jeudi, 28 juin 2012
Gravy train
(Naked Productions – Bertus – 2012)
Durée 48’54 – 13 Titres http://www.friedbourbon.be  La Belgique ne manque décidément pas de groupes de blues de très haut niveau et ce n’est pas Fried Bourbon qui va venir nous démontrer le contraire puisque fort de ses deux albums enregistrés en compagnie de Gene Taylor en special guest au piano et d’un titre de « King Of Swing » remporté par le chanteur et harmoniciste Steven Troch lors du concours « Marc Hummel's Blues Harmonica Blowout » en mars dernier, le quartet s’est offert le luxe d’un nouvel album de très haute couture, un ouvrage enregistré à l’ancienne, sur bande et en mono, dans lequel on ressent toute l’énergie et toute la passion qui anime ces quatre énergumènes. Aux côtés du frontman, Tim Ielegems aux guitares, Chris Forget à la contrebasse et Stefan Decoene à la batterie ont fait le pari de jouer sur des instruments vintage et le résultat ne s’est pas fait attendre puisque Fried Bourbon nous délivre avec ce « Gravy Train » un album qui file à son rythme sur des rails qui relient le Delta du Mississippi à Chicago … Embarquement immédiat ! Les racines les plus lointaines du blues avec en prime un peu de boogie, voilà ce que nous propose le quartet avec une réelle ingéniosité et beaucoup de talent durant cette petite cinquantaine de minutes dédiée essentiellement aux compositions mais ouverte aussi de temps à autres aux covers puisque l’on y trouve une relecture du « Your King Is Coming » de Sonny Boy Williamson II et une autre de Jerry Mc Cain, « Turn Your Damper Down », hasard du calendrier sans doute puisque l’harmoniciste est décédé fin mars dernier, alors que l’ouvrage était déjà en boite. Misant avant toute autre chose sur la spontanéité du jeu et sur les sonorités un peu crades d’un bon blues qui ne se pose pas trop de questions, Fried Bourbon en arrive à nous proposer une pure merveille qui reflète au plus juste l’esprit d’un groupe qui ne se perd pas en considérations inutiles et qui ne rechigne jamais à conserver par exemple un claquement de baguette involontaire sur le cercle de la caisse claire, conscient que la somme de toutes les petites imperfections qui se dégagent des conditions live volontairement imposées ne peut conduire qu’à quelque chose de naturel, de vrai et de fort ! Quelques notes de piano ou de B3 pour donner encore un peu plus de saveur aux morceaux et voilà Fried Bourbon qui débarque la fleur aux lèvres avec des « Blowin’ My Blues Away », « Diggin’ A Hole », « Lowdown Love » et autres « Budget Lodge Blues » comme on aimerait en entendre plus souvent ! Si ces gars là n’ont rien compris au blues, alors personne n’y comprendra jamais rien, c’est certain … Un album écouter tous les matins dès le réveil pour être certain de passer une bonne journée ! |
