est impressionnante (certains devraient en prendre de la graine…). 

Comme le fait remarquer le charismatique Bernie Show, qui mène le show à un train d'enfer, ils sont heureux d'être parmi nous et prennent beaucoup de plaisir à partager ce moment avec nous. Ca fait 3 ans que le combo n'a pas posé ses instruments en France, ses passages sur nos terres sont plutôt rares, contrairement à l'Allemagne, la Suisse ou encore la Belgique (pour ne citer que ces pays) où il tourne régulièrement. Bernie est accompagné de Mick Box seul membre fondateur restant (guitare), Phil Lanzon (claviers), Trevor Bolder (basse) et Russel Gilbrook (batterie). 

Le quintet ne se ménage pas, chacun de ses membres occupe pleinement la scène. Il nous entraine dans un tourbillon de sons à la rencontre de leur univers constitué de classic rock tantôt heavy, tantôt progressif ou les deux à la fois. Les titres proposés passent en revue l'ensemble de son œuvre musicale, permettant ainsi de découvrir ou redécouvrir ceux qui ont fait la renommée d'Uriah Heep. L'accent est mis sur les débuts du groupe, avec "Traveller in Time", la splendide et bien-nommée balade "Sunrise", "Stealin", le mythique "Gypsy", "July Morning" et "Easy Livin", entrecoupés de morceaux plus récents comme "Overload" et "Into the Wild" pioché dans le dernier album sorti en 2011. Les papys offrent un concert dynamique où tout le monde a pris son pied.

Passage en mode pause pour quelques heures. De retour sur le site à 21h, je constate qu'il devient de plus en plus difficile de se frayer un chemin jusqu'aux mainstages. Within Temptation a pris place sur scène. Les néerlandais donnent dans le métal symphonique un brin gothique, le tout mené par la charmante Sharon, qui ne laisse visiblement pas la gente masculine insensible. Souriante et généreuse, elle sollicite régulièrement le public et apporte une touche de fraicheur dans un monde majoritairement masculin. Les nappes symphoniques données par le clavier accompagnent la voix de la belle, tandis que guitares, basse et batterie indiquent la direction à suivre, donnant vie et chaleur à l'ensemble. 

Mais… car il y a un mais, je m'ennuie… la voix de Sharon me lasse rapidement. Scéniquement, la demoiselle a beaucoup de charisme et sait capter l'attention de la foule ; elle et ses compagnons assurent un set de qualité d'où l'énergie n'est pas excluse. Mis à part deux ou trois morceaux sur lesquels elle semble chercher le chant au fond de ses tripes, je trouve sa performance vocale plate, sans nuance ni consistance. Ce concert ne m'aura pas laissé un souvenir impérissable. Vu le nombre de personnes passant déjà sur la scène d'à-côté, qui se prépare à accueillir du lourd, je pense ne pas être la seule dans cette situation. 

22h10, la place devant la mainstage 2 est noire de monde, la ferveur gagne la foule. Vous voulez du "qui dépote sévère" ??? Vous êtes au bon endroit, il n'y a qu'à demander, Machine Head se fera un plaisir de vous en fournir des tonnes. Les californiens (la Californie est décidemment à l'honneur cette année) prennent d'assaut la scène, introduisant leur show du puissant "I Am Hell (Sonata in C#)". Le Hellfest est en ébullition, porté par la dynamique insufflée par ces trashers. Les guitares saturées aux riffs distordus de Robert Flynn et Phil Demmel s'entrechoquent. 

L'artillerie lourde est sortie, Dave McClain planté derrière ses fûts nous mitraille sans répit, assisté par la basse d'Adam Duce. Les accords heavy atténuent le côté violent donné par le chant trop rageur de Robert Flynn, qui devient superbe lorsqu'il reprend une intonation normale. J'avoue que j'ai énormément de mal avec ces chants qui me font penser à un gros dégueulis dans le micro (désolée pour les adeptes…). Pourtant je me soigne et m'inflige depuis hier une torture auditive… qui s'amenuise quelque peu au fil des heures. J'apprécie malgré tout le concert de ce quatuor survolté qui retient mon attention, ainsi que celle du public dont la densité n'empêche pas les tignasses de s'aérer ou les pieds de décoller du sol. La performance de Machine Head est à la mesure de sa réputation et sa générosité scénique est exemplaire. 

Je reprends mes déambulations nocturnes qui me ramènent du côté de la tente aux deux scènes, l'Altar et la Temple, où la cacophonie d'un concert sur l'une et d'une balance sur l'autre me fait fuir. Machine Head m'accompagne au cours de mes pérégrinations, j'entends au loin le splendide "Darkness Within". Je ne demande pas mon reste devant la WarZone en attente du concert de Darkest Hour. Odeurs nauséabondes et boue à l'allure suspecte y sont pour beaucoup. Petit arrêt au merchandising, qui est pour une fois déserté, pour cause de… rupture de stock.

Le Hellfest s'est illuminé de mille feux, donnant une atmosphère particulière à l'ensemble. C'est à la tombée de la nuit que l'on peut mesurer toute l'ampleur du travail réalisé sur le site, qui mérite vraiment qu'on s'y arrête un moment. Les artistes ayant réalisés ces ouvrages ont fait un boulot de titan. Magnifiques jeux d'ombres et de lumières, les diverses décorations sont ingénieusement mises en valeur. L'espace boisé prend des allures de forêt mystique, grouillant de petits lutins métalleux et laissant libre cours à l'imagination de chacun. En extrême limite de ce bois, ni dragons, ni sorcières, mais un espace proposant les produits du terroir avec bar à vins et stands de restauration locale. 

Les organisateurs ont également pensé aux adeptes de houblon, malt ou autres matières premières servant à l'élaboration de la boisson rock'n'roll par excellence en installant des bars à bières spéciales. 

Il est temps d'accueillir la tête d'affiche de la soirée, les Guns N'Roses. Harnachée comme je le suis, s'approcher de la scène principale s'avère être un véritable parcours du combattant. Les festivaliers sont plus nombreux que la veille, il m'est impossible de me faufiler dans la foule qui contrairement à l'année dernière, ne se bouge pas d'un pouce. Soit, je vais suivre de loin ce concert, le plus important étant de ne pas le rater. Mais pour l'heure, une interrogation est sur toutes les lèvres : Axl et ses Guns seront-ils à l'heure ? Yes !!! 23h34, les Guns font leur entrée sur "Chinese Democracy". On m'a tant vanté les mérites des Guns que je me fais une joie de les voir enfin. Visuellement, c'est au top, un show à l'américaine avec feux d'artifices, écrans géants, lights superbes. Et rien d'autre, il ne se passe rien et rien ne passe. Axl et sa voix nasillarde me laissent de marbre. Les musiciens bougent, jouent, mais c'est mou. Un concert dépourvu de feeling et de cette énergie si particulière qui installe un lien privilégié entre les artistes et le public. Les échanges avec ce dernier sont inexistants, les Guns se contentent de débiter leurs titres. C'est ça, Guns N'Roses ? Cette institution musicale des eighties qui a fait déplacer des foules en masse ? Bah, on ne peut pas toujours être au firmament. Je leur laisse le bénéfice du doute (qui sait, ça peut changer…), mais une vingtaine de minutes plus tard, déçue par cette prestation plus que discutable pour un groupe de cette envergure, je suis le mouvement de beaucoup de festivaliers qui désertent le concert en masse.

Cette deuxième journée s'achève sur une fin de soirée musicale en demi-teinte. Pas de regrets, si je n'ai pas pu ou su apprécier les performances de certains groupes aujourd'hui, les prochaines fois ne peuvent être que meilleures. Je regagne mon hôtel 5 étoiles pour une bonne nuit de sommeil avant de m'attaquer à la troisième et dernière partie de ce périple musical …

Cathie Wetzstein