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MAGDA PISKORCZYK pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 26 avril 2012
 

Afro groove
(Autoproduction – 2011) 
Durée 66’32 + 18’44 – 9 + 3 Titres

Mahalia
(Autoproduction – 2011) 
Durée 64’58 – 15 Titres

http://www.magdapiskorczyk.com

Chanteuse, guitariste et bassiste, Magda Piskorczyk est une de ces artistes qui marquent le blues de leur empreinte forte et c’est en avançant dans des directions qu’elle choisit avec toujours beaucoup d’intelligence et de spontanéité que la Polonaise surprend à chaque fois un public qui attend avec impatience chacune de ses sorties discographiques mais aussi chacune de ses apparitions scéniques. Un an après son dernier effort en date, un « Live At Satyrblues » enregistré en compagnie de  Slidin’ Slim, c’est deux nouveaux albums qu’elle mettait à l’automne dernier dans les bacs, un autre live où elle était exceptionnellement accompagnée par le chanteur et harmoniciste Billy Gibson mais aussi un ouvrage enregistré en hommage à Mahalia Jackson. On retrouve sur le premier le groupe de Magda, Aleksandra Siemieniuk aux guitares, Adam Rozenman aux percussions et Marcin Jahr à la batterie, tandis que sur le second, les deux guitaristes sont soutenues par la rythmique de Roman et Maksymilian Zobro, les ivoires de Stanislaw Witta, le trombone de Jacek Namyslowski et à diverses reprises par un chœur de gospel tout entier. Deux couleurs différentes sur deux ouvrages des plus complémentaires … Tout un programme !

On est spontanément tenté de commencer par « Afro Groove » tant on se demande ce que Magda Piskorczyk a bien pu cette fois nous réserver comme surprise et c’est en totale harmonie que l’on traverse un répertoire particulièrement vaste dans lequel la chanteuse s’attache traditionnellement à s’exprimer en Anglais mais où elle s’essaie aussi parfois à chanter en Polonais, en Tamashek ou en Bambara. La chaleur du live dynamise encore un peu plus la voix de la diva et c’est un véritable plaisir de la retrouver en solo ou en duo sur des titres qui coulent de source comme « The Kokomo Medley », « I’m A Woman » ou « Mississippi » pour ensuite s’éloigner un peu du continent américain et se diriger vers l’Afrique pour y goûter à de vibrants et intenses « Mansane Cisse » et « Cler Achel » dont la saveur est quelque peu surprenante mais en même temps tellement intéressante. Avec déjà plus d’une heure de concert sur l’ouvrage, on aurait presque pu se contenter de toutes les bonnes choses que Magda et Billy Gibson nous avait déjà offertes mais dans un élan de générosité, c’est trois titres bonus et une vingtaine de minutes de plus que l’artiste nous offre avec à la clef toujours les mêmes effets de percussions et le même harmonica virevoltant mais avec également en toute fin de parcours la très délicate ballade « Rzezb Mnie » adaptée à partir d’un poème polonais … 

Touché dès son enfance par les chansons de Mahalia Jackson, Magda Piskorczyk se devait un jour de payer son tribut à celle qui a tant apporté à la musique et c’est pour célébrer le centième anniversaire de sa naissance qu’elle a interprété, produit et arrangé pas moins de quinze titres piochés dans la longue liste des œuvres majeures de la Reine du Gospel. Habituée à ce genre d’exercice pour s’y être adonnée lors de concerts proposés tout autour de la planète, Magda laisse ici toute son émotion et toute sa virtuosité s’exprimer sur de véritables trésors comme « Get Away Jordan », « Go Tell It On The Mountain », « Elijah Rock », « He’s Got The Whole World In His Hands », « Keep Your Hand On The Plow » et sur un épatant « Summertine » qui referme l’ouvrage. On y entrevoit le côté le plus mystique de l’artiste et celle qui chante si bien habituellement la musique du diable se laisse librement aller à reprendre cette fois celle de dieu, en l’électrifiant parfois d’une guitare un peu plus musclée que de raison ou plus simplement en l’habillant de belles notes qui en définitive réussissent à en faire une musique des hommes. Parvenir à réunir avec autant de brio l’essence de toutes les musiques afro-américaines, il fallait bien que Magda Piskorczyk finisse par le faire un jour !