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BALLAKE SISSOKO pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 12 octobre 2012
 

At peace
(No Format ! – 2012) 
Durée 44’45 – 9 Titres

http://www.myspace.com/ballakesissoko

C’est indiscutablement grâce à l’album « Chamber Music » enregistré à Bamako en compagnie du violoncelliste Vincent Segal que Ballaké Sissoko a connu un véritable succès populaire qui le conduira à donner deux centaines de concerts à travers le monde mais qui le verra aussi récompensé par une Victoire de la Musique… C’est pourtant dix ans plus tôt que le joueur de kora enregistrait son premier album avec un autre grand joueur de kora, Toumani Diabaté ! Adepte des rencontres et des collaborations en tous genres, le Malien a pratiqué son art en compagnie des plus grands artistes, de Taj Mahal à Stranded Horse, et a sans cesse eu à l’esprit l’envie de ne jamais se répéter pour au contraire aller à chaque fois de l’avant. A l’heure d’enregistrer un nouvel album en compagnie de Vincent Segal, c’est donc en imaginant une création différente qui ne se voulait surtout pas une suite de « Chamber Music » que Ballaké Sissoko a commencé à travailler et c’est tantôt en solo, tantôt en duo, en trio ou même en quintet que l’artiste a finalement interprété une œuvre où l’on croise à l’occasion, outre le violoncelle de Vincent, les guitares d’Aboubacar et Moussa Diabaté ou encore le balafon de Fassery Diabaté. Construit comme des échanges débridés, des dialogues spontanés entre instruments, les morceaux laissent une place à la virtuosité et une autre à l’improvisation pour donner naissance des pièces comme « Boubalaka » ou « N’tomikorobougou » où la kora répond à la douze-cordes ou encore comme « Kabou » où c’est le violoncelle qui devient l’interlocuteur d’un autodidacte de génie qui a tout appris en observant un père, virtuose de l’instrument, qui ne voulait pas voir son premier fils devenir joueur de kora. La forte consonance mandingue de « At Peace » est particulièrement palpable tout au long de l’album, quand bien même Vincent Segal apporte une part de sa culture occidentale sur les quatre titres où il joue mais aussi sur les autres où il contribue aux arrangements, mais c’est sans doute de la relecture du standard du Brésilien Luis Gonzaga, « Asa Branca », que viendra la plus grande et surtout la plus fraîche des surprises puisqu’elle réunit, en pleine période de troubles au Mali, deux cultures différentes mais pour l’occasion complémentaires. Un album très intelligemment posé en équilibre entre le jazz, le blues et la world pour un résultat totalement irrésistible !