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LOFOFORA + BUKOWSKI à STRASBOURG (67) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
vendredi, 02 mars 2012
 

LOFOFORA – BUKOWSKI 
LA LAITERIE – STRASBOURG (67)
Le 26 janvier 2012

http://www.lofofora.com/ 
http://www.myspace.com/lofofora 
http://www.bukowskitheband.com/ 
http://www.myspace.com/bukowski666 
http://www.laiterie.artefact.org/ 
http://www.nomad-muzik.com/blog/ 

Soirée résolument métal qui nous attend à La Laiterie. Bukowski et Lofofora, tous deux issus de la scène métal française, vont y mettre le feu … 

Né en 2007, Bukowski, groupe francilien, est constitué des frangins Mat (chant, guitare) et Julien (basse) accompagnés de Nico à la batterie. Un premier CD en 2009 et un second en 2011 montrent que Bukowski a de la ressource. Grace à ses galettes et son talent, il écume les scènes françaises en partageant l'affiche de nombreux groupes rock français, dont Mass Hysteria. Il participe également au Sonisphère 2011 et fait une tournée internationale. Le power trio délivre un rock bien pêchu, aux accents stoner, franchissant les limites du grunge sans trop les dépasser.

Bukowski ouvre pour Lofofora avec la lourde tâche de chauffer la salle. Pari réussi au vu des réactions et applaudissements d'un public qui semble conquis, et moi également. Agréablement surprise par ce groupe qui nous a régalés avec des compos originales et mélodieuses, un bon gros rock qui décape. Le trio déboule sur scène et envoie ses titres avec une pêche phénoménale. Des "Car Crasher", "Pillbox", "Mysantropia", "Slugs and Bats" et autres "Midnight Son" aux refrains accrocheurs, de ceux dont on se souvient. Mat nous balance ses riffs cinglants et ses solos heavy et acérés, posant sa voix claire et rageuse sur les morceaux. Survolté, Julien fait son show, harangue le public tout en bondissant d'un coin à l'autre de la scène. Nico s'emporte sur sa batterie et fait du petit bois. Il cogne ses futs comme un damné. Il assure, aidé de Julien à la basse, une rythmique musclée qui soutient et porte la guitare de Mat. 

Une prestation d'une heure menée tambour battant et Bukowski cède la place à Lofofora. Lofo, c'est plus de vingt ans d'existence et sept albums, dont le dernier, "Monstre Ordinaire", que le combo est venu présenter en quasi-totalité ce soir. Créé en 1989 à l'initiative de Reuno (chant) et Phil (Basse), Lofo a traversé ces années tout en restant fidèle à sa musique et ses principes. Un rock dur, des paroles engagées et dénonciatrices, un côté rebelle révolté clamé haut et fort toujours intact sont certainement le fruit de cette longévité. Le line up actuel s'est enrichi de Daniel (guitare) et Vincent (batterie) arrivé il y a un peu plus de deux ans.

21h50, la clameur monte, le public s'agite, visiblement pressé de retrouver Lofofora qui arrive enfin sur scène et nous assène d'entrée de jeu un direct du droit avec "Au Secours" et "Les Gens". Ca slame à tout va … et le premier slammeur n'est autre que Julien, le fougueux bassiste de Bukowski, suivi bientôt par d'autres slammeurs et slammeuses qui vont littéralement plonger dans la foule … Certains vont se bouffer le sol sur les côtés et se relever… avec le sourire !!! 

Le combo puise dans sa disco et nous déverse ses titres très attendus à gros coups de riffs saturés et hargneux. Reuno est une bête de scène au charisme indéniable. Proche de son public, le lien qu'il établi avec ce dernier va perdurer tout au long du show. "On est content de remettre les pieds ici, sans vouloir faire de la lèche, parce que c'est pas le genre de la maison … Est-ce que vous êtes venus ici pour foutre le bordel ?". On repart de plus belle avec "Mémoire de Singes", "Le Fond et la Forme", "Macho Blues" et "Dur Comme Fer", de grands classiques qui ont fait la renommée de ce groupe un peu atypique de par sa musique aux influences diverses, basée sur un métal enragé au son lourd, de hardcore aux phrasés rap.

Bonbons (terroristes !!!), cigarettes… voire plus si affinités (rebelles !!!) et autres objets volants lancés depuis l'assistance atterrissent sur scène. Arrive enfin le moment de la présentation du "Monstre Ordinaire", qui démarre avec "Utopiste", suivi d'une chanson d'amour, "Les Evadés"… talonné par un "Elixir" d'indifférence sur lequel le public va se prêter à un délirant circle pit. "Les Conquérants" prennent le relais pour nous servir de "La Merde en Tube", le tout distillé sur des rythmes dantesques, une batterie supersonique qui nous laisse à la ramasse, sous des tirs nourris de guitare, de basse et de mots qui dénoncent les maux de notre société. Montée d'adrénaline garantie avec "Le Visiteur", puis "Ma Folie". Lofofora ne prend pas de gant, ne s'embarrasse pas de détails et fonce tête baissée dans le tas, sans complexe ni concession. Reuno n'a rien perdu de sa verve et sans s'embourber dans le militantisme, nous balance son petit coup de gueule contre le nucléaire "… faut essayer de regarder les choses en face même si ça pique un peu les yeux … Intéressez vous à la vie qui vous entoure. C'est pas parce que tout le monde a décidé de faire l'autruche que vous êtes obligés de faire la même chose…". 

Les "Cannibales" aux dents longues assoiffés de pouvoir et d'argent arrivent à point nommé !!! La voix de Reuno s'élève, grave et profonde : "Nous avons brillé de mille feux et nous avons brûlé la terre …" La pression chute en douceur avec "La Beauté et la Bête". L'énergie du monstre ordinaire est redoutable, ce monstre sorti tout droit de la matrice lofoforienne, c'est du vagin briotesque, de l'utérus psychédélique (dixit Reuno). C'est un déluge musical à la puissance sonore époustouflante qui s'abat sur nous. Le show tire à sa fin. Après un rappel tonitruant, nous avons droit à quatre morceaux à l'ancienne, dont l'ultime "Buvez du Cul" et un Reuno fidèle à lui-même qui nous délivre un dernier message : "L'ami, le cul n'est pas dangereux pour la santé… c'est bon !".

Cathie Wetzstein - février 2012