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Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 16 mai 2012
 

Moyen âge
(Artdisto – L’Autre Distribution – 2012) 
Durée 68’14 – 12 Titres 

http://www.ange-updlm.com

Quatre décennies passées sur la route n’ont jamais réussi à avoir raison ni de l’âme de troubadour, ni de l’esprit poète d’un frontman immuable, Christian Décamps, qui à l’aube des seventies fondait un groupe appelé à devenir une icône du rock progressif à la Française avec entre autres pas moins de six disques d’or et autant de millions d’albums vendus. Si différents Anges se sont succédés au fil des années, l’Ange lui-même est par nature immortel et c’est avec une formation stabilisée depuis un bon moment, Tristan Décamps aux claviers et au chant, Hassan Hajdi aux guitares, Thierry Sidhoum à la basse et Benoît Cazzulini à la batterie, que le combo le plus exotique de l’Est de la France nous envoie un nouvel acte appelé à produire une sorte de révolution en marquant la fin d’un cycle de six siècles et en nous ramenant directement vers le « Moyen Âge ». Baladins et ménestrels, apprêtez-vous comme Ange le déclare lui-même à « retrouver la position fœtale dans le ventre de l’imaginaire », mais n’allez pas trop prestement dresser un bûcher pour y immoler le groupe car ce passé si lointain qu’il nous présente pourrait fort bien être notre futur …

Sans jamais ne rien perdre de sa plume empreinte de lucidité, d’engagement et de sensualité ni de sa musicalité tellement étrange que l’on s’y attache instantanément, Ange conjugue une fois encore son versant le plus spirituel avec un autre délicieusement rebelle et un poil salace pour nous livrer un effort qui d’une part s’inscrit dans la normalité des choses pour un groupe qui ne dévie pas d’un pouce dans sa démarche depuis que le rock est rock et qui d’autre part montre encore et toujours une évolution naturelle, un pas de plus fait en direction de l’avenir par un quintet dont la fraîcheur de ton et d’esprit semble inchangée depuis des années. En une douzaine de nouveau titres, Christian Décamps et consorts nous promènent dans un monde qu’ils ont créé de toute pièce et qu’ils font vivre de la façon la plus théâtrale possible, nous entraînant sans crier gare « A la cour du Roi Nombril » et nous dévoilant par la même occasion « Le cri du samouraï » ou « Les clés du harem » pour mieux retourner le couteau dans la plaie avec « Opéra-bouffe ou la Quête du Gras » ou « Camelote ». Les voix du Père et du Fils imposent deux règles à la fois différentes et tellement complémentaires que l’on se laisse aller à sauter d’un solo de claviers à un solo de guitare, poursuivi que l’on est dès les premières notes de l’ouvrage par une « Tueuse à gages » qui ne nous lâchera pas le train jusqu’à ce qu’elle se volatilise en un ultime « Abracadabra ». Une rythmique pleine de finesse, un soliste inspiré, il n’en faut pas beaucoup plus pour que l’on se laisse tenter par l’appel du « Moyen-Âge » …