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LES COWBOYS FRINGANTS à STRASBOURG (67) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
samedi, 10 mars 2012
 

LES COWBOYS FRINGANTS 
LE ZENITH – STRASBOURG (67)
Le 28 janvier 2012 

http://www.cowboysfringants.com/ 
http://www.myspace.com/sinzeomusic 
http://www.zenith-strasbourg.fr/ 

L'aventure des Cowboys Fringants débute en 1994 avec la rencontre de Karl Tremblay et Jean-François Pauzé. Le duo commence à composer ses premières chansons. C'est au tour de Marie-Annick Lépine de rejoindre le duo en 1996, après un premier concours où ils furent plébiscités par un public nombreux. Le duo devenu trio est bientôt rejoint par Jérôme Dupras à la basse et Dominique Lebeau à la batterie, lequel va quitter la formation en 2007. 

Connu principalement par le bouche à oreille, la popularité du groupe s'amplifie et il se produit régulièrement au Québec à guichet fermé. Parallèlement à la musique, la Fondation des Cowboys Fringants œuvrant pour la sauvegarde de la nature voit le jour. Ces Québécois sont vraiment très productifs. Une discographie qui s'étoffe au fil du temps, albums live et studio s'enchainent. "Que du Vent" est leur 8ème opus, sorti en novembre 2011.

En 2004, après un premier concert à Paris, les portes de l'Europe francophone s'ouvrent à eux, drainant un public toujours plus nombreux et fidèle. Voilà en très condensé ce que sont ces Cowboys Fringants, dont j'ignorais encore l'existence il y a deux mois. Ayant entamé une nouvelle tournée européenne afin de présenter leur dernière galette, les Cowboys Fringants font une halte au Zénith de Strasbourg qui va revêtir ce soir les couleurs du Québec.

Les spectateurs commencent à s'amasser dans la fosse, devant les barrières, dans les gradins. 20h05, la batterie résonne dans tout le Zénith, les cowboys sont ponctuels. Une fois n'est pas coutume pour un Zénith, la soirée va se dérouler en deux phases, sans première partie et avec une pause d'une vingtaine de minutes. La clameur monte … "Bonsoir Strasbourg, j'espère que vous vous portez bien …" et le show débute avec "Télé" suivi de "La Reine". Six personnes s'approprient la scène. Nous retrouvons Karl Tremblay au chant, Marie-Annick Lépine au violon (entre autres instruments). La basse est tenue par un énergumène en robe rouge et passe-montagne à l'allure de "tête de mort", j'ai nommé Jérôme Dupras. Le cogneur de service est Marc-André Brazeau. Aux guitares, Daniel Lacoste et Simon Landry.

L'aspect un peu déjanté de ces Cowboys a l'art de me surprendre. Je ne sais à quoi je m'attendais, mais la surprise est totale et plutôt très bonne. Ce band jouit d'une grande popularité auprès du public alsacien qui connait le répertoire des Cowboys sur le bout des doigts. L'enthousiasme de ce dernier laisse paraître une complicité et une adhésion évidentes dès les premières notes. Une set-list variée passe en revue leur discographie dont une place de choix pour le dernier album. 

Le temps des revendications a sonné. Karl nous propose de se joindre à "La Manifestation" organisée afin que les paroles ne soient pas "Que du Vent". Petit break pour moi le temps de ranger le matos en consigne, "L'Horloge" tourne et ne s'arrête pas. Je réintègre les lieux en fonçant "Droit Devant", portée par la foule et la voix de Karl. "Une Autre Journée qui se Lève" et "Marilou s'en Fout" prennent le relais et font monter la température. La merveilleuse Marie-Annick nous offre un superbe solo de violon. Cette demoiselle, multi-instrumentiste, manie aussi bien le violon que l'accordéon, la flûte ou le piano. "Si la vie vous intéresse" nous emmène vers un sujet plus sombre avec "Plus Rien". Les battements du cœur de l'humanité résonnent. Debout derrière la batterie, la voix puissante de Karl prend une dimension extraordinaire sur ce morceau grave dénonçant une fin du monde imminente orchestrée par une humanité gangrénée par l'argent.

Après une pause bien méritée pour tout le monde, les Cowboys nous font surfer sur la vague du passé avec "Has Been". Puis ce sont des allers-retours "Paris Montréal", respectivement sous la pluie ou la neige. Suivent "Tit Cul", "Vacances 31" et "Entre 2 taxis". Le facétieux Jérôme est intenable et sautille d'un coin à l'autre de la scène. "La Catherine" est annoncée, mais avant, ces joyeux loufoques nous entrainent dans une farandole de chansons à répondre. A cette occasion, Marc-André Brazeau, dit Bazou, laisse tomber baguettes et fûts. Il retrouve le micro à la demande du public et s'y colle. Des purs moments de bonheur et de franche rigolade. La simplicité de ces Québécois est un réel plaisir et assied une ambiance des plus conviviales.

Les Québécois livrent un show énergique, rafraichissant et coloré. Coloré par la diversité des sons et rythmes mais également par les tenues vestimentaires aux couleurs flamboyantes. L'emploi de l'argot et des expressions bien de là-bas, pas toujours compréhensible pour les non initiés, ainsi que l'accent trainant du Québec apportent une touche exotique à l'ensemble. Festive ou nostalgique, leur musique est un savoureux mélange de folklore traditionnel, de pop, de rock et country agrémentée de textes engagés ou humoristiques, évoquant l'amour ou faisant passer des messages forts.

Le drapeau est mis "En Berne" le temps d'une chanson, triste constat du Québec moderne vu par les Cowboys. Au zénith de la soirée, une pluie d'"Etoiles Filantes" s'abat sur nous, embrasant le lieu de mille feux (briquets, cheveux fluorescents -dixit Karl-, téléphones portables sont utilisés). Ces étoiles finissent leur course dans les yeux pétillants d'une assemblée qui mêle sa voix à celle de Karl. Moment magique et frissons garantis !!! 

Le combo quitte la scène accompagné par les applaudissements et les cris d'un public qui en veut encore et le fait savoir en lui réservant une longue et retentissante ovation. Nos joyeux drilles réinvestissent les planches pour un rappel qu'on pourrait qualifier de troisième set, qui va durer pas loin de 30 minutes. Nous avons droit à cinq tounes supplémentaires nous emportant dans une cavalcade effrénée avec un "Joyeux Calvaire" et "Awikatchikaen". "Mon Chum Rémi" fait retomber la pression et le poignant "Shooter" est un titre hommage aux travailleurs, particulièrement aux 1.300 employés d'une usine de l'Assomption laissés sur le carreau. "Tant qu'on aura de l'Amour" termine en apothéose une représentation haute en couleur et résume ce qu'a été cette soirée : une communion entre les différents protagonistes enrichie d'une franche camaraderie, une bonne dose d'humour, énormément de talent, du partage et des émotions en tout genre. Plus qu'un spectacle, c'était une fête !!!

Cathie Wetzstein – février 2012