mardi, 11 septembre 2012
33 1/3
(Telarc – 2012)
Durée 44’51 – 11 Titres http://www.shemekiacopeland.com  Ce n’est pas sans raison que Shemekia Copeland a été désignée Reine du Blues en juin 2011 lors du Chicago Blues Festival, et qu’elle a reçu au même moment des mains de Cookie Taylor la couronne que sa mère, Koko Taylor, avait porté fièrement jusqu’à sa disparition … Bien décidée à assumer avec la classe et le talent qu’on lui connaît cette prestigieuse succession, la digne fille du génial guitariste et chanteur Johnny Copeland n’en finit plus depuis de faire preuve de sa polyvalence et de ses capacités à évoluer avec la même fortune dans le blues, le gospel, le rhythm’n’blues ou la soul et c’est en sillonnant sans relâche les routes du monde qu’elle amène au public autant de plaisir qu’elle a pu en recevoir lorsqu’en février dernier elle partageait la scène avec B.B. King, Buddy Guy, Mick Jagger, Jeff Beck et quelques autres encore lors d’un mémorable concert à la Maison Blanche. Remontée à bloc par toutes les bonnes choses qui lui sont arrivées ces derniers temps, Shemekia s’est offert un nouvel effort qu’elle a tout simplement appelé « 33 1/3 », peut-être comme un clin d’œil aux vieux vinyles d’antan … Pour cette native de Harlem, la voix est un instrument naturel qu’elle travaille avec un soin tout particulier et qu’elle sait emmener exactement là où elle le souhaite sur des pièces spécialement écrites pour elle mais aussi sur des relectures carrément irrésistibles de titres empruntés à Sam Cooke, à Bob Dylan voire même à son regretté père. Ingrédient principal de l’album, le chant n’en éclipse pas pour autant les mélodies et c’est en faisant appel à divers musiciens parmi lesquels on reconnaît les guitaristes Oliver Wood et Arthur Neilson, le pedal steel Charlie Starr mais aussi quelques invités de marque comme Buddy Guy à la guitare sur « Ain’t Gonna Be Your Tatoo » ou encore J.J. Grey qui lui offre le titre « A Woman » et l’accompagne en duo sur « Mississippi Mud » que la délicieuse diva nous transporte au cœur d’une musique qui touche à chaque fois droit à l’âme en même temps qu’elle prend directement aux tripes. La production signée Oliver Wood et John Hahn est proche de la perfection et finit de conférer à « 33 1/3 » tout le charme qu’un tel album est en mesure non seulement de contenir mais aussi et surtout de mettre en valeur auprès des amateurs de bonnes vibrations, que ce soit dans la platine bien entendu, mais aussi à la scène où Shemekia Copeland sait donner des shows empreints d’une rare intensité et d’une convivialité qui réchauffe jusqu’aux plus frileux. Qui a t il de plus naturel que le fait de rayonner d’aussi belle manière quand on est la Reine du Blues ? Une chose est certaine, c’est indiscutablement le peuple qui profite le mieux de cet état de grâce ! |
