samedi, 22 septembre 2012
Bad boy (Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2012) Durée 44’33 – 12 Titres http://www.magicslimblues.com Trois quarts de siècle après sa naissance dans le Delta du Mississippi, Magic Slim fait figure d’un des rares représentants d’un blues qui sait aller sans aucune retenue des sonorités de sa région d’origine jusqu’à celles de Chicago et si son instrument de prédilection est le piano, la perte d’un de ses doigts dans une plantation de coton le conduira naturellement vers la guitare. Sa rencontre avec Magic Sam alors que le jeune musicien n’était âgé que de onze ans sera déterminante et c’est en véritable mentor que son aîné l’incitera à trouver son propre style, sa propre voie … Devenu bassiste dans le groupe de son ami qui au passage lui offrira son nom de scène, Magic Slim quittera un temps Chicago pour mieux y revenir en solo et parvenir à forcer le respect du public mais aussi de ses pairs, Etta James, Buddy Guy ou Albert Collins le respectant et le considérant même comme un des meilleurs bluesmen électriques au monde. Fidèles à la tradition, Magic Slim & The Teardrops nous proposent un nouvel opus partagé entre compositions et reprises soigneusement choisies … La voix chaude et typique de ces bluesmen au passé riche et tumultueux, la guitare jouée avec une classe irrésistible et l’accompagnement des plus efficace font que dès les premières mesures du premier morceau, on se laisse captiver par une musique qui n’hésite jamais à dire ouvertement d’où elle vient et par où elle est passée pour en arriver là. Devenus maîtres dans l’art de poser des séries de douze mesures sans pour autant en devenir mécaniques, les Teardrops, Jon McDonald à la guitare, André Howard à la basse et BJ Jones à la batterie, font bien plus que soutenir fidèlement le maître et s’efforcent de régulièrement le porter vers les sommets en lui offrant non seulement les chœurs mais aussi à l’occasion la voix lead lorsque le bassiste se lance par exemple dans le « Someone Else Is Steppin’ In » de Denise LaSalle. Revisitant très brillamment Eddie Taylor, Muddy Waters, JB Lenoir ou encore Albert King, Magic Slim se fend tout de même de trois titres personnels pas piqués des vers, ajoutant avec une réelle fortune à des « Bad Boy », « Hard Luck Blues », « Matchbox Blues » et autres « Champagne And Reefer » quelques « Sunrise Blues », « Gambling Blues » et « Country Joyride » qui enrichissent sa propre discographie tout en touchant très justement le cœur des fans. Malgré un physique qui le ferait presque passer pour un tueur à gages, le bluesman n’en reste pas moins un « Bad Boy » des plus fréquentables dont les coups de gâchette les plus mémorables ne viennent pas d’un colt mais d’une Les Paul … A découvrir dans les bacs le 25 septembre et sur scène mi-novembre à Paris ! |