jeudi, 20 septembre 2012
Delta Bound
(Delmark – 2012)
Durée 61’26 – 14 Titres http://www.mississippiheat.net  Disciple des plus grands bluesmen, les Muddy Waters, James Cotton, Elmore James et autres Little Walter, l’harmoniciste Pierre Lacocque a eu un jour de 1991 l’idée de génie de fonder Mississippi Heat, un des grands groupes de blues de Chicago au sein duquel il a eu la chance et le bonheur d’être accompagné par des pointures comme le guitariste Billy Flynn, les chanteuses Deitra Farr et Zora Young et tant d’autres encore. Devenu une référence bien au-delà de la Windy City, le groupe de ce chrétien né en Israël de parents belges et érudits aura toujours tiré parti de la culture très vaste d’un artiste qui a passé sa jeunesse a suivre un père professeur de théologie et qui, en bon frontman, aura su le conduire jusque vers le haut de l’échelle à force de disques publiés un temps chez Van der Linden Records puis chez Crosscut Records et depuis 2005 et l’album « One Eye Open » chez Delmark Records. Inetta Visor au chant, Giles Corey et Billy Satterfield aux guitares, Chris ‘Hambone’ Cameron et Johnny Iguana aux claviers, Joseph Veloz à la basse et Kenny Smith aux drums complètent le cru 2012 des Mississippi Heat et nous dévoilent, en compagnie de quelques prestigieux invités, le dixième album du combo. Bien décidé à célébrer deux décennies passées sur la route avec son groupe, Pierre Lacocque a imaginé un ouvrage dans lequel il rassemblerait de nouvelles compositions mais aussi des pièces plus lointaines, invitant au passage à le rejoindre quelques-uns des membres qui ont contribué à la naissance ou à la grandeur de Mississippi Heat. Dans une sorte de showcase géant, on retrouve ainsi Deitra Farr venue donner de la voix sur pas moins de trois morceaux, « Look-A-Here, Baby », « What’s Happening To Me ? » et « Sweet Ol’ Blues », retrouvant au passage sur les deux derniers le génial Billy Flynn qui en rajoute deux de plus avec « My Mother’s Plea » et « Trouble In His Trail ». Les autres guests ne sont pas en reste puisque Chubby Carrier s’offre les parties d’accordéon de « New Orleans Man » tandis que Carl Weathersby chausse la guitare sur la cover de « Don’t Let Me Be Misunderstood » et sur « Mr. Mistreater ». Quelques intervenants de plus dont Kenneth Hall au vibraphone sur « Goin’ To St. Louis » et c’est en nous offrant un grand voyage au cœur des Etats Unis et de ses musiques noires que Mississippi Heat contribue à sa propre manière, mais dans le bon sens du terme, au réchauffement de la planète avec un album chaud bouillant qui malgré toutes ses diversités et son inévitable mais légitime côté retour vers le passé conserve une logique artistique à toute épreuve. Le blues se présente sous un de ses meilleurs jours avec ce « Delta Bound », et ce n’est pas cette émouvante version de « Sweet Ol’ Blues » qui permettra de dire le contraire. Un album à écouter d’urgence donc ! |
