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NIGHTMARE pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 07 mai 2012
 

NIGHTMARE

http://www.nightmare-metal.com/

Remerciements : Roger Wessier (Replica Promotion)
Photos: Nightmare

Un des plus anciens groupes de Métal français sort son dixième album, « The Burden of God », en trente ans d'existence. Nous sommes allés les rencontrer pour en savoir plus sur le groupe et  sur ce nouvel opus. Et c'est Yves Campion, le bassiste de Nightmare, qui a bien voulu répondre à nos questions.

Bonjour, notre question rituelle, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Bonjour, alors s'il faut nous présenter depuis le début historique, on en a pour la journée ! Donc en fait pour faire plus court, Jo Amore et moi-même sommes dans Nightmare depuis trente ans. Il y a eu une coupure pendant une douzaine d'années, mais on a vraiment redémarré notre groupe et notre carrière avec un concert de reformation en 1999, et depuis ça continue.

Vous êtes un de groupes français de metal les plus "anciens" sur la place, même si il y a eu une grosse coupure. Est ce que le metal a beaucoup évolué depuis le temps ?
Ah ben oui, ça c'est sûr !!! Déjà dans les années 80, il n'y avait pas d'internet, les gens allaient beaucoup plus aux concerts, le marché était différent. Je dirais qu'il y avait une qualité de composition dans les albums supérieure à ce qu'elle est maintenant. Beaucoup d'albums de cette époque sont des références même de nos jours. Maintenant il y a de bons albums mais peut être pas aussi bons qu'avant. Il y avait une magie qu'il n'y a peut être plus aujourd'hui. En tous cas moi je ne la retrouve pas. Et puis la technique et le matériel ont beaucoup évolué. On n'enregistre pas de la même façon.

Il y a eu durant toutes ces années, des arrivées et des départs, est ce que cela a beaucoup influencé le son de Nightmare ?
Effectivement, à chaque fois qu'il y a un nouveau membre il y a une nouvelle influence. Car il apporte une touche, un "gratté" différent pour un guitariste. En fait on a beaucoup plus évolué en line up avec les guitaristes qu'avec la basse – batterie - chant qui est le trio de base. Cette ossature n'allait pas vraiment bouger. Mais depuis un certain temps on a Franck, depuis quand même une bonne dizaine d'années, et lui a vraiment apporté une autre couleur à Nightmare. Chacun a amené une petite touche différente, mais on a quand même toujours gardé la même ligne de conduite.

On parle de « The Burden Of God », votre dernier album, qu'est ce qui vous a inspiré pour cet album ?
On a tous des inspirations différentes. En fait on compose en fonction de la musique, à partir de riffs, on sent à peu près quelle sera l'atmosphère du morceau, et à partir de là, on voit se que l'on peut faire ressortir en textes car c'est très important qu'il y est des paroles sensées en plus de notre musique. On ne veut pas que les gens ne fassent qu'écouter la musique. Mais le morceau évolue souvent pour essayer d'arriver à un résultat optimum, en fin que nous on trouve optimum. Il faut qu'il y ait de l'efficacité et quelque-chose à vivre dans les morceaux.

Comment se passe la composition au sein du groupe, qui fait quoi ?
A la base, c'est Guy et Franck qui amènent pas mal de choses. Ils amènent un riff et Jo pose son chant, ses idées. Ensuite on voit ensemble. C'est assez démocratique, chacun amène sa patte et les titres se construisent comme çà, jusqu'à ce que l'on trouve cela suffisamment bon pour passer aux enregistrements. On a la chance sur « The Burden Of God » d'avoir un bon producteur qui est un ami et surtout qui nous connaît bien et à qui on a confié les clés de la maison si j'ose dire. En fait il a vraiment mis son nez dans nos morceaux. Il a participé aux arrangements des morceaux, donné son avis. Il n’était pas seulement là comme "ingé son" mais bien comme producteur.

Il y avait eu, à mon avis, un changement de style musical avec « Insurrection », c'est à dire beaucoup plus de guitares qu'avant, sur cet opus, la guitare est elle toujours aussi présente ?
Non, je ne pense pas qu'il y ait plus de guitares. Sur « Insurrection » on avait un son beaucoup plus trash, et effectivement les guitares ressortaient encore plus que sur « Genetic Disorder », et là on avait vraiment un mixage qui mettait les guitares en avant. Pour « The Burden of God », je ne suis pas d'accord. Je trouve qu'on revient plus à un coté symphonique avec des arrangements d'orchestration plus dans l'esprit de l'album « Cosmovision ».

L'album commence par un morceau instrumental, pourquoi ?
Ce n'est pas un instrumental, c'est plutôt une intro, même carrément une intro épique. C'est vraiment pour faire pénétrer dans l'atmosphère de l'album. C'est des violons, des orchestrations symphoniques dont on parlait juste avant. Il n'y a pas de guitares, pas de basse, donc non, ce n'est pas un instrumental.

Beaucoup, mais alors beaucoup de puissance et d'énergie dans cet album, c'est un album fait pour la scène non ?
On fait toujours nos compositions en pensant à la scène. On ne cherche pas à trop sophistiquer, qu'il y ait quelque-chose à vivre dans chaque morceaux, mais avec toujours l'optique de la scène. On pense aux riffs, aux rythmes de batterie, on se projette toujours en se demandant ce que ça va donner en concert. Il faut vraiment que l'on prenne autant de plaisir à  jouer notre musique sur une scène que les spectateurs peuvent en avoir en venant nous voir et nous écouter.

Au niveau du chant, on sent Jo au meilleur de sa forme. Avec la maturité la voix semble être encore plus précise, à la fois puissante et claire.
Oui. Il y a la maturité, l'expérience. Et aussi le fait de travailler avec Patrick Liotard, qui en plus d'être un ami de Jo avant d'être le producteur, sait optimiser le chant. Et l'ensemble de tout ça fait que le résultat est probant

Comment s'est passé l'enregistrement ?
En fait pour l'enregistrement, chacun fait sa partie. Les compositions évoluent au fur et à mesure qu'on les joue. On ajoute sur l'ossature de la composition de la guitare en plus ou des instruments. Des fois, on joue deux ou trois morceaux, au final on en garde qu'un puis on passe à autre chose, mais on revient par la suite sur ce qui a été fait avant. On change un couplet qui après réflexion ne nous plaît plus. Et par la suite, dans le studio même, le morceau peut changer totalement de couleur. Bref, ça évolue au fur et à mesure qu'on avance dans l'album.

Vous avez enregistré un vendredi 13, c'est Jo qui le dit, Ça a influencé votre musique ?
Oui (rires). Un morceau comme « The Burder of God » par exemple est ultra satanique au niveau du texte. Enfin satanique ou dark.  Peu importe comment vous l'interprétez. On a un fort côté occulte, obscur, qui fait que, en effet, on peut dire qu'on a été envoûté ce jour là.

Vous avez enregistré en France, et vous avez vraiment une production superbe avec Patrick Liotard. Qu'est ce qu'il vous a apporté ?
Il nous a apporté de la profondeur dans nos morceaux, avec un travail mélodique important. Comme il a produit de A à Z l'album, de l'enregistrement de base jusqu'au mixage. Le dernier album, on avait fait les guitares en Allemagne, le chant chez lui, la batterie encore ailleurs, on avait un peu perdu nos repères. Là, il a suivi toute l'évolution. Tout s'est fait au même endroit, c'était très important car ça donne une autre couleur à l'album.

Je pense et j’espère qu'avec cet album, vous allez acquérir encore plus de reconnaissance, non seulement en France, mais à l'international. C'est un album qui a été pensé pour ça ?
Au départ, on ne fait pas un album avec un raisonnement marketing. On s'inspire de ce qui nous passe dans le ventre, on ne pense pas commercial. Parce que sinon, on ne ferait pas du heavy metal … On ferait de la pop !! (Rires) Le heavy metal, ça ne nourrit plus son homme ! En fait, il faut que ça nous sorte des tripes, faut que ce soit un truc personnel. Par contre, si ça plaît à tout le monde, tant mieux, on ne crache pas sur le succès. Mais on est très réaliste par rapport à la situation actuelle. Voilà, on n'est pas Iron Maiden ou ... Lady Gaga ! (Rires)

Cela fait quelques années que vous êtes chez AFM Records, et à mon avis, c'est depuis ce temps que vos productions me semblent les plus abouties, qu'est ce que vous a apporté cette collaboration avec AFM ? Plus de sérénité ?
Sérénité, Ce n'est pas vraiment le mot. Notre ancien label nous apportait aussi une sérénité, il était reconnu internationalement, aucun problème. Mais AFM, déjà, ce sont des Allemands, donc une certaine rigueur, et c'est vrai que dans leur catalogue, on se sent à la maison. Avant, on était plutôt des OVNI chez Regain Records car leur catalogue était plutôt orienté metal extrême, tandis que maintenant on est totalement à notre place.

On va vous voir sur une scène ? La scène reste quand même le plus bel endroit pour découvrir votre musique non ?
Oui, on commence, ça se met en place, mais le gros de ce qu'on fera arrivera plutôt fin 2012, début 2013. On a déjà deux gros festivals de prévus à l'étranger, et on a déjà pas mal de dates, mais malheureusement pas en France. On espère que ça va être corrigé.

Que peut-on vous souhaiter musicalement ?
Musicalement, pour les gens qui ont apprécié l'album, on peut vous garantir que sur scène il y aura la même puissance et la même énergie que sur le disque. On veut être capable de faire l'album en live. On veut que le public ressente la même intensité sur une scène qu'à l'écoute à la maison.

Merci beaucoup pour cette interview.
Merci à vous.

Propos recueillis par Yann Charles – avril 2012