jeudi, 17 mai 2012
Mieux vaut rire (Artdisto – L’Autre Distribution – 2012) Durée 45’05 – 11 Titres http://www.myspace.com/aissate  Sa peau délicieusement colorée laisse transparaître ses racines d’Afrique de l’Ouest et si elle est l’enfant d’une famille peule de Mauritanie, c’est dans les Vosges qu’Aissate a vu le jour, pouvant du même coup se targuer de deux cultures et parvenir à les associer l’une et l’autre dans sa musique pour, comme elle le dit si joliment, parvenir à « chanter en peul dans la forêt et en français sous l’arbre à palabres ». Avec « Fille couleur chocolat », Aissate avait fait ses premiers pas discographiques en 2005 et c’est après avoir confirmé trois ans plus tard avec « Gaandaal », toujours en autoproduction, qu’elle a réussi à trouver véritablement son public, celui qui la suit depuis plus de quatre centaines de concerts et qui l’apprécie aussi bien quand elle est seule avec sa guitare que quand elle se produit en quartet. Musicalement inscrite dans la lignée d’Asa ou de Tracy Chapman, la jeune femme qui a chauffé les planches pour Ilene Barnes, Souad Massi, Idir ou Zazie use de sa voix comme d’une arme, mais une arme destinée à traduire son engagement et son amour des autres. C’est ainsi que des maisons de retraite jusqu’aux prisons en passant par les écoles elle s’attache encore et toujours à faire passer un message clair, souvent tendre, parfois provocant, un message qu’elle perpétue une fois encore au travers de douze chansons, nouvelles ou déjà rodées, qu’elle nous dévoile sous diverses couleurs, allant sans la moindre difficulté de la world jusqu’au rock sans oublier la pop, le reggae ou plus simplement la chanson. L’Afrique se transporte jusque dans les textes et y expose ses souffrances, ses contradictions, sans porter de jugement trop définitif mais en exprimant autant de regrets que d’espoirs pour au final donner naissance à un album particulièrement empreint de maturité et soigneusement produit, un troisième ouvrage marqué par des « Hayo », des « Wona Mere » et des « Mi Yewni » mais aussi par des « Jusqu’où », des « Sans papiers », des « Changer la donne » ou des « Ne me juge pas ». Un album qui brasse les genres et les cultures pour s’installer à un endroit privilégié dans le cœur de celui qui le découvre … |