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THE STRANGLERS (BAZ WARNE) pdf print E-mail
Ecrit par Yann Charles  
mardi, 21 février 2012
 

THE STRANGLERS (BAZ WARNE)

http://www.stranglers.net/ 

Remerciements: Olivier (Replica Promotion), Roger (Replica Promotion), L'Olympia.

Avoir la chance de pouvoir rencontrer un des membres du groupe mythique The Stranglers, voilà une opportunité qui ne se refuse pas. C'est à l'occasion de la sortie de leur nouvel album « Giants » et avant une tournée qui s'annonce prometteuse que nous avons eu la possibilité de discuter avec Baz Warne, le guitariste du groupe.

Peux-tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?
Je m’appelle Baz Warne, je suis dans les Stranglers depuis douze ans, je suis chanteur guitariste.

Comment t’es tu retrouvé dans les Stranglers ?
J’étais dans un groupe appelé Small-Time Heroes, en 1994 nous avions fait une tournée avec les Stranglers qui venaient de sortir l’album « About Time ». En 2000, ils recherchaient un guitariste et ils m’ont appelé. A l’époque j’étais marié, j’étais souvent sur les routes, et ma femme m’a demandé de ne pas rejoindre le groupe (nous avions deux enfants en bas âge à l’époque). J’ai donc décliné l’offre, et peu après, j’ai commencé à le regretter. Ma femme l’a compris et a donc dit : « Ok, vas-y » !! Donc je les ai rappelé, suis parti à Londres, ai tout de même passé une audition, mais comme nous nous connaissions déjà, je n’étais pas très stressé. Ça n’a pas été un souci de concilier ma vie familiale et ma vie privée : avec les Stranglers, je pense qu’on travaille beaucoup plus maintenant que dans le passé. Maintenant, je suis divorcé !

Etais-tu un fan des Stranglers étant ado ?
Oui, ils me plaisaient car ils étaient différents. Cela dit, ce n’était pas mon groupe préféré. J’étais plus dans des groupes avec des grosses guitares, comme AC/DC, Motörhead, les Ramones … J’ai assisté à un concert des Ramones et de Motörhead la même semaine, et je peux dire que les Ramones jouent beaucoup plus fort que la bande à Lemmy !!! (rires). J’adore aussi le rock et la pop mélodique des années 60s-70s, Beatles, Lovin’Spoonful, les Kinks, les Carpenters, Andy Williams….

Tu étais bassiste des Toy Dolls, qui ont une image assez festive, tandis que les Stranglers ont ce côté plus sombre, on les appelait d’ailleurs les hommes en noir…
Il s’est passé seize ans entre les deux groupes, j’ai rejoint les Toy Dolls à l’âge de 19 ans et au départ j’avais auditionné pour y être deuxième guitariste mais pas bassiste. Mon look leur a plu, j’avais les cheveux orange et un blouson en cuir vraiment cool, très important le blouson en cuir (rires). Ils m’ont demandé si je pouvais jouer de la basse, je ne savais pas trop mais j’ai essayé et ça l’a fait. On a tourné aux USA, on est revenus en Angleterre, on s’est engueulé, j’ai quitté le groupe, j’ai eu beaucoup d’autres formations en seize ans avant les Stranglers. Lorsque j’étais dans les Toy Dolls, j’étais encore un gosse, tout ce que je voulais c’était voyager et m’éclater. Ça a été une expérience phénoménale, jouer devant des milliers de personnes aux USA à l’âge de 19 ans …

Parlons maintenant du nouvel album « Giants », il commence par un instrumental, « Another Camden Afternoon », aux accents assez bluesy, ce qui peut sembler inhabituel pour le groupe, peux-tu nous en dire plus ?
JJ (Jean-Jacques Burnel, bassiste) et moi étions en train d’écrire la bande son d’un film de gangsters britannique, il y avait à l’origine des voix sur ce morceau. Lorsqu’il fut fini, on l’a laissé de côté pendant des années. Un jour, en studio, par hasard, nous avons déterré ce morceau et muté la piste vocale : tout le monde a trouvé ça excellent ! C’est très différent, mais ça ressemble toujours aux Stranglers. On s’est alors demandé s’il avait sa place au début ou à la fin de l’album, en tout bon instrumental qui se respecte … Il fonctionne bien en ouvrant l’album à mon avis. Je me considère effectivement comme un guitariste de blues. Le line-up actuel existe depuis 6 ans et il nous a semblé important de le consolider. Je m’explique, le précédent album, « Sweet Sixteen », en 2006, était un assez bon album, mais nous étions cinq à son commencement, puis le chanteur est parti au milieu. Neuf titres comportaient sa voix, nous avons du nous débrouiller avec ce qu’on avait. Pour « Giants », JJ et moi avons composé les chansons à partir de rien. Nous n’avions pas de contrainte de temps, personne pour nous mettre la pression. Certains membres du groupes ont également eu des problèmes personnels, donc nous avons du nous interrompre pendant un petit moment, ce qui nous a aussi permis de faire le tri en réécoutant les morceaux.

« Time was once on my side » sonne assez différemment des autres morceaux de l’album….
Oui, c’est très Stonien, avec des congas et tout ... On n’a pas vraiment cherché à produire quelque chose de différent, c’est venu comme ça, mais le son Stranglers est toujours là. 

Et « Adios », chantée en Espagnol ?
C’est un "tango heavy-metal" ! On l’avait mise de côté pendant quelque temps et l’avons déterré, j’ai sorti une Les Paul, j’ai mis tous les amplis à fond jusqu’à 11 et c’était parti, je l’ai trouvée vraiment bonne. On a décidé de la traduire en espagnol rien que pour embêter les gens, et on a laissé les lyrics écrits en anglais dans l’album, on est comme ça nous (rires).

Vous allez jouer en acoustique pendant les prochains jours dans pas mal de studios de radio et télé françaises (Ouï FM, RTL, etc.). Tu apprécies de jouer en acoustique ?
Oui, bien que je sois vraiment habitué à l’électrique, que j’aie du mal à jouer assis et que les guitares acoustiques soient plus épaisses qu’une Telecaster, et de ce fait moins pratiques (rires), mais ça me plait bien, et on remarque qu’une bonne chanson prend une autre dimension en acoustique.

Dirais-tu que les Stranglers ont rassemblé plusieurs générations ? Penses-tu que certaines personnes vont voir les Stranglers en famille ?
Oui, le dimanche après-midi, avec un petit cornet de glace (rires). Non, c’est juste, il y a des gens de tous âges lors que nos concert, c’est ce qui se passe lorsqu’un groupe joue depuis trente sept ans, les fans de la première heure amènent leurs enfants, c’est très drôle de voir toutes ces têtes chauves (rires), c’est une leçon d’histoire. Moi ça fait douze ans « seulement » que j’ai rejoint le groupe, je suis le bébé (rires).

Quelles différences remarques-tu entre les différents publics européens ?
Les Allemands sont en général très sages et attentifs, les Français, particulièrement à Paris, forment un public très vivant, nous y avons joué pour la dernière fois en 2009 à l’Olympia, c’était sold-out, une surprise pour nous, et c’était absolument génial. Les Britanniques, les Ecossais plus particulièrement, sont tarés ! Jouer à Glasgow, par exemple, c’est extraordinaire ! Ils sont si réactifs, c’est le moins qu’on puisse dire !

Préfères-tu jouer les classiques ou les nouveaux morceaux ?
Vu que le groupe existe depuis trente sept ans, il est impossible de tirer un trait sur le passé, mais il faut aussi éviter de tomber dans la nostalgie. Si les gens veulent de la nostalgie, qu’ils aillent voir les fuckin’ Sex Pistols. Si l’on reste dans le passé, quel futur avons-nous ? Mais sans le passé, nous ne serions pas là … Lors du concert de l’Olympia, le 13 avril, on va évidemment jouer les nouveaux morceaux, et certains classiques bien sûr, car beaucoup de personnes dans le public ne connaissent pas ce que nous avons fait récemment. Mais c’est là le côté amusant aussi, élaborer la set-list … Il y a tellement de morceaux qu’on ne sait pas lesquels choisir !! (rires).

Merci Baz pour ta gentillesse et ta disponibilité !!!
Mais merci à vous ! 

Interview et traduction : Alexandra Schroll, Yann Charles