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FESTIBLUES INTERNATIONAL DE MONTREAL - 15ème EDITION pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 13 août 2012
 

FESTIBLUES INTERNATIONAL DE MONTREAL
PARC AHUNTSIC – MONTREAL (QUEBEC)
DU 9 AU 12 AOUT 2012

http://www.festiblues.com  

Jeudi 9 aout 2012 

Rendez-vous incontournable de l’été québécois, le FestiBlues International de Montréal agite la vie de tout le Nord de Montréal et en particulier du secteur Ahuntsic Cartierville durant toute une semaine chaque année puisque outre les journées de spectacle, le Parc Ahuntsic vit au rythme du montage et du démontage des deux grandes scènes sur lesquelles se dérouleront les concerts … La crise économique passant par là, les organisateurs ont fait cette année le choix de réduire la voilure et de ne plus proposer que quatre grandes soirées de musique durant lesquelles le blues trouvera sa place privilégiée au milieu de ses musiques sœurs comme le rock et la folk voire même parfois la pop …

Après un été sec et chaud, une invitée surprise a décidé de venir cette année pour le premier soir de cette quinzième édition du plus grand festival « sur pelouse » de l’Ile de Montréal : la pluie ! De quoi énerver tous les amis de FestiBlues qui ont œuvré un an tout entier pour que la fête soit finalement quelque peu gâchée puisque contre toute attente le public, un peu apeuré, ne répondra pas présent pour cette première soirée … Un millier de personnes tout au plus là où Plume Latraverse, héros et héraut national, en avait facilement réuni quelques dizaines de milliers deux ans plus tôt ! Et pourtant, la pluie d’Ahuntsic ce soir ne mouillait pas vraiment, comme toujours d’ailleurs quand on aime vraiment la musique … 

Présentée par le Collège Ahuntsic, c’est donc avec le Smoked Meat Band qui se produit sous la tente « Jeunesse » que commence la soirée et c’est au son des « Pick A Ball Of Cotton » et autres « Sweet Home Chicago » que le blues entre dans l’arène pour la première fois ce soir … Les rares spectateurs se protègent pendant ce qui sera le plus gros de l’averse du jour et profitent des notes du trio pendant que les maquilleuses font des peintures de fête sur le visage des enfants et déjà la trentaine de minutes dévolue à l’animation est écoulée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
 
On se dirige en passant entre les gouttes vers la scène Loto Québec où une formation locale va ouvrir le feu d’artifice électrique de ce nouveau FestiBlues à grand renfort de compositions mais aussi de reprises comme « Night In White Satin ». Les Naive Dreames ne manquent pas d’envie de bien faire et y vont de bon cœur pour nous proposer une prestation un peu trop diversifiée peut être puisque qu’en une grosse vingtaine de minutes, ils nous transporteront de blues en rock en passant par le reggae et nombre de genres dérivés. Une quinzaine de personnes tout au mieux se protègent encore sous des parapluies que l’on ne tardera pas à définitivement ranger pour le reste de la soirée !

Juste le temps de changer de côté et de rejoindre la scène Simplex, du nom du loueur d’outils, et c’est le groupe récipiendaire du concours Relève en Blues 2011 que l’on retrouve sur les planches, un groupe que l’on connaît bien pour l’avoir déjà croisé ici mais aussi en France où il se produisait à Blues sur Seine et à Memphis où il représentait la Toronto Blues Society à l’International Blues Challenge 2012. Fort de quelques nouvelles compositions et de ses anciens morceaux, The 24th Street Wailers va venir nous réchauffer et chasser définitivement les derniers nuages avec un bon blues comme on les aime, avec juste ce qu’il faut de saxophone et une rythmique solide et efficace. Une chanteuse charismatique assise derrière sa batterie, une jeune guitariste pour compléter la moitié féminine du band, leurs deux complices masculins qui s’escriment à leurs côtés et voilà une heure de concert agréablement écoulée avec un groupe qui a définitivement trouvé son style et son envergure ! 

Un rapide changement de plateau et c’est le premier des trois groupes français programmés cette année qui se retrouve sur la scène Simplex. Shake Your Hips, on connaît et on sait que l’efficacité sera au rendez-vous avec à la clef du très bon blues à la sauce Chicago mais aussi une pointe de swing et une autre de rock. Une rythmique monumentale, un chanteur impressionnant de puissance, une paire guitare et harmonica qui fait des étincelles en sillonnant sans retenue l’asphalte du blues … Les Shake vont ce soir être magistraux et nous servir non seulement leurs classiques mais aussi quelques compositions de leur futur album et de fort belles relectures personnelles comme par exemple « When The Bobcat Play » de l’ami Nico Wayne Toussaint ! Jamais à court d’idées, le quintet parisien offrira même au public québécois un cadeau de choix avec « Câline de Blues », le standard blues du pays issu du répertoire du mythique groupe Offenbach, et le fera danser en même temps qu’il s’en attirera la sympathie pour très longtemps. C’est ce que l’on appelle se faire remarquer, et de fort belle manière en plus !

Retour vers la scène Loto Québec où en attendant Plume on fait la découverte d’un personnage attachant, à la fois poète, conteur et slameur, Claude Beausoleil, venu nous déclamer sur le ton du blues un passage de son ouvrage « Blackberry » dans lequel Billie Holiday fait la rencontre post mortem de Jack Kerouac ! Une idée originale pour un nouveau partenariat culturel du FestiBlues International de Montréal … 

Quinze ans, ça se fête ! Plume était donc le personnage idéal pour célébrer une histoire d’amour entre un chansonnier à la poésie parfois crue et au ton un peu rustre et un public de connaisseurs qui sait vibrer au son de morceaux improbables issus d’un répertoire qui à lui seul est un classique de la musique québécoise ! Accompagné de ses Mauvais Compagnons, Plume Latraverse remet à l’honneur un album vieux de trente trois ans, « All Dressed », et emmène dans son délire une assistance qui répond au doigt et à l’œil à des invitations impossibles à décliner, la toute première d’entre elles étant forcément « Moé j’aime pas ça travailler » … 

Du blues et du rock, du rock et de la chanson, de la chanson et de la gouaille, Plume va nous accompagner dans le meilleur de son œuvre pour une soirée malheureusement trop intimiste où l’on aurait aimé une fois encore voir le Parc Ahuntsic scander en chœur les « Bobépine » et autres « Rideau » que ce chanteur unique en son genre sait si bien nous jeter à la face depuis plusieurs dizaines d’années. Ceux qui sont venus ont eu raison, et pas qu’un peu en plus puisque nous avons eu droit ce soir à du très grand Plume pour ce qui était la dernière date de la tournée de l’artiste. La bière coulait des chansons, le public l’a bu jusqu’à la dernière goutte et en a même redemandé plusieurs fois durant une belle soirée finalement très peu arrosée, du moins du côté du ciel ! On croise les doigts pour que la météo se montre plus clémente demain où la soirée promet d’être belle … 
 
Vendredi 10 aout 

C’est incroyable ce que les éléments sont capables parfois de nous imposer … De retour sur le parc, la pluie qui a gardé ses distances toute la journée est de nouveau de la partie et c’est elle qui accueille les festivaliers, toujours aussi réticents à se faire doucher bien évidemment, avec ce soir encore au meilleur de la soirée un millier de spectateurs humides mais heureux ! 

La tente jeunesse nous envoie les effluves sonores du Smoked Meat Band tandis que la tente restauration nous propose des spaghettis bolognaise et c’est du côté de la scène Loto Québec que nous démarrons la soirée avec Alvin Sego, un band de Québec venu spécialement nous délivrer un show à la couleur très rock et au contenu plutôt intéressant ! Précis et bien en place, le groupe nous régalera de ses titres en Français et de ses sonorités qui plongent jusque dans les sixties pour nous en rapporter le meilleur.

En tournée au Québec, Xavier Pillac fait ce soir une escale à FestiBlues entre un passage à Donnacona et un autre à Lévis et c’est au plus fort de la pluie que le groupe du Poitou monte sur la scène Simplex pour une prestation qui tourne autour de son prochain album, « Nervous Breakdown », a paraître prochainement ! Le ton est au blues avec de grosses intonations funky, et c’est à l’arrivée un concert au rythme endiablé et à la qualité artistique parfaite que le quartet nous aura offert sous une pluie battante qui n’aura pas découragé les amateurs d’un bon blues plein de groove qui fait taper du pied et bouger les hanches ! Une dizaine d’années de tournées autour du monde laissent forcément des traces sur la qualité d’un artiste et dans le cas de Xavier Pillac, ces marques sont profondes et fort agréables à entendre !

Vieux routier de la scène américaine, Kenny « Blues Boss » Wayne s’installe bientôt derrière son piano et nous emmène avec son groupe dans un bon gros show plein de boogie woogie comme on l’aime. Quelques ennuis de retour son sur la scène ne perturberont pas longtemps l’artiste étasunien grâce à une équipe technique de haut vol qui arrangera très vite les choses. Un son parfait, un feeling impeccable et une très grande maitrise des instruments permettront aux quatre musiciens de nous faire vivre quelques beaux changements de style et de couleurs, le Patron autoproclamé du Blues nous glissant même discrètement au passage le thème de Popeye et se fendant bien plus ouvertement d’un « O When The Saints … » repris en chœur par un public qui apprécie vraiment le retour au sec mais aussi et surtout la très grande qualité de la prestation ! 

On se dirige maintenant vers la scène Loto Québec où, après les textes de Claude Beausoleil et un jeu de flammes présenté par Amarula, c’est à Eric Lapointe qu’échoit la tache d’assurer la fin de soirée dans le parc ! Superstar mégalo au comportement de diva, le chanteur à la voix cassée et à l’énergie débordante entraîne ses fans vers ses plus gros succès radiophonique, majoritairement des ballades sirupeuses très appréciées par la gent féminine, mais il sait également à l’occasion se jeter corps et âme dans de grosses démonstrations de rock’n’roll à force des guitares agressives de ses deux compagnons mais aussi d’une rythmique solide et d’un piano fort intelligemment intégré aux morceaux. 

La pluie reprend de plus belle et les amateurs de blues ont définitivement quitté les lieux pour aller se réfugier dans les bars où se produisent entre autres ce soir Olivier Gotti et Shake Your Hips! mais aussi Andrée Dupré et Jean Millaire … Eric Lapointe pour sa part n’en finit plus d’étirer une prestation qui comble ses fans de bonheur, d’autant que le chanteur ne manque jamais de leur donner ce qu’ils attendent, une chanson pour l’une, un salut amical pour l’autre, un commentaire acide à l’attention de la presse pour le troisième et pour tous des standards du cru comme « Les Bombes », « Emeute dans la prison » ou encore « Bobépine » mais aussi d’ailleurs comme « Ma gueule » servie dans une version copie carbone sans grande originalité mais dans le respect total de la grille d’origine ! La pluie nous quitte, Eric Lapointe aussi, et on pousse un grand ouf de soulagement en se disant que rejoindre la Maison de la Culture de la Rue Lajeunesse ne sera pas ce soir un calvaire puisque nous y attend un sacré grand bonhomme du blues ! 

Impossible de résister à l’appel de Bob Harrisson, surtout depuis que son album live « Entre nous » est entré dans nos platines et qu’il est totalement impossible de l’en faire ressortir ! Alors forcément, on oublie les bars avec les amis et leur cortège de très bon blues et on rejoint un artiste en forme olympique, c’est d’actualité, qui a perdu une cinquantaine de livres et qui joue debout, bondissant parfois comme un jeune chiot un peu fou et nous distillant avec gouaille et talent une longue liste de classiques parmi laquelle on reconnaît forcément les « Something You Got » et autres « Early In The Morning » mais aussi « Ayoye » ou encore « La ballade de Jean Batailleur » pour laquelle Bob s’installera à la batterie avec sa guitare tandis que son batteur empruntera son micro. Le guitariste Dan Marcelais, compagnon de quinze ans de l’artiste, prendra à son tour le chant lead sur « I’m Tore Down » et c’est vers la fin d’un premier set relevé par la présence d’une superbe et brillante percussionniste que Bob Nous entrainera dans le bonheur le plus total. Quelle bête de scène et quel charisme ! 

La deuxième soirée du quinzième FestiBlues International baissera le rideau à la fin du second set de Bob Harrisson mais en attendant, il est temps d’aller prendre un peu de repos histoire de recharger les batteries en prévision d’une grosse journée demain. Sous le soleil on espère …

Samedi 11 aout 

Les dieux du blues seraient ils tombés sur la tête ? Après une journée chaude et quelque peu ensoleillée, ce sont les nuages qui arrivent une fois encore juste avant l’ouverture des portes du festival, une grosse averse démarrant dans la foulée et se transformant bientôt en pluie d’orage, tant et si bien que le concert du Beny Boy’s Band devra être annulé … Quelques dizaines de minutes plus tard, c’est le show d’Olivier Gotti qui se verra non pas annulé mais déplacé vers le Restaurant Mike’s où le Français joue chaque soir à 23 heures depuis le début de cette 15ème édition !

Tous ponchos dehors, on traverse le Parc Ahuntsic et la Rue Lajeunesse pour se rendre au restaurant où nous attendent des tables accueillantes et surtout un endroit sec où se poser un moment … Olivier Gotti, le vainqueur du Prix FestiBlues / OFQJ au dernier Tremplin Blues-sur-Seine, nous attend la lap steel sur les genoux et commence à nous offrir des trésors de slide en mélangeant tradition et modernisme, le musicien à la voix chaude et colorée et aux notes glissantes et fluides à souhait nous transportant aussi bien dans le répertoire de Son House et de Robert Johnson que dans celui de Michael Jackson et de Bob Marley dont il traduit en blues les fameux « Billie Jean » et « Redemption Song ». De superbes compositions pour couronner le tout et voilà une journée musicale qui, malgré les aléas climatiques, aura commencé de la plus belle des manières ! 

Retour vers le parc et la Scène Simplex où Thorbjorn Risager a commencé depuis quelques minutes son gros show bourré de vitamines avec du blues, du rhythm’n’blues, du rock et du funk ! Les cuivres emballent la machine et le temps redevenu clément a amené un peu de monde dans la traine des nuages partis faire leur office à d’autres endroits de la ville … Un talent incontestable, une efficacité de tous les instants et toujours cette « Risager touch » qui pousse le groupe à faire preuve de beaucoup de charisme et de bonne humeur à chaque instant, il n’en aura pas fallu plus pour que les Danois remportent la bataille et qu’à grand coups de boutoir dans le genre de « Rock’n’roll Ride » et autres « Baby Please Don’t Go » ils n’arrivent à ranimer la flamme d’un Parc Ahuntsic que l’on croyait définitivement noyé mais où le public fait quand même petit à petit son apparition ! 

On en arrive déjà à l’épilogue de la soirée avec Claude Dubois, un des artistes de « Starmania » de la première époque reconverti plus tard dans la pop et le rock qui doit ce soir nous présenter un show blues rock et qui nous offre tout simplement un récital de ses plus belles chansons pour une prestation qui emballera le millier de spectateurs présent devant la scène Loto Québec. Des arrangements soignés, un piano très délicat et des tubes comme « Artistes » ou « Le Labrador » n’ont que peu de mal à réchauffer le cœur du public et c’est une sorte de communion intime qui s’installe de part et d’autre de la scène, la jeune fille du sexagénaire venant même de temps à autres sur les planches à la rencontre de son père pour lui apporter un peu de chaleur ou simplement l’embrasser … 

Si la musique de Claude Dubois est au blues ce que la poutine est à la gastronomie, le Parc Ahuntsic vibre à l’unisson d’un artiste dans lequel on retrouve un peu de Gilles Vigneault pour les morceaux les plus calmes et de Gerry Boulet pour les plus costauds. C’est bien là le principal puisque la mission première d’un musicien est quand même de donner du plaisir à son public, une chose que Claude Dubois aura réussi ce soir encore réussi à faire jusqu’à ce que la pluie revienne en force et fasse terminer prématurément un show qui heureusement en était à son terme à quelques minutes près. Les fans étaient comblés, ceux qui ne connaissaient l’artiste que par « Le Blues du Businessman » ont pu entendre cette chanson culte et même si c’est sans prendre le temps de dire au-revoir que chacun a pris ses jambes à son cou pour aller se mettre à l’abri, tout le monde a passé une très bonne soirée !

La météo capricieuse nous poussera à abandonner la tournée des bars locaux dans lesquels se produisent pas moins de six formations et à renoncer à la prestation de notre ami Carl Tremblay à la Maison de la Culture. Par temps de pluie, il est parfois plus sage de répondre positivement à l’invitation d’une voiture et de renoncer à la succession des bus de nuit de Montréal … 

Dimanche 12 aout 

Le superbe soleil qui inonde Montréal depuis ce matin a de quoi mettre du baume au cœur d’une équipe d’organisation qui n’y croyait plus et qui affichera quand même un rictus partagé entre dégout et crainte à l’heure de commencer la soirée puisque c’est le moment que choisira la seule averse de la journée pour s’abattre sur le Parc Ahuntsic. Quand le sort s’en mêle …

C’est donc sous la pluie que nous accueillons les « Jeunes en Blues » emmenés par Barb Diab et son Smoked Meat Band et c’est au son des incontournables « Pick A Ball Of Cotton », « That’s Allright Mama » et autres « Sweet Home Chicago » que les élèves vont charmer jeunes et moins jeunes de leurs chants et de leurs chorégraphies avec bientôt en face d’eux un superbe arc en ciel et dans le public deux mascottes incontournables, Fleurimon qui représente la Promenade Fleury, commanditaire de la soirée, et Bravy qui incite les amateurs à rejoindre l’équipe de hockey de l’arrondissement … Des rencontres inoubliables pour les spectateurs et en particulier pour les enfants !

Direction la scène Simplex pour le premier gros show de la soirée avec The New York Blues Project, un groupe dont la provenance n’est pas très compliquée à deviner et dont la teneur musicale se résume assez simplement : du blues, du blues et encore du blues ! Si les deux premiers morceaux sont handicapés par une basse qui cancane comme un vieux canard malade, tout va rapidement rentrer dans l’ordre et le sextet va bientôt nous régaler de tout un tas de bonnes choses avec en prime un saxophone et des claviers ! Revisitant à sa propre manière les classiques comme « Got My Mojo Working », « Stormy Monday » et « Let The Good Time Roll », The New York Blues Project n’aura pas grand mal à convaincre tout le monde avec une musique efficace et particulièrement conviviale !

On reste sur Simplex et on accueille cette fois des monstres sacrés de la scène québécoise, les « Incontournables » Bob Harrisson et Jim Zeller accompagnés d’un band de luxe dans lequel on retrouve entre autres le couple voix / guitare Andrée Dupré et Jean Millaire mais aussi la rythmique la plus solide du pays avec Marc Deschênes à la basse et Bingo Deslauriers à la batterie ! Autant dire que l’on a ce soir sur scène une équipe de doux dingues qui va nous emmener au plus loin dans un set commencé par Bob lui même et sa grosse voix rauque par « Sweet Home Chicago » et poursuivi avec « Something You Got » puis repris par Jim avec un medley où l’on croise les Rolling Stones mais aussi une superbe relecture du thème du « Parrain » interprétée à l’harmonica chromatique ! 

Andrée Dupré prend bientôt le lead vocal pour nous faire rencontrer une de ces « Hoochie Coochie Woman » des plus accueillantes et on retourne très vite du côté d’Offenbach, le groupe dans lequel Bob Harrisson officiait il y a longtemps, non pas pour une « Câline de Blues » mais bel et bien pour une version épatante du non moins célèbre « Ayoye » que Bob dédie naturellement à son vieux copain Gerry Boulet ! Les « Incontournables » deviennent très vite les « Irrésistibles » et c’est un public à la fois comblé et les pieds au sec qui acclame les artistes au terme d’une heure d’un concert qui a fait chaud au cœur ! Inconditionnel de Bob Harrisson après plusieurs rencontres au FestiBlues et ami de la plupart des musiciens qui étaient à ses côtés, j’avoue très humblement que le moment a été exceptionnel d’intensité ! Merci à la programmation d’avoir pensé à saluer comme il se devait ces très grands artistes !

FestiBlues n’a pas dit son dernier mot et il reste un dernier concert pour lequel on se déplace vers la scène Loto Québec où nous attend Guy Bélanger, un autre grand personnage de la musique dans la Belle Province qui a accompagné à peu près tout le monde avec ses harmonicas et qui vole aujourd’hui de ses propres ailes et sous son propre nom. Epaulé entre autres de ses amis guitaristes et chanteurs Gilles Sioui et André Lachance, l’harmoniciste ne cachera ni sa fierté ni son émotion d’avoir été invité à préparer cette soirée de clôture et c’est en chantant lui même « Before You Accuse Me » et en confiant la voix à ses guitaristes pour un autre titre chacun qu’il va lancer de fort belle manière un spectacle qui ne sera pas dépourvu de surprises.

La première de ces surprises sera sans aucun doute la présence d’Olivier Gotti qui, pour se consoler de ne pas avoir pu se produire dans le parc hier pour les raisons qu’on connaît, va se retrouver ce soir devant quelques milliers de spectateurs pour y démontrer son talent à la lap steel guitar mais aussi pour nous faire profiter de sa voix si caractéristique et si agréable. Acclamé par la foule, le jeune homme découvert par l’organisation lors de son passage au Tremplin Blues-sur-Seine en 2011 ne sera pas venu pour rien au Québec et c’est bientôt remplacé par la plantureuse Kim Richardson qu’il assistera à la suite d’un spectacle où l’on vole de morceau en morceau au gré des arrivées de chacun, Jean Fernand Girard s’installant lui aussi bientôt sur scène pour réaliser au piano quelques arrangements dont il a le secret !

C’est dorénavant à France d’Amour de rejoindre Guy Bélanger sur les planches et c’est sur une des chansons issue du dernier album de l’harmoniciste, « Lonely Night In Georgia », qu’elle fait son entrée, chaussant ensuite une guitare acoustique pour nous emmener dans une version chaleureuse et entrainante de « All Right, OK, You Win » qui sera l’occasion de faire chanter la foule sur des séries d’onomatopées qui seront le prétexte idéal pour évaluer le public de Guy, public qui s’en sortira avec les félicitations des artistes bien évidemment ! Gilles Sioui reprendra ensuite le micro pour « Crossroad » et c’est avec Bob Walsh à la guitare et au chant que nous partirons tous ensemble vers le terme d’un concert qui réunira tous les artistes sur scène pour le final !

Tirer des conclusions à chaud n’est jamais bon mais une chose est certaine, si FestiBlues 2012 aura été la pire des années en matière de fréquentation, et l’organisation n’y est assurément pour rien puisqu’elle ne peut influer sur le climat, la programmation aura sans le moindre doute été une des plus blues et des plus réjouissantes de ces dernières années avec une bonne part de diversité et au moins autant de découverte pour le public. Comment se quitter sans féliciter et chaleureusement remercier les créateurs de l’événement, Gilles, Jacques, Georges, Martin et Martin, mais aussi les chevilles ouvrières de l’histoire avec en tête Marie-Sophie et toute une équipe professionnelle et bénévole qui, contre les éléments défavorables, a réussi à maintenir le cap et à nous offrir un superbe festival. Le 16ème FestiBlues International de Montréal se déroulera du 8 au 11 aout 2013 … réservez dès à présent vos dates ! 

Fred Delforge – aout 2012