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ROB TOGNONI à ENSISHEIM (68) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
mardi, 05 juin 2012
 

ROB TOGNONI 
CAF'CONC – ENSISHEIM (68) 
Les 3 & 4 mars 2012

http://www.robtognoni.com/ 
http://www.cafconc-ensisheim.com/ 

Deux soirées consécutives passées avec le Diable de Tasmanie entouré de ses disciples, que demander de plus pour finir un week-end en beauté et commencer une nouvelle semaine sur les chapeaux de roues ?!

Rob Tognoni est accompagné de ses fidèles lieutenants Franck Lennartz (basse) et Mirko Kirch (batterie). C'est trois-là vont se donner sans compter. 

Tognoni fait partie d'un de mes nombreux coups de cœurs musicaux de ces deux dernières années. Grand performer, il a trouvé un son qui lui est propre et a développé au fil des ans une technique de jeu explosive et subtile enrichie d'un touché de guitare remarquable. Il revient en force avec dans ses bagages son dernier opus, « Energy Red », un album 100% blindé à l'énergie pure.

La première partie du concert sur les deux soirées est identique niveau set list. « Rock'N'Roll Business Man » ouvre le bal, suivi de « Black Chair », d'une intro basse/ batterie puissante sur « Dirty Occupation » et de riffs furieux, « Dark Angel » dopé par des solos époustouflants et autre « Bad Girl », titres puisés dans la discographie de cet Australien de naissance. Petit détour dans le southern avec « Can't You See » superbement interprété, une reprise du Marshall Tucker Band tiré de « Energy Red ». Une intro à la ZZ Top. « Drink Jack Boogie » fait son apparition, talonné par l'instrumental « Guitar Boogie Refried » asséné à une cadence infernale. Le trio nous emporte dans un boogie endiablé qui finit de nous mettre un genou à terre. Fort heureusement, la pause est annoncée, permettant à tout le monde de reprendre ses esprits.
 
On redémarre doucement avec le somptueux « Product of a Southern Land » classé numéro un dans mon hit du répertoire de cet artiste. Gagnant en intensité, le morceau finit en apothéose sur un solo puissant et inspiré qui remue les entrailles. « Itty Bitty Mama » nous offre un affrontement amical entre la guitare de Rob Tognoni et la basse de Frank Lennartz, ou encore des riffs des célèbres « Smoke on the Water » et « Black Night » empruntés aux non moins célèbres Deep Purple. 

Petit détour au pays des kangourous avec Midnight Oil et « The Real Thing » avant de rejoindre Neil Young et son mythique « Hey Hey My My ». « My Acid is Kickin' In » prend le relais. C'est le moment où la setlist connait des variantes d'un soir à l'autre au gré des envies de Tognoni. Accompagnant sa guitare par un chant râpeux, soutenu par la basse claquante de Frank et la frappe percutante de Mirko, ce virtuose habité nous entraîne dans une débauche d'accords. Sa gentillesse et sa simplicité en font un artiste apprécié par un public de connaisseurs. Son jeu est chargé d'adrénaline, nerveux et rapide. Essayez de suivre ses doigts qui courent sur les cordes, c'est le tournis assuré. 

Entre reprises et compos, les morceaux s'enchainent... « Keep Your Head Above Water », un retour dans les années Hendrix avec l'incontournable « Hey Joe » servi à la sauce Tognoni, « This is Rock'N'Roll », « God Bless America », le trio n'en finit pas de nous balancer son cocktail de power blues flirtant allégrement avec du hard rock. Petit moment de douceur, histoire de remettre nos neurones en place et Tognoni, adoptant une voix de crooner, nous emporte dans une balade fraichement sortie de son « Energy Red », « Blue Butterfly ». Répit de courte durée, le survitaminé « Jim Beam Blues » fait son entrée, annonçant également la fin du gig. Envolées guitaristiques, riffs acérés et solos enfiévrés ont raison des cordes le deuxième soir.

C'est le moment du rappel, réclamé à corps et à cris par le public et attendu par le combo. Trois morceaux vont ponctuer celui du premier soir. « Words of a Desperate Man », le nouveau et groovy « Queensland Heat » et « Roadhouse Blues » piqué aux Doors avec un jeter de gratte derrière la tête qui déchaine l'assistance, le tout servi par une guitare agressive quand il le faut, à la limite du larsen, ou chantante sous l'effet d'une wah wah savamment dosée. Tognoni ne ménage pas sa peine, la facilité avec laquelle il nous délivre riffs et soli est impressionnante. La seconde soirée sera quelque peu écourtée. Un véritable rapport de force s'installe entre Tognoni et sa guitare sur « Words of a Desperate Man ». Les notes sont assénées avec vigueur, à une cadence infernale, les cordes de sa guitare "de secours" déclarent forfait et cèdent sous l'assaut de ses doigts. 

Une fois de plus, le trio n'aura pas démérité. Plus complice que jamais, il nous offre deux shows empreints de générosité et de bonne humeur, n'hésitant pas à mouiller la chemise. Il se dégage une énergie phénoménale et communicative dans une ambiance au top. Le plaisir que prend le groupe est aussi évident que celui qu'il donne, un régal pour les yeux et les oreilles, les sourires sont sur toutes les lèvres. 

Cathie Wetzstein – mai 2012