vendredi, 10 février 2012
Wallis Bird
(Kaiserlich Koeniglich – Bird Records – Differ-Ant – 2012)
Durée 41’17 – 11 Titres http://www.wallisbird.com 
Artiste impressionnante à plus d’un titre, Wallis Bird est une de ces jeunes femmes qui ont décidé d’être des battantes et de réussir envers et contre tous ! Gauchère de naissance, la jeune Irlandaise sera dans son enfance victime d’un accident domestique qui lui fera perdre les cinq doits de cette main mais les prouesses de la médecine permettront de lui en recoudre quatre, la jeune fille attrapant dès lors une guitare de droitier et s’attachant à la jouer à l’envers, comme un véritable « lefty », obtenant du même coup ce style si particulier et ce positionnement des mains atypique qui les caractérise. Deux albums, des participations aux plus grands festivals du monde et quelques awards plus tard, Wallis Bird ne se contente pas de ce qu’elle a déjà acquis et s’attaque à un nouvel effort qu’elle a enregistré en trois endroits différents, des studios de la station de radio berlinoise d’où les autorités d’antan diffusaient leur propagande jusqu’à son propre appartement londonien en passant par un cottage irlandais posé en équilibre au bord d’une falaise avec sans doute en guests quelques fantômes du cru … Tant de choses fortes ne contribuaient pas à ce que l’auteur lui donne un autre nom que le sien ! La mauvaise habitude qui pousse chacun d’entre nous à ranger les artistes et leurs albums dans des cases va encore être mise à mal puisque c’est un ouvrage en tous points inclassable que nous délivre Wallis Bird, une galette capable de passer de la pop au folk et du rock à la musique traditionnelle latine sans même s’en rendre compte elle-même ! Pas étonnant dès lors que la chanteuse se laisse aller à emprunter des attitudes punk et à les saupoudrer d’un chouilla de groove pour mieux les rendre insaisissables, faisant au bout du compte sa propre salade et l’assaisonnant comme bon lui semble, quitte à provoquer de temps en temps quelques mouvements de surprise auprès de ses vieux fans avec des titres comme « Who’s Listening Now ? ». De Janis Joplin à Bjork en passant entre autres par Pat Benatar ou Joan Baez, Wallis Bird ne se refuse aucune expérience, aucune couleur musicale, certaine que la somme de toutes ses diversités contribuera à lui donner encore plus d’homogénéité et le prouvant au travers de morceaux comme « Dress My Skin And Become What I’m Supposed To », « In Dictum », « Heartbeating City » ou « But I’m Still Here, I’m Still Here » et bien évidemment de « Encore », un premier single efficace et saccadé qui ne manquera pas de convaincre le public ! Le mieux dans cette histoire, c’est que ça fonctionne au quart de poil … |
