lundi, 27 février 2012
From these small seeds
(Magna Carta – 2012)
Durée 46’54 – 11 Titres http://www.moetar.com
http://www.magnacarta.net 
C’est indiscutablement un des groupes de rock progressif les plus enivrants du moment et c’est en bousculant les conventions et en multipliant les genres que MoeTar débarque sur le label majeur du genre, Magna Carta, pour un premier album au moins aussi surprenant que séduisant. Prenez les Beatles et Bjork, intercalez à un juste milieu une pointe de Frank Zappa et une autre de Stevie Wonder, saupoudrez de miasmes de Gentle Giant et vous obtenez un ovni piloté avec une réelle ingéniosité par Moorea Dickason au chant et Tarik Ragab à la basse, un vaisseau improbable dans lequel prennent place Matt Heulitt aux guitares, Matt Lebofsky aux claviers et David Flores à la batterie. Convaincu que mettre de la pop dans le rock et réciproquement n’est pas une hérésie, le quintet a fait le pari d’y aller sans aucune hésitation et c’est une démarche qui s’est à l’arrivée révélée payante puisque « From These Small Seeds » s’offre en prime de temps à autres quelques aspects free jazz pas réducteurs du tout. Oubliez tout ce que vous saviez jusqu’alors de la musique, MoeTar est bien décidé à faire table rase du passé et à imposer sa propre vision de l’art ! Si les instrumentations en imposent d’entrée de jeu avec une guitare et des claviers époustouflants d’originalité, c’est la voix délicieusement surprenante et attachante de Moorea Dickason qui finit de faire le lien entre tout ce que l’on peut trouver de bon dans un effort dessiné en forme de patchwork musical, un album où les collages et autres assemblages sont imaginés comme autant de défis que le groupe relève l’un après l’autre avec brio et où la basse hypnotique se fait le vecteur d’un groove irrésistible qui sait exactement où se placer pour être au mieux en valeur. Bourré de qualités techniques individuelles, MoeTar n’en reste pas moins humble et s’attache à ne jamais trop en faire pour que ses morceaux sonnent essentiellement vrai avant de sonner simplement juste, le quintet se lançant sans la moindre retenue dans des pièces d’orfèvrerie comme « Dichotomy », « Random Tandem », « New World Chaos » ou encore « Never Home », des morceaux certes tarabiscotés à outrance au niveau de la partition mais joués avec tellement de spontanéité et de feeling qu’il se passe forcément quelque chose de fort entre la platine d’un côté et celui qui est assis en face de l’autre. Si la première écoute de « From These Small Seeds » peut éventuellement déstabiliser l’auditeur, à n’en point douter la seconde finira de lui faire accepter cette approche on ne peut plus intéressante des choses. A bon entendeur … |
