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BETH HART pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mercredi, 18 avril 2012
 

BETH HART

http://www.bethhart.com/ 

Un album, « Don't Explain », enregistré avec Joe Bonamassa, un concert remarquable en mars au New Morning, un autre à La Cigale en juin, Beth Hart s'est vraiment révélée au public français en ce début d'année 2012. Et Zicazic ne pouvait pas ne pas vous la faire découvrir encore un peu plus !

Bonjour, première question rituelle, pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs?
Bonjour, je m’appelle Beth Hart et je viens de Los Angeles en Californie !

Vous avez commencé la musique à l'âge de 4 ans, donc vous avez toujours eu ça en vous ?
Oui, j’aime à penser ça. A 4 ans, je suis tombée passionnément amoureuse du piano, mais à cette époque pas des paroles de chansons, juste de la musique.

Vous êtes très soul, mais avec des accents rock, est-ce que l'on peut définir un style de musique pour vous ?
Merci beaucoup ! J’ai de nombreuses influences d’artistes très variés, donc effectivement ma musique se veut assez éclectique, soul, jazz, rock, rock n’roll, chansons qui racontent une histoire, et tout cela provient des artistes qui m’ont inspirée.

Vous avez dit que la musique classique est la plus belle, mais vous êtes pourtant partie vers une autre direction ?
Je pense toujours cela : pour moi elle est la plus belle et vivra à jamais. Cependant, lorsque je me suis intéressée au jazz, cette musique reflétait tellement le courage et la tristesse que cela m’a ému. Au niveau des paroles, et aussi de la façon dont les chanteurs l’interprétaient. Ça m’a de ce fait routée vers d’autres styles, le rock’n’roll, Black Sabbath, Led Zeppelin, et toute la soul, Aretha, Otis Redding …

Vous avez une passion pour Etta James, sa disparition a été un rude coup pour la Soul. Pourquoi elle en particulier ?
Je l’adore car tout d’abord, mon meilleur ami d’enfance m’a dit un jour "Si tu veux vraiment tout connaître de la soul, écoute Etta James", ce que j’ai fait, et j’ai tout de suite trouvé ça extraordinaire. Effectivement sa mort m’a beaucoup peiné, elle a passé toute sa vie à faire de l’excellente musique et je pense qu’elle sait quel talent extraordinaire elle a été.

Bon venons en à l'album « Don't Explain » avec Joe Bonamassa. Vous avez deux parcours totalement différents, donc une rencontre improbable, mais voilà que vous faites tous les deux un album de reprises soul, comment tout ça s'est produit ?
Une super expérience !! Joe est venu à l’un de mes concerts en Angleterre, il a rencontré mon mari et lui a dit qu’il aimerait faire un album avec moi. Quelque mois plus tard, j’ai ouvert pour lui en Suisse, donc j’ai pu voir son concert ensuite et j’ai trouvé ça superbe. Il m’a proposé de faire un album avec lui, mais de reprises soul, et m’a demandé de choisir les morceaux que j’aimerais interpréter.

Connaissant le bonhomme, vous n'avez pas eu peur qu'il fasse passer son jeu de guitare un peu en avant par rapport à votre voix, ce qui n'est pas du tout le cas d'ailleurs ?
Je n’avais aucun préjugé : je savais que j’avais une fantastique opportunité de jouer avec un grand artiste. J’étais tellement enthousiaste, j’avais juste peur de ne pas être à la hauteur. J’ai eu vraiment de la chance ! J’étais très surprise qu’il me laisse autant chanter sur l’album, je pensais qu’il voulait juste faire des duos. Je l’ai pris comme une grande marque de confiance, pour moi ça veut aussi dire qu’il a du respect pour moi. C’est génial, il est vraiment très généreux.

Comment se sont fait les choix des chansons, et pourquoi celles là en particulier ?
J’en ai eu immédiatement en tête, mais je ne savais pas si elles allaient lui plaire, s'il voulait les faire de la sorte. Par exemple, j’adorais « Chocolate Jesus » de Tom Waits, mais je n’avais aucune idée de l’accueil des autres. Il y avait aussi « I’d rather go blind », « Don’t explain » … De l’autre coté, ils m’ont aussi enrichi de chansons nouvelles, je n'avais jamais entendu parler de « I’ll take care of you », « Sinner's prayer », « For my friends », et je les ai trouvées géniales. C’était vraiment un travail commun.

Pour cet album, vous étiez tous les musiciens réunis, c'est pour donner un côté "brut" ?
Oui, c’est le cas. Dans ma philosophie, j’aime que les musiciens jouent tous ensemble lors de l’enregistrement, cela donne une dimension différente au feeling. La plupart de mes albums préférés sont de vieux enregistrements où tout le monde joue ensemble. IL a quelque chose de très brut, de très sincère, c’est ce qui m’intéresse, c’est très proche de la vraie vie.

L'enregistrement a été plié en 4 jours seulement ? Vous avez fait des prises "live", c'était pour avoir le plus d'authenticité possible, ou bien pour rester le moins longtemps en studio !!!
(Rires) C’était l’idée du producteur Kevin Shirley, il aime faire les albums très rapidement. Je ne peux pas m’exprimer pour lui, mais je pense que lorsque les gens sont un peu pris par le temps, ils ne pensent pas à ce qu’ils vont faire, ils le font juste spontanément, de façon sincère. 

Vous vous êtes retrouvés sur scène avec Joe (Bonamassa) ?
Oui, il a joué avec mes musiciens à Los Angeles et j’ai chanté avec lui pour l’enregistrement de son DVD. Il y a quelques temps, après mon concert en Allemagne, j’ai traversé la ville et j'ai joué quelques chansons avec son groupe. On a donc joué ensemble plusieurs fois.

Justement en parlant de concert, deux dates en France (pour le moment) dont une qui a été annoncée complète très rapidement (NDR: 06.03 au New Morning) et une seconde qui se remplit très très vite, au mois de Juin à La Cigale, plus d’autres encore prévues pour 2013, j'ai l'impression que le public français a aimé l'album !
Oui, et ça me remplit de joie. Chaque Américain rêve de venir en France, je suis déjà venue en France pour des vacances et à chaque fois je me disais : "ça serait tellement génial si je pouvais venir y jouer". La réaction des français me fait tellement plaisir !

Donc après cet album de reprises, un futur album avec des compositions à vous?
Oui, c’est sûr. Il y a encore une reprise que je rêve de chanter, « A change is gonna come » de Sam Cooke. Je ne sais pas si cette reprise sera incluse sur le prochain album.

Quand trouvez-vous le temps d'écrire et de composer lorsque vous êtes sur une tournée ?
J’ai quelques fragments d’idées lorsque je pars en tournée, mais je n’arrive pas à écrire vraiment. Il faut que je sois tranquille, posée chez moi. Sur la route, je me concentre en priorité sur les concerts. 

Merci beaucoup de nous avoir reçu, cela a été un très grand plaisir de faire cette interview.
Merci à vous.

Propos recueillis par Yann Charles - Traduction: Alexx Schroll