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LA BESTIOLE - CHANSON ROCK pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
lundi, 02 avril 2012
 

LA BESTIOLE

http://www.la-bestiole.com/

Un nouvel album, « Tomber sur Toi », sorti au mois de mars, un concert au Café de la Danse très bientôt, il n'en fallait pas plus pour aller découvrir qui se cache derrière le groupe La Bestiole. Et c'est sous le chaud soleil printanier de Paris que Zicazic est allé à la rencontre de Delphine et Olivier.

Tout d'abord la question rituelle, pouvez vous vous présenter pour nos lecteurs?
D: Bonjour, je suis Delphine, la Bestiole Chanteuse-Batteuse, batterie debout.
O: Bonjour, et moi je suis Olivier guitare Chant.

Question qu'on a déjà du vous poser à maintes reprises, pourquoi ce nom de groupe La Bestiole ?
O: Bien, on aimait bien l'idée. Une Bestiole, on ne sait jamais si c'est gentil ou si c'est méchant. On dit "Oh qu'elle est mignonne" quand c'est une gentille petite bestiole, ou alors une sale bestiole quand c'est méchant. Et puis comme on est que deux, on est un peu une sorte d'alien quoi...
D: Avec quatre yeux et quatre bras, deux cerveaux...
O: et on trouvait que ça nous allait bien. Et puis quand on voit Delphine derrière sa batterie, là, on dirait vraiment une bestiole un peu étrange.

Vous venez de milieux artistiques différents, et vous voilà ensemble. Comment s'est passé votre rencontre?
D: On s'est rencontré par des amis communs, en fait ce sont nos "ex" qui nous ont présentés.
O: Moi, je viens plutôt du rock. J'écoutais des trucs genre Pixies, Sonic Youth, tout ce qui était un peu "Underground" américain ou anglais.
D: Et moi je viens de la chanson et du Jazz. De Nougaro à Ferret en passant par Piaf, Billie Holiday ou Tom Waits.
O: Une rencontre assez improbable au niveau de la musique au départ. Mais en même temps, pour nous ça a collé tout de suite. On venait d'univers tellement différents, qu'on a eu envie de créer quelque chose qui nous était propre. Et donc comme on n’écoutait pas du tout les mêmes choses, on a eu envie de faire quelques choses de très personnel.

C'était le sens de ma prochaine question, musicalement, vous avez des goûts communs?
O: Maintenant oui. On a appris à écouter la musique que l'autre appréciait. On a maintenant des goûts communs. Bon Sonic Youth c'est à petite dose, Heu par contre Fugazi ça elle peut pas (Rires)
D: De mon côté, je lui ai fait découvrir Billie Holiday, ou la musique classique, car j'écoute beaucoup de classique. En fait, je crois que ce qui nous rapproche dans nos goûts, c'est qu'on aime les climats, les ambiances, les mélodies. On aime une énergie avec une émotion forte.

Bon ça aussi on a du vous le dire souvent, vous vous êtes inspirés des White Stripes pour votre duo?
O: Alors non, absolument pas. D'ailleurs je n'ai jamais écouté réellement les White Stripes. Non, c'est venu du fait que j'ai vu Delphine taper sur une batterie, et je me suis dis, si elle pouvait chanter en même temps... Et là elle s'est mise à chanter. Pour que ça fonctionne scéniquement, il fallait qu'elle soit debout. Car en fait on est de front sur scène, si elle était assise et moi debout, ca ne serait pas rock’n’roll. En plus en fait, on n’est pas super fan "White Stripes". Même si c'est un guitariste fabuleux, on préfère ce que fait Jack Stripes tout seul ou avec The Dead Weather. On se sentirait plus proche de l'énergie des Black Keys par exemple.
D: Oui, les Black Keys pour le côté roots et wild.

Pouvez vous nous parler de l'album « Tomber sur toi » qui sort en ce moment, déjà, pourquoi ce titre?
D : En fait toutes les chansons tournent autour d'un thème qui est la rencontre. La rencontre avec l'autre ou les autres. Qu'elles se passent bien ou mal, amicales ou amoureuses. Et en fait « Tomber sur toi » c'est tout ça, c'est plutôt pas mal, tomber sur le public, sur les gens...
O : Oui, voilà. Les rencontres un peu par hasard, tomber sur quelqu'un au coin d'une rue... Donc on trouvait que ça collait avec cette envie de faire connaître notre musique à un plus large public. Tomber sur toi, tomber sur vous...
D/ Oui, qu'est ce qui fait qu'à un moment il y a une rencontre.

C'est peut être aussi ce qui c'est passé pour vous, le hasard d'une rencontre?
O: En fait oui, peut être.... En fait on n’avait pas pensé à ça !!!!! Tu as raison, « Tomber sur toi », c'est aussi ça, le hasard de notre rencontre et tout ce qui en a résulté.

Comment se passe la création ? Chacun de son côté puis on présente à l'autre ou bien en commun?
O: Non, c'est ensemble.
D: Oui, c'est ensemble. Tout ensemble. En général, pour une chanson, j'ai un texte, car c'est moi qui écrit la plupart des textes ou avec un autre auteur qui s'appelle Buzy pour cet album. Ou alors Olivier à un riff de guitare et moi un riff de batterie, et on créé quelques choses à partir de là. Généralement je vais chercher dans mon ordinateur portable des bouts de phrases ou des bouts de textes, et à partir de là je fais le texte.
O: Pour moi, c'est pareil. Juste un riff tout seul sans rien, ça m'ennuie. En fait il me faut un texte et là, les idées de mélodies et de riffs viennent. En fait, tout se construit autour de ce texte. Le texte est très important. En fait si on n’avait rien à dire on chanterait en anglais (rires).

Qu'est ce qui vous inspire pour vos textes?
D: Les rencontres (rires) !!! Le hasard !! C'est essentiel pour moi. Etre bien avec soi, c'est être bien avec les autres, et pour connaître les gens, il faut des rencontres. Connaitre les gens pour apprendre à se connaître. C'est très important. Voilà, moi c'est ce que je recherche.

Comment vous décririez votre musique, rock, pop, autre ?
O: Rock. Non, nous c'est "chanson rock". Chanson car on pourrait les prendre et les jouer comme ça avec une guitare folk, car le texte est vraiment ce qui a de très important. Mais rock car voilà, on a besoin d'une énergie. Et moi j'ai une guitare électrique, je joue à donf et je kiffe ça !!! Ouais, on est vraiment rock !

Entre les textes et la musique, vous partez quelquefois sur des chemins un peu étranges, une marque de fabrique ?
D: Peut être. C'est vrai qu'il y a beaucoup de métaphores. Buzy qui a travaillé avec nous, écrit beaucoup par "images". Et moi aussi, c'est quelque chose qui me parle beaucoup l'image. Et très souvent lorsque j'ai besoin de m'exprimer c'est très souvent par des images. Donc c'est vrai que ça peut donner quelquefois quelques trucs un peu au-dessus du sol, ou un peu parti.

On qualifie votre musique de rock sombre, minimaliste, cela vous convient ?
O: Oui c'est vrai. Mais moi toutes les musiques et les chansons que j'écoute sont elles aussi un peu sombres. Je trouve que les plus belles créations viennent de musique un peu comme ça, de textes.
D: C'est pareil pour moi. Même si on va sur scène avec le sourire, cela n'empêche pas de parler de choses sombres. Cela ne veut pas dire que l'on est comme ça dans la vie, c'est ce côté là qu'on a envie d'explorer musicalement.
O: Les musiques festives m'ennuient généralement assez vite. A part quelques trucs vraiment géniaux comme La Mano Negra par exemple. Comme dans la vie je suis plutôt festif justement, sur une scène je préfère tout cet autre aspect de la musique. Quand on a quelque chose à dire d'un peu fort, c'est plus par le côté sombre qu'on l'exprime le mieux.

Sur scène, pour vous avoir vu, vous dégagez une forte énergie ?
D: Ah oui !!! Et puis là, il y a l'album. Et ce qu'on est en train de préparer et de retravailler pour la scène, en restant encore tous les deux, ça va être encore plus de la haute voltige. Et l'énergie va être encore plus forte.
O: Attention, sur scène, je ne pense pas du tout qu'on soit sombre. On a la banane plutôt. Gros sourires, toujours envie de jouer. Oui, plein d'énergie.

On plonge dans le paradoxe un peu par rapport aux textes de l'album.
O: Les paradoxes, moi j'adore. J'aime bien surprendre dans la chanson. J'aime bien qu'on ne s'attende pas au refrain, casser le couplet. Et que tout le monde soit surpris. Quand tu sais quand et comment va être le refrain, c'est chiant. Et moi j'aime bien ces paradoxes. La vie est pleine de paradoxes.

Dans l'album, vous faites une reprise de Joe Ramone, c'est votre côté punk?
D: Ah grave (rires), c'est notre côté crête !!!
O: Oui, j'ai jamais été très punk mais pour moi un des meilleurs albums du monde est « Never Mind The Bollocks » des Sex Pistols. Et les Ramones, on peut dire qu'ils ont aussi un peu inventé le punk, avec les Stooges, les Sex Pistols. Et en même temps ce que j'adore avec les Ramones c'est qu'ils ont fait plein mais alors plein de chansons, et c'est la même (rires) et il y en a une qui est complètement différente des autres, c'est celle là "She Talks to Rainbows". Une chanson que je trouve sublimissime.

Buzy vous a offert deux titres sur votre album, d'où vient cette collaboration?
D: En fait là aussi c'est venu d'une rencontre. On s'est rencontrés lors de notre passage pour le Grand Zebrock à La Maroquinerie. Elle est venue nous voir et ça a été un coup de foudre artistique. Et direct elle a voulu écrire pour nous.
O: Je pense que quand elle a vu Delphine, elle a du se revoir en elle. Elle a été dans la variété mais elle a vraiment un esprit rock’n’roll. Et donc elle s'est dit "mes mots peuvent leur coller" et ça a marché.
D: Et moi quand j'ai entendu ces mots, quand j'ai lu ces mots. Je me suis dis que j'aurais pu les écrire, mais alors tellement moins bien. En fait on a le même langage.

Justement en parlant du Grand Zebrock, cela a changé beaucoup de choses non?
D: Ah oui !!
O: Ben oui et non. C'est un parcours en fait. Gagner quelques choses c'est super bien. Mais c'est surtout être reconnu par des pros, là, c'est super agréable. De pouvoir attirer des professionnels en France, c'est très dur, donc là, oui, ça nous a apporté plein de choses.
D: Et surtout cela nous a permis de progresser. C'est arrivé à un moment où on avait beaucoup de mal à avoir du recul sur notre travail. Cela nous a amené une nouvelle objectivité, et comme ils sont ultra pertinents, ça nous a servi pour pouvoir pousser encore plus loin les choses.

On va parler un peu de concerts, avec justement une date au mois de mai au Café de la Danse, un gros évènement, pas trop de pression ?
O: Ah oui, un gros évènement.
D: Ah oui, une grosse excitation.
O: Mais en fait, on a aucune pression avec la scène. Moi, la seule pression que j'ai c'est de ne rien avoir le lendemain après un concert. Pour moi la scène c'est une pure excitation. Là, on bosse pour ça. Ca va être génial. C'est une scène magnifique. On n’y a jamais joué d'où encore plus d'excitation. C'est la première fois qu'on va faire un gros concert avec un label, Bad Reputation, avec un tourneur qui s'appelle POP, qui fait tourner entre autres Shaka Ponk, Melissmell. En fait on est entourés de gens qu'on aime et qui nous aiment. Donc on a vraiment envie de leur faire un beau cadeau avec un bon concert pour eux. Que du bonheur.

Et pour terminer, qu'est ce qu'on peu vous souhaiter, artistiquement et musicalement?
O: Tu sais quoi, un titre par exemple, qui puisse plaire en radio, un titre sympa qui puisse être diffusé. Ca ce serait sympa, ça nous ferait du bien…
D: Oui, un titre qui nous fasse de l'ouverture pour qu'on puisse continuer les rencontres justement. Qu'on puisse rencontrer le public régulièrement.
O: On donne beaucoup à la musique depuis pas mal années, et si là, la musique pouvait nous le rendre un peu. Ce serait génial. Ca nous permettrait de pouvoir continuer, et de pouvoir travailler encore mieux sur le prochain album. Et surtout de faire beaucoup de concerts.

Merci à vous pour cette interview.
O: Merci à toi
D: Merci Yann

Propos recueillis par Yann Charles – mars 2012