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MORY KANTE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 07 mai 2012
 

La guinéenne
(Discograph – 2012) 
Durée 46’37 – 10 Titres

http://www.morykante.com

Artiste profondément humain et tout particulièrement engagé dans diverses causes importantes auprès de l’Organisation des Nations Unies et de l’UNESCO, Mory Kanté est un griot lui-même issu de deux familles de griots guinéens et c’est bercé par toutes les traditions orales de ses racines qu’il a commencé par apprendre à jouer du balafon puis de la guitare avant de partir étudier au Mali où il intègrera bientôt son premier groupe, The Apollos, qui mélangeait déjà à l’époque les traditions africaines et les instruments occidentaux. Devenu multi-instrumentiste, Mory Kanté sera le premier à électrifier la kora et après avoir mis un terme à son parcours au sein du Rail Band pour se lancer dans une carrière solo à la fin des années 70, il deviendra rapidement un ambassadeur de la musique africaine moderne dans le monde entier, accumulant avec une dizaine d’albums autant de styles différents que de récompenses parmi les plus prestigieuses. Revenu à la tradition du grand orchestre pour son nouvel opus, « La guinéenne », l’artiste rend hommage aux femmes au travers d’un album qui se veut particulièrement riche et dense.

De retour en Guinée où il a érigé un Centre Culturel qui porte son nom, Mory Kanté y retrouve un pays convalescent de ses troubles politiques et s’efforce de redonner confiance aux plus jeunes en de nombreuses valeurs, l’amour de la culture n’étant pas des moindres bien évidemment. Partagé entre sa reconnaissance pour le Mali où il a posé l’une après l’autre les pierres angulaires de sa carrière musicale et son envie de profiter pleinement de la terre de ses ancêtres, l’artiste multiplie les témoignages pleins de respect et s’y attache dès le début de l’album avec « Yarabini », une ode à la jeunesse réunissant pas moins de vingt sept musiciens ! Les rythmes mandingues et les rythmes peul se succèdent ensuite, le balafon et la flûte fulani se croisant au détour de la dizaine de morceaux que compte l’ouvrage et les intonations traçant très régulièrement des lignes imaginaires entre les sonorités traditionnelles africaines et les couleurs plus américaines, notamment funk, Mory Kanté n’hésitant pas à en appeler parfois au Français et même à l’Espagnol pour donner encore un peu plus de piment à des chansons qui s’immiscent très vite dans les esprits et qui montrent ensuite la plus grande difficulté à en repartir. Que ce soit « Tedekou », « Oh Oh Oh », « Bedoke » ou « Malibala », chacun des morceaux se montre à la fois tellement singulier et tellement complémentaire des autres que l’on en arrive toujours par trouver le point de repère qui permet d’avancer de façon très naturelle sur un chemin parsemé de très belles choses. On en redemande !