vendredi, 30 mars 2012
Merci les filles (XIII Bis Records – 2012) Durée 46’20 – 15 Titres http://www.myspace.com/elmerfoodbeat http://elmerfoodbeat.free.fr Formé presque comme une plaisanterie en terre nantaise en 1986, Elmer Food Beat est un de ces groupes alternatifs qui ont misé sur l’humour et le second degré pour faire des chansons qui sont longtemps restées dans le cœur de leurs fans … Enfants illégitimes des Béru et des Ludwig, les cinq copains qui ont imaginé le groupe n’avaient à l’époque en tête que le rock et les filles, une combinaison gagnante si l’on se souvient qu’après seulement deux albums, c’est une Victoire de la Musique et une tournée américaine qui attendaient le groupe au tournant avant que celui ne finisse par imploser en 1993, ou par se mettre au repos, c’est selon la manière de voir. Jamais vraiment rangés des amplis, ce n’est pourtant qu’au troisième millénaire qu’Elmer Food Beat renaîtra vraiment de ses cendres en commençant par aller semer la panique sur les festivals à grand renfort de ses hymnes intemporels comme « Daniela », « Le plastique c’est fantastique », on en passe et des meilleurs. A l’heure de reprendre du service, et pas qu’un peu, Manou au chant, Grand Lolo et Twistos aux guitares et aux voix, Kalou à la basse et Vincent à la batterie ont compilé leurs plus beaux hymnes dédiés à la gent féminine en un « Merci les Filles » qui n’a pas fini de faire du bruit ! Neuf brûlots directement revenus des enregistrements studio du groupe, quatre délires en live de plus, ce sont autant de bonnes occasions de retrouver au passage Kelu à la guitare et au voix sur des chansons qui ont forcément marqué toute une génération, celle qui a du commencer à vivre avec le latex comme ligne conductrice puisqu’une saloperie toujours active de nos jours s’efforçait de confondre l’amour et la mort … Devenu le premier allié du Ministère de la Santé, Elmer Food Beat n’en a pas pour autant mis sa langue dans sa poche et a continué envers et contre tous à chanter l’amour débridé, usant de ses mots toujours aussi explicites et imaginant des chansons particulièrement directes qui offusquaient les masses bien pensantes tout en réjouissant une jeunesse libertine et délurée avide de « La caissière de chez Leclerc », de « Véronique », de « Yasmina », de « Caroline » ou encore de « La grosse Josselyne ». Pas tombées le moins du monde en désuétude après tant d’années, toutes ces chansons retrouvent aujourd’hui le chemin des platines mais aussi, et c’est bien là le plus réjouissant, celui des salles, accompagnées qui plus est de deux bonus inédits, « Les filles c’est fait pour faire l’amour » et « Demande à Carla », autant de bonnes raisons de mettre sur les nerfs tout ce que la France compte de ramollis du bulbes et déficients humoristiques mais aussi et surtout de réjouir ceux qui ont compris que l’humour même un peu noir et l’amour même un peu sale sont les vraies solutions pour sauver le monde de la morosité ambiante … Alors forcément et rien que pour ça, « Merci les Filles », mais aussi merci Elmer ! |