mercredi, 18 juillet 2012
Ce sont nos mœurs (Autoproduction – 2012) Durée 53’03 – 12 Titres http://www.agathezebouse.com Vingt ans ! Il y a déjà deux décennies que les Montpelliérains d’Agathe Ze Bouse animent de fort belle manière la scène régionale et plus si affinités, cela méritait bien un quatrième album non ? Et bien le voilà, pas moins de cinq ans après son prédécesseur, « One Two », Maurice Copin (chant et guitare), Fred Bocage (basse, guitare et claviers), Michel Paris (guitares), Philippe Conquet (platines), Jean-Yves Thomas (batterie), Jean-Paul Oudart (percus et métallophone), Philippe Hermann (saxo et claviers) et Thierry Thomann (saxo) on repris le taureau par les cornes et sont repartis en compagnie de leur ingé son maison, Jean Paul Gimenez, coucher une douzaine de titres sur la bande, l’occasion pour eux de réarranger quelques lointains souvenirs de leur premier opus, de se fendre de quelques vieux brûlots restés inédits à ce jour et enfin de proposer quelques morceaux plus récents. Trois centaines de concerts dans les sabots, une capacité hors normes de mélanger le funk, le rock expérimental, la chanson et le jazz … Il n’en faut pas plus pour que le groupe se démarque de lot et ils le crient haut et fort, « Ce sont nos mœurs », et c’est très bien ainsi ! Décalée et surprenante, un peu comme si Marcel Et Son Orchestre s’était amusé à aller enregistrer avec en vrac et dans le désordre le plus total Zappa, Magma, Souchon, Brassens et Ange, la musique d’Agathe Ze Bouse est une perpétuelle remise en cause des règles établies, une recherche sans le moindre répit de la nuance qui fera passer le groupe de la chanson rock au free jazz pour mieux le ramener l’instant d’après à la case départ. Jamais avare au niveau des effets de style et des arrangements, le combo de l’Hérault y va de ses grandes goulées de cuivres et en rajoute même parfois un peu en invitant trompettes et bugles à encore mieux mettre en valeur des pièces comme « L’avion vers », « Des fois ça le fait », « L’Alsacien » ou « Champignons ». Mais là n’est pas la seule preuve d’imagination de ces artistes aussi incontrôlables qu’attachants puisque l’on croise aussi bien le clavecin que les samples au détour des morceaux, le résultat se montrant forcément totalement décousu mais somme toute très réussi, même si parfois on est un peu tenté de se demander où Agathe Ze Bouse avait véritablement envie d’aller avec certains titres. Humour, auto-dérision, second degré à n’en plus finir et pas seulement dans la musique puisque l’on en retrouve une bonne dose jusque dans l’artwork, voilà un groupe qui a fait le pari de ne rien faire comme les autres et qui s’en sort plutôt bien, ne serait ce que par sa longévité ! Vingt ans, ça se fête, voilà donc qui est fait, et de fort belle manière en plus !
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