mercredi, 06 juin 2012 YASMIN SHAH
LE PITCHTIME – DOURDAN (91)
Le 2 juin 2012
http://www.pitchtime-culturevent.com/
http://www.yasmin-shah.com/
Retrouvez toutes les photos d'Alain Hiot sur http://www.flickr.com/photos/yoyo95280/sets/
Remerciements : Alain Sabbatier, Narbé.
Soyons honnête, lorsque je reçois la newsletter du Pitchtime avec la programmation du mois de juin, je ne connais pas Yasmin Shah. J’effectue donc quelques recherches sur le net, et il devient instantanément évident que je ne peux pas manquer cette soirée. En effet, comment pourrais-je passer à coté de quelqu’un qui est venu des Etats-Unis en France pour des études d’œnologie, et qui se retrouve « nominée » aux Victoires de la Musique dans la catégorie « Jeunes Espoirs » ? Une artiste qui compose des musiques de films, de pubs, et qui a collaboré avec Bonnie Tyler, Ute Lemper, Fabienne Thibault, Jane Birkin, Clara Ponty (la fille de Jean-Luc), Nolwenn Leroy ou encore Moina Erickson. Et comme j’ai bien fait !! Ce petit bout de femme est une montagne de talent qui vient présenter ce soir ses propres compositions.

Comment donc définir Yasmin ? On aime bien, chez nous, placer les artistes dans des petites cases bien définies, mais celles-ci sont bien trop étroites pour elle. Prenez un zeste de Kate Bush, de Ricky Lee Jones et de Tori Amos, un peu de pop anglaise (la bonne !), de jazz, de swing, shakez tout en douceur pour en conserver tous les ingrédients intacts, ajoutez-y du groove et un toucher de piano incomparable, et vous aurez une petite idée de tout ce que peux nous proposer Yasmin Shah. Accompagnée ce soir d’Olivier Lorin à la basse et Alain De Campos à la batterie, Yasmin ouvre le concert avec « Femelle Let Go », un titre qui ferait le bonheur de n’importe quel producteur de film pour en faire sa B.O.

S’en suivent deux titres en Anglais puis le premier de la soirée en Français, le sublimissime « Je casse ou je plie » qui évoque ses origines portoricaine et indienne. Sur ce titre Alain De Campos fera valoir tous ses talents de percussionniste en laissant les baguettes de côté, utilisant uniquement ses mains. Puis trois nouveaux morceaux en Anglais, dont le fameux « On The Outside », qui parle de fantômes, une petite merveille très Kate-bushienne ! Maintenant attention, second titre en Français, « Talisman », pour lequel Yasmin reste seule sur scène. Et là si vous n’avez pas les poils qui se hérissent, si vous n’êtes pas pris aux tripes au point de cesser immédiatement toute activité en cours, si elle ne vous transporte pas ailleurs … loin … c’est que vous avez vraiment du persil dans les oreilles !! « Rain falls » signera ensuite la fin du premier set.

Reprise avec « Virtual Romance » et « Break The Habit » pour replonger immédiatement dans l’univers si envoûtant de Yasmin. Sur le suivant elle nous fait un peu l’historique du titre « Breathe » qui évoque la naissance à travers « L’Odyssée de l’espace », et nous emmène dans un éclat de rire généralisé suite à son « Vaisseau SPECIAL » ! Et l’on enchaîne avec une nouvelle pépite, « The Games », qui est tellement incroyable que je manque de qualificatifs, tant ce titre ne cesse de monter en puissance musicale et vocale ! Celui-ci je le verrai plutôt très bien au générique d’un futur James Bond !!

Encore trois autres morceaux et l’heure est venue de se demander qui est cool et qui ne l’est pas avec « Not Cool Enough » pour lequel Yasmin débute seule au piano, juste accompagnée d’un petit rythme « aux mains » d’Alain et Olivier, puis elle va nous inviter à la rejoindre pour les chœurs, tandis que les deux autres musiciens reprennent leurs instruments. Et tandis que sur « Natural Clumsy Girl» un jeune couple présent ce soir va occuper le devant de la scène pour y danser, on va terminer ce set en beauté sur le superbe « Binded ». Terminer ? Pas tout à fait puisqu’à notre demande Yasmin va reprendre « Talisman », puis viendra un dernier rappel sur lequel Alain De Campos va de nouveau nous offrir un accompagnement type percussions assez incroyable. Au total 1 heure 40 de plaisir et une vingtaine de titres originaux de Yasmin qu’il faut impérativement voir sur scène.

Seule ombre au tableau, le peu de public s’étant déplacé. La faute à la fête médiévale qui avait lieu ce soir dans Dourdan ? Peut-être … Toujours est-il que des lieux comme le Pitchtime, offrant une telle programmation, avec des artistes aussi différents et talentueux que Yasmin Shah, Dom Rider, Christophe Marquilly, Nina Van Horn et bien d’autres encore, ces lieux donc, doivent absolument perdurer. Et cela ne peut se faire qu’avec la présence du public. Alors bougez-vous, car vous passez vraiment à côté d’artistes fabuleux !
Alain Hiot – juin 2012
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