jeudi, 22 mars 2012
Ma-moo tones
(Groove Company – 2012)
Durée 47’48 – 11 Titres
http://www.francescopiu.com
 Il n’a pas grand chose à voir avec les vieux bluesmen du delta du Mississippi, si ce ne sont les rythmes qu’il se laisse parfois aller à leur emprunter pour agrémenter ses morceaux, et pourtant Francesco Piu est déjà considéré comme une des valeurs sures de la scène blues transalpine, et plus largement de la scène blues mondiale puisque le guitariste représentait son pays en 2010 lors de l’International Blues Challenge de Memphis où il a su se faire remarquer à sa juste valeur. Secondé par Pablo Léoni, le batteur d’Andy J Forest, et par l’harmoniciste Davide Speranza, ce chanteur et guitariste virtuose qui brille autant en acoustique qu’en électrique, en accords qu’en slide et en accordage standard qu’en open tuning et qui a déjà partagé les scènes d’artistes comme Johnny Winter, Charlie Musselwhite, The Fabulous Thunderbirds ou encore Derek Trucks arrive avec dans son étui un tout nouvel album rempli d’un blues passionné, un album qui a été produit par Eric Bibb lui-même, la garantie d’un son riche autant teinté de blues roots que de blues folk !
Donnez lui une lap steel guitar ou un dobro, confiez lui un standard du blues à réarranger ou faites lui confiance sur une de ses propres œuvres, à chaque fois Francesco Piu en ressortira non seulement la tête haute, mais en plus avec quelque chose de particulièrement réjouissant à proposer à un public conquis non seulement par son talent, mais aussi par l’audace avec laquelle il le laisse éclater. Rien n’est laissé sur la touche au moment de se lancer dans le jeu, ni les adaptation passionnées comme « Trouble So Hard » ou « Soul Of A man », ni les originaux pleins de sensualité et de nuances comme « Over You », « Blind Track », « Overdose Of Sorrow » ou encore « Down On My Knees », l’assemblage de chacune des onze pièces du puzzle « Ma-Moo Tones » finissant par donner naissance à un patchwork des plus harmonieux où le weissenborn répond à l’harmonica et où les arrangements parviennent à chaque instant à mettre en valeur non seulement une voix riche et chaude mais aussi des talents individuels qui combinés les uns aux autres font de l’album une œuvre majeure où l’on trouve autant de blues rural du Sud des Etats Unis ou même d’Afrique que de blues urbain de Chicago ou de blues rock puisque c’est en apothéose que l’effort se termine sur le « Third Stone From The Sun » d’un certain Jimi Hendrix sorti de son cadre de fort belle manière … Tout simplement énorme !
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