Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

ERIC McFADDEN à ENSISHEIM (68) pdf print E-mail
Ecrit par Cathie Wetzstein  
dimanche, 26 février 2012
 

ERIC McFADDEN TRIO
CAF'CONC – ENSISHEIM (68)
Les 20 et 22 novembre 2011

http://www.ericmcfadden.com/ 
http://www.myspace.com/ericmcfaddenmusic 
http://www.cafconc-ensisheim.com/ 
http://www.myspace.com/cafconc 

C'est parti pour deux soirées mémorables au Caf' avec Eric McFadden et ses sbires. Pour cette deuxième soirée, le trio d'Eric McFadden va à nouveau enflammer le Caf. J'ai découvert ce fabuleux musicien voilà un an, à quelques jours près, au même endroit, avec un line up différent.

Eric McFadden, né à New York en 1965, baigne dans la musique dès sa plus tendre enfance. Il passe une grande partie de son adolescence à Albuquerque et pose ses valises à San Francisco où il vit aujourd'hui. Il multiplie les projets, forme plusieurs groupes, joue avec les plus grands. A son actif un grand nombre d'albums, découlant de ses diverses formations solo, trio et ses diverses participations. Son dernier opus, « Bluebird on Fire », est résolument plus rock.

Tout d'abord, un petit bilan de ces deux soirées : pas loin de 5 heures de show, 36 titres puisés dans la discographie d'Eric dont 3 reprises et 10 du dernier album, « Bluebird on Fire », pour un total de 50 morceaux effectivement joués. Quelques litres de sueur et une claque monumentale dans la tronche. Beau palmarès !!! Il est 21h30, l'EMT (Eric McFadden Trio) investit la scène. Eric est soutenu par un duo de choc, James Whiton à la contrebasse et Marco Bazzi à la batterie. 

« Did You Hear That Sound » ouvre les hostilités, suivi de « Hangin' Moon ». Ca démarre sur les chapeaux de roues avec des rythmes soutenus, une guitare accrocheuse, une basse qui claque. Le public applaudit à tout rompre. L'ambiance est déjà bien chaude pour un début de set. Suivent le groove lancinant de « Want Me Too » et « One Bad Reason ». Les riffs sont puissants et aériens, renforcés par une basse/batterie dynamique. 

Envahissant les lieux, la voix chaude et rugueuse d'Eric nous hypnotise, nous atteint direct où ça fait "mal", au plus profond des tripes. Nous sommes sous son emprise et nous laissons guider dans un monde parallèle qui nous fait oublier tout le reste. L'intensité des émotions qui transpire de sa musique est magique. Il a un don exceptionnel, celui de vivre sa musique et de la faire vivre. Artiste habité et véritable bête de scène, ce troubadour des temps modernes nous emporte naturellement dans un univers musical d'une richesse impressionnante, au rythme de sa guitare et au son de sa voix. Généreux et très charismatique, ce mec est un guitariste hors pair, monstrueux de talent, un virtuose passionné doublé d'un génie inspiré de la 6-cordes. Un vrai régal pour les yeux et les oreilles.

Les morceaux se suivent à une cadence infernale et ne se ressemblent pas. Touche à tout, Eric aborde tous les styles avec une incroyable facilité. De balades tourmentées, acoustiques ou électriques avec « Just Getting Around », « Never Go Home », à un rock énergique aux riffs furieux et ravageurs, une guitare hispanisante ou des sonorités métal décapantes et psychédéliques avec « Firebird », « Filling A Hole », « Delicate Thing », « How Would It Feel », « Lovesick Blues » aux envolées rythmiques spectaculaires. Des blues de toute beauté aux notes lourdes qui remuent les entrailles (« Two Graves », « Mojo Bag », « It Takes A Man ») … Des mid-tempos fortement appuyés, percutants comme « Working For A Dead Man », aux consonances folk enrichies d'une batterie tribale avec « Til The Medicine Takes ».

Le second set démarre avec le poignant « Where Is Ferdinand ? », titre hommage au fils de Patrick Chesnais. Une guitare, une voix … Brut de décoffrage … Des accords qui s'envolent et accompagnent Ferdinand dans son dernier voyage.

Arrive « Waiting For No One », intermède musical latino qui introduit « Jockey Full Of Bourbon ». La température monte d'un cran lorsque notre Yannick, guiro en main, saute sur le bar. S'en suit un face à face entre lui et Eric, l'un au guiro, l'autre à la guitare. Fantastique instant de partage qui restera longtemps dans nos mémoires.

Nous vivons ce soir des purs moments de (ré)jouissance musicale, chargés de somptueux mélanges de mélodies subtiles et de passages survoltés, le tout servi avec une puissance de feu phénoménale. Le trio se donne à fond sur scène, simplement et sans prétention. La complicité qui lie les différents protagonistes est extraordinaire et se ressent dans leur manière de jouer. Ils s'éclatent et prennent beaucoup de plaisir. Et ça, le public le sent et le leur rend bien. 

Le show tire à sa fin, le public réserve une formidable ovation au trio, qui n'a d'autre choix que de revenir sur scène. James nous offre une superbe intro à la contrebasse … Y a pas à dire, ce gars est un des meilleurs bassistes qu'il m'ait été donné d'entendre jusqu'à présent, il manipule son instrument avec aisance. Il slappe ses cordes, les tend tel la corde d'un arc, comme s'il allait nous décocher une multitude de flèches invisibles qui atteignent nos cœurs et nos âmes. L'utilisation de l'archet sur certains titres leur donne une dimension plus intense et poétique. Marco n'est pas en reste. Sa frappe musclée est savamment dosée. La base rythmique accompagnant Eric est merveilleuse de justesse et de dynamisme.

Le flamboyant « Devil Moon » fait une entrée en douceur. Il prend de l'ampleur lorsqu'il est rejoint par la contrebasse et la batterie. La cadence s'accélère encore et encore. Eric et James nous laissent sans souffle, nous entrainant dans une véritable orgie de soli et de dualité amicale contrebasse/guitare, l'une répondant à l'autre sans complexe avec une redoutable énergie. 

Le concert s'achève sur « Sympathy For The Devil » des Stones et un trio qui quitte un à un la scène, laissant le soin au public de finir le morceau. Amateurs de sensations fortes, de bonne musique qui vous colle des frissons d'extase et fait vibrer toutes les fibres de votre corps, je vous recommande vivement Eric McFadden Trio. A voir, à revoir et consommer sans modération, à s'en faire éclater les tympans !!!

Cathie Wetzstein – février 2012