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LO’JO pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 06 septembre 2012
 

Cinema el Mundo
(World Village – Harmonia Mundi – 2012) 
Durée 55’12 – 15 Titres 

http://www.lojo.org 

Trente années d’existence et déjà treize albums pour cette formation ligérienne qui est restée fidèle à ses racines angevines mais qui a su les transporter aux quatre coins de la planète puisque de Chicago à Tbilissi, du Sahara aux contreforts de l’Himalaya et d’Agadir à Adélaïde, Lo’Jo a trouvé dans chacune de ses aventures les plus folles la force de revenir à la maison avec à chaque fois de nouvelles sonorités, de nouveaux instruments, de nouvelles histoires à raconter … Bien décidés à projeter leur vie sur écran géant, Denis Péan aux voix, Richard Bourreau au violon, Yamina et Nadia Nid El Mourid aux chœurs, Kham Meslien à la basse et Baptiste Brondy à la batterie ont rassemblé autour de leur nouvelle création quelques grands noms comme Robert Wyatt, Vincent Segal et Ibrahim de Tinariwen et ont laissé librement exploser toutes les couleurs musicales qui sont en eux, confiant à Jean Lamoot le soin de réaliser et d’arranger le tout pour que « Cinema el Mundo » devienne un ouvrage tellement expérimental qu’il en arrive instantanément à être indispensable !

De la chanson jusqu’au slam, des accents gnawa jusqu’au maloya, du funk au dub en passant par le rock, c’est un véritable bouillon de culture que nous présente Lo’Jo, une création à la fois étrange et attirante à laquelle on se laisse facilement attraper tant les sonorités sont à la fois riches et bien organisées. Vagabondant du lo-fi jusqu’à la poésie croustillante, « Cinema el Mundo » invente des formes originales, des schémas musicaux inédits dans lesquels les instruments se télescopent mais dont il ressort à chaque fois quelque chose de subtil, de fin, de racé … Parvenu à réaliser l’alchimie parfaite entre les différents instruments et les harmonies vocales, Lo’Jo prouve par l’exemple que même après trois décennies passées sur les routes du monde il est encore possible d’avoir non seulement des idées, mais en plus de bonnes idées. On pourrait décemment penser que le groupe est arrivé cette fois au sommet de son art mais Denis Péan s’attache tellement à poser chaque nouvel album de Lo’Jo un cran plus haut que son prédécesseur qu’il nous pousse à imaginer que des titres comme « La Marseillaise en Créole », « Au temps qui passe », « El Cabo Blanco » et autres « African Dub Crossing The Fantôms Of An Opera » ne sont une fois encore qu’une étape sur le chemin d’un Graal que l’on pense chaque fois avoir obtenu … Certains groupe n’en finissent plus de bonifier avec l’âge et Lo’Jo en fait incontestablement partie !