samedi, 29 septembre 2012
El tiempo de la revolución
(Blue Note – 2012)
Durée 58’49 – 10 Titres http://www.eriktruffaz.com
http://www.twogentlemen.net  Un demi-million d’albums vendu dans le monde entier, c’est ce qu’Eric Truffaz Quartet est parvenu à faire avec quand même neuf ouvrages d’une musique à dominance instrumentale qui a toujours su s’ouvrir très largement sur les registres les plus variés, accueillant même pour deux d’entre eux le rappeur Nya qui lui ouvrira d’autres portes, d’autres horizons. Formé à son origine, en 1997, de Marcello Giuliani à la basse, Marc Erbetta à la batterie et Patrick Muller aux claviers, le quartet fera un passage remarqué par le rock en 2003 et s’offrira même pas moins de deux chanteurs, Ed Harcourt et Christophe, pour l’enregistrement de l’excellent « Arkhangelsk », changeant finalement de claviériste en 2010 pour accueillir Benoît Corboz, un vieux complice du trompettiste avec lequel il avait commencé à se produire sur scène en 1985. Présenté comme la suite naturelle de « In Between », « El Tiempo de la Revolución » qui n’est autre que le dixième album d’Erik Truffaz Quartet sur le prestigieux label Blue Note, se devait d’être une œuvre des plus abouties, ce qui est incontestablement le cas ! Tellement insaisissable que l’on en arriverait presque parfois à se demander où les quatre complices cherchent à nous emmener, la musique d’Erik Truffaz Quartet s’appuie autant sur des structures traditionnelles que sur la déstructuration même des schémas classiques, s’apparentant parfois à un croisement entre pop, dub et jazz qui, outre le fait d’être surprenant au possible, se révèle également être un pur délice. La trompette glisse presque naturellement ou au contraire accroche un peu en usant de la saturation, la basse ronronne avec un côté des plus félins tandis que l’orgue Hammond se laisse aller à s’acoquiner avec la reverb, Anna Aaron apporte sa voix à trois reprise pour faire mentir l’adage qui veut qu’un quartet soit composé de quatre membres, ni plus ni moins, et au bout du compte c’est une collection hétéroclite mais plutôt bien sentie d’instrumentaux comme « Istanbul Tango », « La Luna Mentirosa » ou « Mister K. » et de titres chantés comme « Blue Movie », « A Better Heart » ou « Blow Away » qui s’installe entre le titre d’ouverture, « El Tiempo de la Revolución », et le titre de clôture, « Revolution Of Time », finissant du même coup par nous offrir un ouvrage au spectre musical très large et très riche. Une véritable révolution en fait, mais dans le genre de celles qui suivent le sens des aiguilles d’une montre ! |
