mardi, 21 février 2012
Dentelles hurlantes
(Socadisc – 2012)
Durée 38’53 – 10 Titres
http://www.markoballand.fr.nf
 Remarqué dans un rôle de sideman de luxe auprès de diverses formations de blues, Marko Balland a tenté la démarche de l’exil aux Etats Unis en 1985 pour y parfaire son art et son style, revenant encore plus motivé et commençant à écumer les scènes avec son propre groupe, Golden Blues Band, on encore avec les musiciens américains de passage en France … Tombé dans le rock grâce à Hendrix, l’harmoniciste et chanteur lui rendra hommage avec le projet « A Donf’ Experience » puis s’en ira accompagner des combos comme Café Bertrand sur lesquels il soufflera un vent nouveau en studio mais aussi occasionnellement à la scène. Accompagné de Pascal Blanc à la basse, Thomas Tibéri aux guitares et Romain Bachelard aux drums, Marko Balland s’est offert en 2011 un nouvel enregistrement empreint de puissance et de fougue, un album sur lequel on voit apparaître quelques guests comme le batteur Stéphane Avellaneda du Mercy Blues Band et du groupe d’Ana Popovic … Des textes signés Boris Bergman pour assurer le coup et voilà Marko Ballant armé pour marcher dans les traces de Bashung ou de Bertignac !
Posées sur un tapis rythmique solide et sur des guitares incisives, ces « Dentelles hurlantes » dévoilées par Marko Balland ont un je ne sais quoi d’affriolant qui les rend séduisantes et c’est en flirtant à chaque instant avec la saturation que le groupe emmène chaque morceau jusque dans ses derniers retranchements, la voix déterminée et l’harmonica inspiré du frontman finissant d’enfoncer un clou déjà plus qu’engagé. A l’essence même du rock’n’roll, Marko Balland et consorts associent intelligemment les lointains schémas venus du blues et nous fignolent par la même occasion des titres impeccables comme « « Pas touche », « Manon », « Fée du logis », « Ca m’agace » ou encore « Killer Hacker », autant de pièces qui invitent à taper du pied et à secouer la tête au gré des soli dévastateurs que nous servent à tour de rôle Thomas Tibéri ou encore l’harmoniciste lui-même. Quelques relents psychédéliques de temps à autres pour donner encore plus de grain à moudre à un album qui s’illustre non seulement par ses textes mais aussi par ses mélodies et voilà l’avenir du rock français qui se voit envoyé encore un peu plus loin en avant avec ce grand coup de pied au cul que lui donne « Dentelles hurlantes ». Marre des groupes qui se la racontent pour vous offrir à l’arrivée des succédanés de rock ? Marko Balland est là pour réconcilier même les plus difficiles avec un genre qui a encore de belles heures à vivre. Qu’on se le dise !
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