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EVERLAST pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 30 avril 2012
 

EVERLAST

http://www.martyr-inc.com/
http://www.facebook.com/everlastmusic

Remerciements: Alexx Schroll, Roger Wessier (Replica Promotion)

Bon, c'est vrai que de premier abords, le bonhomme a l'air plutôt bourru. Un rappeur au Look de rocker … Mais Evelast aka Whitey Ford est plutôt du genre à avoir la tête sur les épaules et les idées bien en place. C'est en plein Paris que nous l'avons rencontré lors d'une visite en France pour la sortie de son nouvel album, « Songs Of The Ungrateful Living », qui mêle ainsi habilement hip-hop, blues, folk et pop, au service de textes lucides et sensibles.

Bonjour, question rituelle, pouvez vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Bonjour, je m’appelle Everlast aka Whitey Ford, musicien, MC, artiste …

Est ce qu'on doit vous présenter comme un artiste de rap ou de rock ?
Je ne pense pas qu’il faille me cataloguer dans l’une ou l’autre de ces catégories, je n’aime pas les étiquettes en général …

Depuis tout jeune, vous aviez plutôt une tendance à écouter du Rock non ?
Oui quand j’étais jeune j’écoutais plutôt des trucs genre Kiss, Van Halen, Led Zeppelin … Je trainais avec des potes qui eux écoutaient du hip hop et je n’y ai pas trop prêté attention jusqu’à ce que j’entende Run DMC, « Rock Box ». Ca m’a beaucoup attiré et j’ai réalisé que c’est ce que je voulais faire.

Pourquoi avoir choisi le rap et le hip hop comme moyen d'expression ?
Ben, la première fois que j’ai entendu Run DMC, c’est la musique qui a retenu mon attention, des guitares qui sonnaient comme du rock, mais également les paroles qui avaient un sens. Mes potes écoutaient du rap et rapaient pour déconner, je m’y suis mis aussi et certains m’ont dit : « ouah, c’est bon, tu devrais vraiment faire du rap ! Faisons une démo ! ». Bien sûr, je n’avais pas de maison de disque, j’ai créé ma première « tape » dans un garage.

Quand on écoute votre voix éraillée sur votre album « Songs of the Ungrateful Living », on vous verrait bien plonger dans le blues ou la folk, vous pensez que le rap et le blues ont des racines communes ?
Oui, le hip hop est à la base composé d’autres choses qui constituent les samples des albums : blues, rock classique, ça peut être tous les styles. Du moment que le sample est bon, peu importe de quel style il provient. Selon moi, ils sont tous interconnectés. Je fais de mon mieux pour détruire les genres et je ne veux surtout pas être catalogué.

Au niveau des textes, je suppose que la situation du monde actuel est, malheureusement, une source d'inspiration ?
Je ne peux pas faire grand chose contre ce qu’il se passe à part utiliser mes mots, vous voyez, parler des choses qui m’inspirent, qui me dérangent. Je suis intéressé par le côté sombre des choses mais également par l’espoir qui peut s’en dégager.

On vous sent très engagé pour justement dénoncer ce monde qui part en vrille, qui laisse les gens dans la rue et la misère, est ce que le fait de faire un rap est plus facile pour faire passer ces messages, ou plutôt permettre peut être de toucher plus de monde ?
Pour moi les mots sont une manière d’atteindre le plus de personnes possible, si les gens aiment ce que je fais, ils vont en parler autour d’eux, peut-être que ça viendra aux oreilles des radios, des télévisions … il y a beaucoup de choses qui entrent en ligne de compte. Je n’aime pas beaucoup de choses, je suis assez exigeant, donc si ça me plait, j’imagine que c’est vraiment très bien.

On dit de vous que vous êtes un des piliers de la culture "White Trash", vous êtes d'accord avec ça ?
C’est une expression très péjorative aux USA, je parlerais donc plutôt de la classe ouvrière.

On sent quand même, par rapport aux albums précédents, qu'il y a dans « Songs of the Ungrateful Living » plus de justesse, de finesse, que ce soit dans votre musique ou dans les textes … Vous pensez avoir pris plus de maturité et un certain recul ?
J’ai produit cet album seul et effectivement je vieillis (42 ans) donc je deviens forcément plus mature. Je suis capable de prendre du recul sur pas mal de choses qui se sont passées dans ma vie.

Cet album est très homogène, bien accompli, vous avez pris beaucoup de temps pour l'affiner ?
Cet album a été enregistré sur une année, les chansons prennent forme au fil du temps et il faut juste faire de son mieux pour que ça sonne.

Vous avez reformé l'an dernier House Of Pain le temps d'une tournée, c'était "just for fun", ou bien est ce quelque-chose que vous allez faire régulièrement ?
Je l’ignore. Il s’agissait des 25 ans de House of Pain, cette année c’est le 20ème anniversaire de « Jump Around ». On ne l’a pas spécialement fait parce que c’était amusant mais plus pour recréer l’esprit groupe. J’ai vraiment apprécié ! Ce qui me plait de toute façon, c’est la musique live. Je ne peux pas revenir en arrière. J’apprécie le travail des DJs mais à mon avis il n’y a rien de mieux qu’un groupe qui créé ensemble de la musique vivante.

Qu'est ce qu'on peut vous souhaiter, artistiquement et musicalement ?
Je cherche toujours à faire quelque chose qui me plaise et avec quoi je puisse m’amuser. J’aime cette vie où je fais ce que j’aime donc je me considère comme quelqu’un de très heureux. J’explore de nouveaux styles de musique, country, rap, tout ça inspiré par les gens que je rencontre … Qui sait ? Peut être qu’un jour j’écrirai un opéra, si ça me semble opportun !!!

Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions, cela a été un grand plaisir de vous rencontrer.
Merci à vous

Propos recueillis par Yann Charles – Traduction : Alexx Schroll